J’ai testé la Méthoxétamine

J’ai testé à deux reprises la méthoxétamine à l’insu de mon plein gré.

La première fois, c’était il y a deux ans en teknival et j’étais à sec de kétamine. Vers un dancefloor anglais, je rencontre un gars qui m’en propose au prix imbattable de 20 € le gramme finalement obtenu à 10 € ! J’aurais dû me méfier mais l’envie était plus forte. Avec mon pote, on tape sans hésiter chacun une poutre de 0,2 g. D’habitude, la montée de kétamine est assez rapide mais là, rien : juste une grosse patate, envie de parler et de bouger comme le speed et des picotements. Pas très agréable. Peu à peu, je commence à avoir des sensations proches de la kéta mais avec des hallus façon LSD. Cinq heures plus tard, une fois le trip terminé, j’apprends par des amis que de la méthoxétamine tournait vers les camions des anglais.

De la métho… quoi ? Kézako ?

Rares sont les produits vendus en teuf qui peuvent se targuer d’être des nouvelles drogues. La plupart ont toutes déjà été synthétisées du temps de mon arrière-grand-papi. La méthoxétamine est tellement nouvelle qu’elle n’a aucun statut juridique, ni médoc ni stupéfiant. Plusieurs mois plus tard, à jeun de tout autre produit, moi et un ami tapons une grosse trace de ce qui m’avait été vendu pour de la kétamine. Eh bien non, me voilà à nouveau avec la pâteuse et la parlotte (pensez à boire de l’eau) et des picotements partout dans le corps. Les hallus s’installent, le spectacle commence et là surprise, plus possible de parler, je plonge hors de mon corps dans un K-hole ou plutôt M-hole psychédélique et éprouvant. Après coup, le vendeur me confirme qu’il s’agissait de méthoxétamine mais comme personne ne connaît ce produit, il préfère parler de kéta, le bouffon.

Dans ces deux expériences, ce qui m’a rassuré est qu’à chaque fois la personne avec qui je consommais était dans le même état. Ça aide à surmonter l’angoisse des effets inattendus.

[note du 28 avril 2013 : classement stupéfiant en cours]

Asud, le journal qui s’amuse à réfléchir

Amies lectrices, amis lecteurs, Asudiennes, Asudiens, ivrognes invétérés, communistes, jet-setteuses, intermittents du spectacle, femmes de mauvaise vie, pigistes de Valeurs Actuelles, bref vousqui savez qu’en France, les drogués ont un journal, nous vous saluons. Ceci est notre cinquantième numéro.

La petite bande de tox réunie un soir d’hiver 19922n’était pas censée durer et encore moins perdurer. Décimés par le sida, surveillés par la police, dégagés en touche par les gens sérieux – « c’est quoi ce Journal des drogués heureux ? » –, notre survie économique, sociale et politique tient du miracle, une formule magique en trois lettres dont le sens reste obscur au plus grand nombre : RdR, la politique de réduction des risques liés à l’usage de drogue. Aujourd’hui, tous les acteurs du soin la revendiquent. Appelée « réduction des dommages » par certains, camouflée en prévention secondaire par le lexique médicosocial (cf) cette politique – car il s’agit d’une politique – n’est plus contestée par personne. Et pourtant, la distorsion qui continue d’exister entre son principe fondamental et la législation pénale constitue probablement la meilleure des raisons pour continuer à nous battre.

Prenons un exemple concret : pour ce cinquantième numéro, nous avons choisi de tester et de vous présenter cinquante produits licites ou illicites. Ce choix éditorial pose avec limpidité tous les termes d’un débat qui sépare notre définition de la réduction des risques de sa dénomination officielle, définie par la loi de 2004. Notre réduction des risques flirte dangereusement avec les limites posées par l’article L 3421-4 du code de la santé publique, qui punit la provocation à l’usage, et pour cette raison, nous avons besoin de l’aide de nos plus proches alliés : les professionnels de l’addictologie.

Usages, abus et dépendances. Le célèbre triptyque du professeur Parquet, rendu public dans un rapport cosigné par Michel Reynaud3, résume à la fois les enjeux et les limites de ce « pacte addictologique » passé entre l’État et le système de soin. Cela ne va pas faire plaisir à tout le monde, mais Michel Reynaud n’est pas loin de représenter l’équivalent contemporain de ce que fut le Dr Olievenstein dans les années 70 (tiens, le temps se gâte du côté de Toulouse4). Olive était le pape de la toxicomanie, Michel Reynaud est un peu le pape de l’addictologie. Mais à l’heure des coupes sombres, il lui faut partager cette papitude avec une constellation de papounets et d’antipapes qui n’existaient pas, ou moins, aux temps bénis de l’invention du toxicomane. À ce détail près : le positionnement des deux figures est incroyablement symétrique.

asudjournal50p3Leur doctrine est fondée sur un triptyque simple, intelligent, dont la fonction est essentiellement diplomatique. Pour Olive, c’était la rencontre « d’un produit, d’un individu, et d’une histoire », pour Michel Reynaud, c’est le déjà cité « usages, abus et dépendances ». Tous deux contournent habilement le cœur du problème posé par « la drogue », laissant ainsi toute latitude à la police et aux douanes, les vrais spécialistes, de continuer à exercer leur art sans souci éthique superflu. Aujourd’hui comme hier, le pôle répressif se moque comme d’une guigne des spéculations intellectuelles des mandarins de l’addictologie. Ils se contentent d’un syllogisme mis en vogue par notre dernier Drug Czar : la drogue c’est dangereux, d’ailleurs c’est interdit. Enfin, et ce n’est pas le moindre des paradoxes à quarante années de distance, nos deux figures pontificales finissent par souffler une petite brise discordante vis-à-vis du pouvoir. Rappelons que le Dr Olievenstien a tenté tardivement de revenir sur l’interdiction de vente des seringues, sans grand succès il est vrai. De son côté, le Pr Reynaud prêche de plus en plus ouvertement pour une réforme de cette bonne vielle loi de 70 mise en musique avec l’aval de son prédécesseur5.

Cette petite brise est-elle destinée à devenir tempête ? Les cinquante produits testés et présentés par Asud dans ce journal franchissent délibérément les limites instituées par le « pacte addictologique ». Comme hier le « soin aux toxicomanes », le pacte addictologique, c’est un peu la trahison des clercs. Aujourd’hui comme hier, nous autres consommateurs de drogues avons besoin du soutien de ces personnalités qui nous soignent, nous accueillent et la plupart du temps, veulent notre bien (coup de tonnerre du côté de Marseille cette fois6).
Mais à la toute fin, ils nous trahissent. En 1970, le slogan olievensteinien de rencontre entre « un individu, un produit et une histoire » avait subrepticement évacué le produit pour ne retenir que l’individu et son histoire (généralement racontés sur un divan), au point de bannir de la clinique des toxicomanes toute référence aux effets des drogues ou à la question posée par leur interdiction. Aujourd’hui, « usages, abus et dépendances » connaît approximativement le même travers. Seuls les deux derniers termes sont l’objet d’une véritable clinique.

L’usage, notion cruciale partagée par des millions de consommateurs, est laissé au bon soin de la maréchaussée ou… d’Asud.

La dépendance est en train d’étouffer ce droit à l’usage qui est pourtant implicite dans l’énoncé du triptyque Parquetto-Reynaldiste. Contrairement à ce que croient les autorités, rassurées par le caractère scientifique de l’addictologie, c’est l’usage qui est au cœur du « problème de la drogue ». C’est l’usage qui génère les millions d’euros de profit, pas la dépendance, ni même l’abus7.

C’est l’usage qui intéresse les jeunes consommateurs et rend le discours classique de prévention totalement inopérant, justement parce qu’il ne parle que de dépendance comme le démontre le mouvement Youth Rise. Enfin, c’est l’usage qui pose le problème dans sa dimension sociologique et sécuritaire, comme le souligne Anne Coppel avec sa sagacité habituelle.

Asud est donc condamnée à défendre cet usage, courant, classique, BANALISÉ – le mot interdit qui vous vaut un contrôle urinaire instantané. Avec les amoureux et les poètes, nous savons que l’ivresse est un trésor caché qui mérite d’être défendu, analysé, socialisé. Si la dépendance et l’abus sont à juste titre dénoncés comme des nuisances, l’équilibre voudrait que l’usage, convivial ou solitaire, soit innocenté.

ASUD Journal n°50
Numéro Double : On a testé pour vous 50 produits

ASUD Journal n°50 est sorti. 50 numéros ça se fête avec un journal double-dose de 52 pages.
Au sommaire :

Le temps de l’armistice

Enfin, la politique des drogues va marcher sur ses deux pieds : réduction des risques liés à l’usage pour ce qui est la santé, réduction des dommages causés par le trafic pour ce qui est la sécurité. Il reste encore une longue marche pour construire les régulations de l’avenir mais au moins, on sait désormais dans quelle direction aller. Le continent américain a déjà basculé dans l’ère nouvelle et le grand retournement menace désormais les Nations unies. Les Français ne l’ont pas compris, parce qu’ils restent enfermés dans l’alternative «  guerre à la drogue ou légalisation  ». Comme la légalisation des drogues n’est pas imaginable, du moins dans un avenir prévisible, la guerre à la drogue poursuit son escalade. Ces dernières années pourtant, les nouvelles d’outre-Atlantique n’ont cessé de tomber en cascade : « La guerre à la drogue est perdue !  » Qui s’en soucie ? Dans notre belle république, la guerre à la drogue doit se mener coûte que coûte.

Une forme d’armistice

Or justement, ce n’est déjà plus le cas sur le continent américain. À l’ONU même, où pourtant le langage le plus diplomatique est de rigueur, il n’est plus possible de masquer les conséquences de ce retournement. Dans un article publié dans Le Monde.fr, Bernard Leroy a d’ailleurs tenté d’alerter les Français : « La légalisation des drogues : une illusion  », écrit-il ce 12 avril 2012. Que se passe-t-il exactement à l’ONU pour que cet éminent avocat général, qui a longtemps représenté la France au sein de cet organisme, estime nécessaire de discuter cette illusion ? Le Guatemala a bien demandé la légalisation des drogues, mais en quoi ce petit pays peut-il provoquer un tel émoi ? Un autre article publié dans Le Monde peu après aurait dû le rassurer : Barack Obama était sans équivoque, « Pour les États-Unis, la légalisation de la drogue n’est pas une option  » (Le Monde, 20 avril 2012). S’il n’est effectivement pas question de légalisation de drogues, ce qui est à l’ordre du jour aujourd’hui, c’est plutôt une forme d’armistice.

C’est précisément ce qu’a proposé la Maison Blanche au sommet des Amériques en Colombie, ce 20 avril 2012 : « L’incarcération de masse est une politique du passé qui ignorait la nécessité d’avoir une approche plus équilibrée face à la drogue, entre santé et sécurité  », a ainsi déclaré Gil Kerlikowske, le responsable de la politique de lutte contre les drogues aux États-Unis. Voilà qui peut ressembler à une simple pétition de principe. La santé d’une part, la sécurité d’autre part, des objectifs sur lesquels tout le monde peut se mettre d’accord. Mais la prise de conscience de «  l’incarcération de masse  » est bien un tournant majeur. C’est le cœur de la discussion puisque dans ce même article, Bernard Leroy tient à rappeler qu’il est possible de ne pas incarcérer les usagers drogues sans renoncer à la prohibition. Sans doute. Il n’en reste pas moins que partout dans le monde, usagers de drogues et petits trafiquants remplissent pour moitié les prisons.

L’incarcération de masse

Mais nulle part au monde, l’incarcération n’a été aussi massive qu’aux États-Unis. Un livre vient de dénoncer ce scandale : The New Jim Crow : Mass Incarceration in the Age of Colorblindess, que l’on pourrait traduire par « Les nouvelles lois de ségrégation : L’incarcération de masse au temps du déni des discriminations raciales  ». En deux décennies de tolérance zéro, 30 millions de Blacks et quelques autres minorités ont été incarcérés pour une infraction liée aux drogues. Ces pratiques discriminatoires ont longtemps été masquées par l’idéologie « Law and Order  » qui sévit depuis les années Reagan, et que les Américains ont réussi à propager dans le monde entier. Dans les séries TV ou les films, les trafiquants de drogue sont toujours des Noirs, et c’est effectivement le cas dans la rue.

Mais comme le montre Michelle Alexander, auteure de ce best-seller, l’essentiel de ce marché se passe ailleurs. Les Blancs consomment plus de drogues illicites que les minorités et ils achètent leurs produits en appartement, dans les milieux festifs et plus récemment, sur le Net. Les quelque 2,5 millions d’incarcérations par an ont brisé des millions de vies, avec pour principale conséquence l’exacerbation de la violence et l’enferment dans la délinquance ou l’exclusion des victimes de la répression. La démonstration de Michelle Alexander ne laisse pas de doute : la lutte contre «  la  » drogue a pris la relève d’une ségrégation qui, depuis le mouvement des droits civiques, ne pouvait plus s’afficher. Le vingtième siècle se termine ainsi par cette dernière grande tragédie, dont les conséquences sociales et politiques vont peser longtemps sur les États-Unis. Il ne sera pas facile de sortir de ce piège qui exige une profonde réforme des administrations de la justice et de la police, non seulement au niveau fédéral, mais dans chaque État. Impossible sans un vaste mouvement d’opinion prenant conscience que la guerre à la drogue a servi de cache-sexe à une ségrégation raciale qui est aussi sociale.

Sortir du piège

La guerre à la drogue a ravagé le continent américain. Au Nord, les incarcérations massives d’usagers de drogues et de trafiquants de rue n’ont limité ni le nombre des consommateurs ni le marché des drogues. Au Sud, la guerre aux narcos n’a limité ni les énormes profits ni l’emprise mafieuse de ces organisations criminelles, qui menacent les démocraties par la corruption et la sécurité des citoyens par leur violence. Comment sortir de ce piège ? Rompre avec la démagogie et prendre au sérieux la question des drogues est le seul chemin. Bien sûr, le marché noir est dû à la prohibition, mais le système prohibitionniste est devenu une réalité internationale aussi difficile à réformer que les règles du commerce international, la financiarisation de l’économie et les paradis fiscaux. Le débat sur la prohibition des drogues est nécessaire – comme d’ailleurs sur toutes ces questions de fond – mais au-delà des positions de principe, pour agir avec efficacité, il faut prendre acte des réalités. Que peut-on faire aujourd’hui même dans le système tel qu’il est, pour enclencher une logique de changement ? C’est ce tournant qu’a pris la Commission mondiale de la politique des drogues à partir d’un premier constat : y compris dans le système prohibitionniste, tous les pays n’obtiennent pas les mêmes résultats.

Dans la santé, un bon résultat, c’est une politique qui protège effectivement la santé, ce qui est d’ailleurs l’objectif initial de la prohibition des drogues. Mais dans la lutte contre le trafic, qu’est-ce qu’un bon résultat ? Le programme de l’ONU qui s’était engagé à « éradiquer les drogues  » en dix ans a échoué en 2008, et une nouvelle expertise s’est mobilisée. Comme dans la réduction des risques liés à la consommation, il faut commencer par prendre acte des réalités. On estime généralement que la répression porte sur 5 à 10% de ce marché qui, comme tous les marchés, dépend de la demande. Ce qu’il faut éviter, c’est que la lutte contre le trafic renforce l’organisation mafieuse et la violence.

Renoncer à la tolérance zéro

C’est ce qui se passe lorsqu’on frappe les petits revendeurs. Les grosses saisies sont plus glorieuses, mais on aimerait bien savoir quelles en sont les conséquences sur le marché des drogues : qui profite de l’élimination de tels réseaux ? Les résultats doivent être évalués en termes de baisse de la criminalité et non pas en termes de saisies ou de nombre d’interpellations. C’est ce que recommande la Commission mondiale sur la politique des drogues dans son rapport de juin 2011. Mais c’était déjà l’objectif du Plan drogue 2009-2012 de l’Union européenne, car l’Europe a une certaine expérience en la matière. À Frankfort comme à Zurich ou Rotterdam, les villes européennes ont déjà mis en place des politiques locales pour réduire les nuisances liées aux drogues et protéger la santé des usagers de drogues : moins les usagers de drogues traînent dans les rue, mieux ça va pour tout le monde !

Le Portugal est donné en exemple parce que sa politique en a tiré les enseignements au niveau national. Les usagers, qui peuvent détenir jusqu’à dix jours de consommation, ne sont plus incarcérés, et le petit trafic de rue est toléré, à condition de ne pas gêner l’environnement. C’est tirer les leçons de l’expérience qui montre que plus les petits trafiquants de rue sont réprimés, plus le trafic est violent. Aux États-Unis, c’est le «  miracle de Boston  » qui fait figure de modèle1. Alors que cette ville faisait face à une hausse de la criminalité, associée au trafic de crack, une association caritative a proposé aux autorités de renoncer à la tolérance zéro (qui sanctionne systématiquement tout délit) pour se consacrer à la lutte contre la criminalité violente. Une démarche négociée avec les gangs, qui ont renoncé à l’utilisation d’armes à feu tandis que les faits non criminels étaient déjudiciarisés, la justice ne sanctionnant que les actes qui nuisent à autrui. Le commerce a été toléré, à la condition qu’il ne provoque pas de trouble ni dans l’environnement ni même au sein des gangs. Les résultats en termes de baisse de la criminalité ont été probants.

Aux marges de la loi

Le Brésil, l’Argentine, la Colombie, le Mexique ont commencé à dépénaliser l’usage. C’est le premier pas pour réorienter l’action des services répressifs. La France, elle, a adopté le modèle de la tolérance zéro en 2007, un an avant que son échec ne devienne probant aux États-Unis. Bien sûr, la France a manqué de places de prison, qu’il aurait fallu multiplier par 6 ou 7 pour atteindre les taux américains… Mais le nombre de personnes sanctionnées est monté en flèche. Or qu’a-t-on constaté ?

Dans les quartiers investis par le trafic, les comptes se règlent désormais avec armes à feu, ce qui n’était nullement de tradition dans les quartiers populaires français. En juin 2011, les fusillades et les morts ont fait scandale, et le débat s’est enfin ouvert sur la prohibition du cannabis. Si la prohibition est effectivement à l’origine du marché noir, l’escalade de la violence est-elle inéluctable ? La réponse est non. Tout dépend des objectifs et des pratiques des services de police. Quand un trafiquant a peur d’être balancé, il fait peur à son voisin. Quand un plan tombe, les règlements de compte suivent. La mairie de Saint-Ouen en a tiré les leçons. Après l’échec des interventions policières, elle a fait appel à des médiateurs, chargés de négocier entre trafiquants et habitants « pour éviter le pire  ». Réduire les dommages causés par le trafic, c’est tout simplement le bon sens. L’autoproduc-
ponses, qui se bricolent aux marges de la loi. Préfigurant les régulations de l’avenir, ces bricolages seront d’autant plus efficaces qu’ils seront intégrés dans des politiques locales ou nationales comme au Portugal. L’armistice est la première étape. C’est seulement quand la plupart des pays auront pris ce chemin qu’il sera possible de renégocier les conventions internationales.

L’avenir se fabrique au présent

Peut-être la prohibition finira-t-elle un jour par s’écrouler d’elle-même, tel le mur de Berlin. Mais plutôt que d’attendre le moment où les États devront reconnaître leur impuissance, mieux vaut dès aujourd’hui expérimenter de nouvelles formes de régulation du marché en évaluant leurs résultats, comme l’ont été ceux de la réduction des risques liés à l’usage. L’avenir se fabrique au présent : il nous

faudra fabriquer nous-mêmes la sortie de ce système prohibitionniste. Ce que nous demandons aujourd’hui aux responsables politiques, c’est de prendre leurs décisions en connaissance de cause, en fonction de ce que l’on sait. Lors de sa campagne présidentielle, Hollande s’était engagé à soumettre la question du cannabis à une commission européenne. Les experts de l’Observatoire européen des drogues sont prêts. Il y a des acquis sur lesquels il n’y a plus de doute possible – c’est le cas de la dépénalisation de l’usage et de la détention associée à la consommation. D’autres question exigent un développement de l’expertise : évaluer les conséquences de l’application des lois, mieux connaître l’organisation du trafic de drogues, et lutter contre l’emprise des mafias – en France en particulier, où cette question a été curieusement négligée. Bref, prendre la question des drogues au sérieux. Est-ce trop demander ?

50 produits testés par ASUD pour son numéro 50

Pour le numéro 50 du journal, Asud a testé pour vous 50 produits. L’idée a germé lors d’un comité de rédaction particulièrement psychoactif. L’angoisse était palpable du fait de la dimension métaphysique de l’enjeu : Asud-Journal sort sa cinquantième édition et pas question de laisser passer l’événement dans l’indifférence générale.

La loi Evin ayant été enfermée aux toilettes, l’atmosphère s’alourdit, jusqu’à ce qu’une lumière étrange illumine le plus chéper d’entre nous. «  Alléluia, mes frères, dit-il entre deux transes mêlées d’hallucinations, et pourquoi pas un n°50: Asud a testé pour vous 50 produits ? » Un retour aux fondamentaux en somme. Le challenge était double : réussir à décrire une substance en quelques lignes sans enfreindre le fameux article L. 3421-4 du code de la santé publique qui punit toute incitation à l’usage d’un produit stupéfiant. Le tout en un paragraphe. Un vrai casse-tête, même pour notre équipe de journalistes gonzos archi-capés en drogues diverses. Outre qu’il a fallu puiser dans nos archives très privées, revisiter nos jardins secrets, se remémorer des «  premières fois  » pas toujours flatteuses pour l’ego, le flirt avec la présentation sous un jour favorable a rendu l’exercice périlleux.

Abstinence, usage, abus et dépendance sont les quatre piliers de la consommation. La loi impose l’abstinence, mais la réalité est constituée de millions d’usagers de drogues à l’image des lecteurs de ce journal. Pour ne pas devenir abusifs ou dépendants, ces consommateurs devraient bénéficier d’une culture de l’usage raisonnable, de la fameuse modération qui pour certains doit aller jusqu’à l’abstinence. Hélas, nous ne sommes pas égaux devant les substances.

Concrètement, notre fibre d’usagers militants s’est retrouvée prise en otage par la double injonction contradictoire qui est au cœur de ce journal : ne pas cacher le plaisir que chacun retire d’une prise de drogues, tout en dénonçant les ravages de la culture «  trash  ». Le ban et l’arrièreban de la milice Asudienne s’est pliée à l’exercice. Merci pour ce grand élan de solidarité psychotrope.

À vous de juger si le grand écart est réussi ou si nous manquons de souplesse.

Liste des 50 produits testé par ASUD à découvrir dans ASUD-Journal N°50 :

  1. 2C-I
  2. Absinthe
  3. Alcool
  4. Amphétamines
  5. Angry birds
  6. Banane séchée
  7. Caféine
  8. Cannabis
  9. (CBD) Cannabis thérapeutique
  10. Champignons hallucinogènes
  11. Cocaïne
  12. Crystal meth
  13. Codéine
  14. Datura
  15. DMT organique
  16. DOB
  17. Éther
  18. GHB/GBL
  19. Héroïne
  20. Huile de cannabis
  21. Iceolator hasch
  22. Kanna
  23. Kava Kava
  24. Kétamine
  25. Khat
  1. Kratom
  2. LSA (Hawaiian Baby Woodrose)
  3. LSD 25
  4. MCPP
  5. MDA
  6. MDEA
  7. MDMA et ecstasy
  8. Méphédrone
  9. Méthadone
  10. Méthoxétamine
  11. Morphine
  12. Noix de muscade
  13. Opium
  14. PCP
  15. Philosopher’s Stones
  16. Poppers
  17. Ritaline
  18. Rohypnol
  19. San Pedro
  20. Salvia Divinorum
  21. Solvants / Proto
  22. Speedball
  23. Subutex
  24. Tabac
  25. TMA-2

Interview de Youth Rise : pour en finir avec le « Just Say No »

Le seul message adressé aux jeunes qui consomment des drogues est le «  Just Say No  », articulé avec un discours de prévention inopérant au regard des millions de jeunes dans le monde qui consomment des drogues.  » : Anita pose crûment les termes du sujet. Partout, la question des «  jeunes  » et celle de «  la drogue  » relèvent du registre émotionnel et moralisateur, une barrière psychologique qui place les adolescents et les jeunes adultes en dehors de l’approche pragmatique défendue par la réduction des risques. Sur le terrain sensible des addictions, certains mots déclenchent un réflexe conditionné : les jeunes doivent être protégés par tous les moyens, y compris la désinformation et les postures ridicules, autant de pierres jetées dans le jardin des «  jeunes  » qui dénient toute crédibilité aux adultes. C’est sur ce constat qu’a été fondée Youth Rise, en 2006 à Vancouver, lors de la 17ème Conférence internationale de réduction des risques. « L’absence de voix jeunes chez les acteurs des politiques de drogues  » est le leitmotiv de cette organisation aujourd’hui devenue incontournable sur la scène internationale de la réduction des risques.

Asud : Anita, pourquoi et comment as-tu intégré Youth Rise ?

Anita Krug : K Mon implication dans le projet est liée à mon histoire personnelle. J’ai consommé des drogues dures dès l’adolescence en Australie, ensuite j’ai voyagé et constaté que les jeunes usagers étaient plus fréquemment confrontés à de graves dénis de justice, et cela partout dans le monde. Je suis fermement convaincue que YR peut être l’outil qui permettra un jour aux jeunes consommateurs d’être enfin reconnus comme des acteurs légitimes de la politique de drogues.

Pourquoi établir une différence basée sur l’âge en matière de discrimination ? Tous les usagers ne sont-ils pas victimes de la guerre à la drogue ?

A K : Les jeunes usagers sont exclus des programmes de réduction des risques pour de multiples raisons. Pour prendre un exemple tragique, 45% des nouvelles infections VIH parmi les 15-24 ans sont dues au partage de seringues. Entre 72 et 96% des injecteurs de drogues déclarent avoir commencé avant l’âge de 25 ans. Or dans la plupart des pays (et notamment en France), il existe des normes légales qui interdisent de fournir du matériel stérile aux plus jeunes. Tout cela est sous-tendu par l’idée qu’il faut protéger «  l’innocence  » d’une jeunesse prétendument menacée par les actions de réduction des risques. Il est donc déplorable que ces programmes soient exclusivement destinés aux adultes et pas aux usagers potentiellement les plus en danger

Youth Rise se définit-elle comme un groupe d’autosupport d’usagers de drogues ?

A K : Nous ne posons pas le problème en ces termes. Nous nous définissons comme acteurs de la RdR (Harm Reductionist) tout en encourageant les jeunes consommateurs à rejoindre notre communauté. Notre but est de permettre aux jeunes consommateurs de s’exprimer en tant que personnes concernées, tout en nous refusant à les enfermer dans une identité d’«  usagers de drogues  » qui convient généralement à une population plus âgée. L’usage des drogues à l’adolescence est souvent plus expérimental, récréatif, fluide, il est important que nous reconnaissions cette pluralité d’approches chez nos adhérents.

Rock Hero : Jim Morrison

Chaman ? Grand sorcier ? Poète ? Ou rocker… ? Chaman, c’est risible. Grand sorcier, consternant. Poète, si on veut… Alors quoi ?… Rocker ? Peut-être bien, après tout !

C‘est sur le campus de l’UCLA où il suit des études de cinéma que Jim rencontre Ray Manzarek, Robby Krieger et John Desmore, tous trois issus comme lui de la middle class. Ils fondent les Doors, pas vraiment A Feast of Friends, mais l’alchimie musicale entre eux fonctionnent parfaitement : au jeune héros la lumière, tandis que dans l’ombre, les trois autres s’activent à élaborer une musique hypnotique propre à accroître le rayonnement de l’éphèbe solaire.
En 1967, l’année du Love Summer, la jeunesse se découvre un nouvel amant : Jim Morrison. Il a 23 ans, une allure folle de poète sexy rock qu’il cultive à souhait, et un ego à faire pâlir Jagger. Bref, tout pour devenir rock star. Incontrôlable sur scène comme à la ville, il multiplie les frasques et les expériences extrêmes sur fond de quête mystique Luciférico-chamaniKKK. Obsédé par William Blake et Huxley, Jim veut « ouvrir les portes de la perception  », chimère qui deviendra un véritable serpent de mer s’enroulant autour de cet arbre un peu creux d’élévation du niveau de conscience et de perception. L’époque s’y prête ! S’il expérimente les drogues hallucinogènes, acides et psychotropes en tous genres, l’héroïne ne le branche pas plus que ça. L’alcool est sa drogue dure.

Le roi Lézard

Se laissant surnommer le roi Lézard, il entretient des rapports ambivalents avec son statut de rock star. Statut qui le gêne aux entournures, panoplie étriquée craquant peu à peu aux coutures comme craquent ses futes de cuir, à mesure que sa silhouette s’épaissit.
Chaman Jim entre en transe, élève sa conscience afin de transmettre son Énergie à ses adeptes ! « Nous sommes des politiciens érotiques  », beugle-t-il, jamais en retard d’une sentence définitive bien sentie. Car les Doors théâtralisent de plus en plus leurs prestations scéniques, cherchent à les transformer en cérémonies mystiques. Hélas, c’est bien cette imagerie empesée, ce fourre-tout Chaman-loo qu’a retenu Oliver Stone dans le biopic roboratif qui exalta le mythe et relança les ventes d’albums.

Heureusement, il y a le concert du 1ermars 1969 à Miami : sur scène, Morrison, ivre, se met à insulter les flics, les provoque avec un sourire sardonique et brandit (ou ne brandit pas, telle est la question) sa queue. Jeté en taule, il en sort rapidement mais reste interdit de concert dans l’attente du procès… Bref, il redevient un rocker. Au moment même où son image de rock star l’encombre, il semble s’affranchir du carcan spiritualo-mystique balourd, mal assimilé et bourré de trous qu’il a entretenu. En juillet de la même année, il assiste subjugué au retour sur scène d’un Elvis Presley sauvage : vêtu d’une combinaison kimono noir, son magnétisme animal irradie et le replace sur le trône. C’est cette pureté originelle, l’Énergie rock’n’roll infestée de Rythm and Blues, que Jim Morrison traque sur l’album Morrison Hotel (Peace Frog) ou sur LA Woman. Aux antipodes du piètre Soft Parade, dont il avait laissé les commandes à Manzarek, lequel s’était englué dans une préciosité éprouvante. Un naufrage artistique et public cuisant ! Avec ses prétentions mégalo symphoniques, l’album annonçait finalement tout ce qui allait suivre, la direction progressiste que prenait le rock et ses tentations virtuoses à venir (les Who de Tommy, Deep Purple et son philharmonique orchestra…)

« Rock is Dead »

Ayant rompu avec les Doors, seul en studio le soir de son anniversaire, Jim Morrison enregistre ses poésies et hurle « Rock is Dead ». Peut-être pressent-il justement l’impasse qui se profile en ce début seventies pour une musique sur le point d’enfler jusqu’à ce qu’une nouvelle génération, punk, ne fasse exploser la bulle dorée.
En mars 1971, le roi Lézard fatigué jette l’éponge, décrète qu’il en a fini avec le rock. Il veut écrire. Méconnaissable, il s’exile à Paris, rejoint par sa compagne Pamela Courson, junky notoire. La mort déjà ricane. Elle l’attend tapie au fond d’une boîte de SaintMichel, et lui tombe dessus sans coup férir. Heavy Drinker, Morrison n’a pas l’appétence de sa compagne pour la dope mais ce soirlà, il déroge et accepte l’héroïne trop pure d’un Frenchy des beaux quartiers, l’un de ces fils de bonne famille jouant au dealer. Foudroyé par une surdose, son cœur lâche. On le ramène (mort ou encore vivant, le mystère demeure) dans l’appartement qu’il occupe dans le Marais. La mort le fige dans son bain rue Beautreillis, dans une posture de rupture irréversible avec le rock. C’est bien le propre d’une mort prématurée que de fixer les êtres dans l’instant où elle les a surpris, ouvrant sur toutes les conjectures possibles.

Personne ne sortira d’ici vivant, comme le comme le chantait… Hank Williams !

Outre-Manche : tous unis contre la guerre à la drogue

Invité à s’exprimer lors du congrès annuel des personnes en « Recovery Treatment  »1, Matt Southwell, vieille connaissance d’Asud, expose les enjeux d’un rapprochement entre les groupes d’autosupport d’usagers de drogues et les associations prônant l’abstinence : si vous dites non à la drogue, dites aussi non à la guerre à la drogue.

Les groupes d’autosupport datent de la fin des années 70, avec la création du réseau de traitement de substitution méthadone (NAMA) aux États-Unis et celle du Junkie Bund à Rotterdam et Amsterdam. Le mouvement d’origine en Angleterre, représenté par des groupes comme Respect et Chemical Reaction (CR), retrace son histoire jusqu’aux racines hollandaises (…).
Pour comprendre les préoccupations des usagers de drog ues, il est important de les placer dans le contexte de notre histoire. Dans les années 90, lorsque Respect et CR ont été créés, les usagers militants étaient déjà partie prenante des actions contre le sida dans nos communautés. Les usagers activistes étaient impliqués dans l’éducation des pairs, le travail de rue et la mise en place de programmes d’échange de sering ues, même si ceuxci ont dû commencer dans l’illégalité, comme à Édimbourg. Ces groupes de terrain avaient noué un dialog ue avec le secteur thérapeutique spécialisé et occasionnellement, certains usagers ont même obtenu des emplois au sein des ces ser vices, en dépit des deux années d’abstinence requises.
Des services efficaces ont vu le jour grâce aux financements pour le VIH et contre l’abus de drogues. Cependant, lorsque la crise s’est résorbée, l’intérêt pour une implication active et significative des personnes consommatrices de drogues s’est aussi affaibli. En Écosse, foyer de l’école de pensée puritaine, les choses sont encore pires sous l’influence du gouvernement écossais. Après avoir été un modèle de participation collaborative, l’engagement de ces patients dans les services de soins est au plus bas, sauf à vouloir jouer le rôle du drogué reconnaissant. Conséquences : une réelle méfiance et dans de nombreux cas, un désengagement vis-à-vis du système de soins.

Un rapprochement stratégique

Respect et CR voient maintenant le système de soins comme un environnement largement hostile, qui nous fait perdre notre temps dans des réunions politiques prêtant peu attention à la science, et qui résiste activement à notre engagement. Plusieurs de nos activistes choisissent ainsi de s’éloigner des services spécialisés et de s’investir dans le soutien des pairs, dans leurs problèmes juridiques, leur besoin de conseils de réduction de risques ou de coaching pour contrôler leur consommation, ou face aux pressions du gouvernement(…). Les usagers de drogues militants qui sont restés représentants actifs dans le système de soins doivent cacher leur consommation et laisser les gens croire qu’eux aussi sont, comme les autres, « en rémission  ». Les pairs qui y travaillent sont devenus des «  champions  » de l’abstinence ou de façon moins condescendante, des assistants à l’abstinence. Le travail de rue consiste désormais à convaincre ceux qui sont encore dans le déni, et les ser vices de soins pour toxicomanes semblent rejouer une version de la réhabilitation tout droit venue de la révolution culturelle chinoise. Membres d’Inpud2, nous voyons les terribles abus commis contre les usagers de drogues au nom du traitement de la toxicomanie, ce qui nous fait apprécier le fameux système anglais malgré toutes ses limites. Nous avons le devoir de défendre ce modèle pour nos pairs britanniques et pour les activistes usagers de drogues du monde entier, qui le voient comme porteur d’espoir et de pratiques basées sur des preuves empiriques.
Au Royaume-Uni, les usagers de drogues militants de la réduction des risques et le mouvement «  Rehab  » ont entamé un rapprochement stratégique autour de quelques valeurs communes. La guerre livrée aux drogués est un fléau qui pèse sur tous les individus ayant fait l’expérience de l’usage. Quel que soit le niveau de leur consommation, tous les drogués du monde connaissent le poids de la stigmatisation et de l’exclusion. Que les choses soient claires, nous ne tenons pas le mouvement de «  l’abstinence  » pour responsable du contexte actuel.

Nous mobiliser pour résister

Le nouvel agenda puritain instauré par le New Labour a été un cauchemar pour le mouvement des usagers en Angleterre, un modèle qui ne respecte même pas les normes de participation des patients du ministère de la Santé.
Lorsque nous nous rencontrons, n’oubliez donc pas que telles sont nos expériences et notre histoire. Nous venons avec la volonté constructive de créer des partenariats, mais pas au détriment de notre réalité. Nous sommes à l’un des points les plus bas de l’histoire du traitement de la toxico manie en Angleterre, mais nous devons nous mobiliser pour résister, le défi étant de gérer le débat sur les traitements sans cautionner l’oppression des usagers de drog ues.
Ne parlez pas en notre nom si vous n’êtes pas un usager de drog ues actif. Même si nous avons des expériences communes et parfois des intérêts communs, notre perception du monde est différente de la vôtre. Si vous vous trouvez dans un forum où la voix des usagers est réprimée, réagissez pour demander que notre droit d’être entendus soit respecté, même si vous n’êtes pas de notre avis.
Ne nous enfermez pas dans le rôle de «  patients  ». Le modèle qui présente l’addiction comme une maladie est très problématique. La propagation de cette idéologie américaine n’est pas basée sur la science et suggère que ce serait mieux si les consommateurs de drog ues n’existaient pas…
Évoquez la sobriété comme une des approches possibles, mais pas comme un modèle universel pour tous (…). Nous apprécions les opportunités de débattre et de dialog uer. Même si la science est tout à fait claire sur la valeur de la réduction de risques, la consommation de drog ues est complexe et nécessite des réponses multiples.

Nous souhaitons mieux comprendre les réseaux de traitement de la dépendance et les nuances entre les différentes composantes de ce «  mouvement  ». Nous sommes heureux de soutenir nos pairs dans les changements positifs survenus dans leurs vies et de les aider par quelque moyen que ce soit à réussir dans ce qu’ils souhaitent changer, dans la mesure où les options
sont validées par la science et qu’elles respectent les droits de l’homme…

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