Réduire les risques en teuf

Dépassant la seule prévention des risques encourus par l’injection (VIH, hépatites), la réduction teuf des risques en milieu festif s’efforce de s’adapter à l’évolution des consommations et d’aborder tous les types de risques liés à l’usage de drogues. Quelques conseils pour «bien consommer» ou tout au moins «consommer à moindre risque».

Le contexte de consommation et l’état d’esprit dans lequel on se trouve au moment de la fête sont, tout d’abord, des facteurs prédominants. Il est, en effet, totalement illusoire de penser que le produit seul peut tout faire. Il est donc important d’apprécier l’ambiance de la fête et de se sentir bien.
Être avec des gens de confiance est tout aussi essentiel : mieux vaut avoir des potes sur qui compter en cas de galère (bad trip, accident…).

Mythes et contrevérités

teuf3Pour réduire les risques d’une consommation de produits en milieu festif, il est essentiel de s’informer sur les effets des produits et de connaître leur mode de consommation. Consommer ne suffit pas pour connaître l’ensemble des effets d’un produit, et ce constat a incité les acteurs de la réduction des teuf risques à informer les teufeurs au plus près de leurs préoccupations. Beaucoup de mythes et contrevérités circulent, en effet, en teuf. Comme, par exemple, celui de la cocaïne végétale qui serait moins dangereuse – parce que «naturelle» – que la «mauvaise» synthétique. Synthétiser de la coke serait, en fait, très difficile et coûterait surtout beaucoup plus cher. Il n’y a donc pas de synthé, et la végé n’est pas un produit bio. Le mythe des descentes «difficiles » ou d’effets indésirables (dépression, mauvaise humeur, mâchoire crispée) liés à la présence d’amphétamines dans l’ecstasy est aussi répandu. Or, les analyses en laboratoire de nombreux comprimés collectés en teuf ont démontré que la grande majorité des ecstasies vendus ne contenaient pas d’amphétamines, et que les autres produits de coupe (souvent des excipients utilisés dans les médicaments) sont généralement anodins pour l’organisme. Des résultats qui permettent de comprendre que les effets dont on peut se plaindre sont donc pratiquement exclusivement dus à une consommation abusive.

Savoir ce que l’on consomme

Certains médicaments vendus pour de l’ecstasy peuvent être relativement anodins en prise unique, sauf allergie grave et immédiate. Mais, combinés à d’autres substances licites ou illicites, ils exposent le consommateur à des interactions malheureuses. Les différences de dosage majorent également le risque spécifique lié à l’ecstasy : nos analyses * montrent ainsi que la dose de MDMA peut varier de moins de 10 mg à plus de 160 mg selon les comprimés. Or, les risques dépendent de la dose, peutêtre pas en ce qui concerne le risque de « mort subite » (syndrome d’hyperthermierhabdomyolyse, hépatites fulminantes, complication neurologiques…), mais certainement pour celui de décompensation psychologique.
Des produits à risques très différents (hallucinogènes, par exemple) sont, par ailleurs, vendus pour de l’ecstasy (DOM, 2CB, 2CT7, etc.). L’effet vécu n’est alors plus du out le même que celui attendu par le consommateur d’une substance censée être de la MDMA, créant du même coup des risques de panique grave. Les effets de ces nouvelles molécules sont, de plus, très mal connus.

Sus aux mélanges

Certains mélanges sont plus nocifs que d’autres. On sait, par exemple, que la consommation d’ecstasy associée à celle de speed est extrêmement neurotoxique. Le mélange avec l’alcool accroît, de même, considérablement sa neurotoxicité et les risques de malaises et d’accident. L’alcool a ainsi une part de responsabilité dans plus de 90 % des accidents et overdoses.
Différentes stratégies de mélange sont, par ailleurs, développées pour rechercher un effet en particulier ou explorer de nouveaux états de conscience. Rappelons, là encore, que le contexte et l’état d’esprit de consommation peuvent primer sur les effets du produit lui-même.

Accepter de redescendre

À toujours vouloir monter plus haut, on risque de tomber très bas ! Les premières montées restent uniques, et on a souvent tendance à chercher à retrouver ces premiers états de conscience. Le meilleur moyen de retrouver ces effets est de faire de bonnes pauses entre les prises, pour éviter de développer une trop grosse tolérance et reconstituer ses réserves de neuromédiateurs.
Il faut aussi accepter à un moment de redescendre. Rien ne sert de bouffer 15 taz. À partir d’un certain seuil, qui diffère selon les personnes, le cerveau sature. La reprise de produit sert à peine à maintenir un effet plateau qui « sent la fin ».

Et bien récupérer

Même si cela peut sembler basique, manger et dormir sont les éléments les plus importants pour récupérer. De nombreux produits consommés ont une action coupe-faim et sont stimulants. Il n’est donc pas toujours facile de remplir ces besoins primaires sans se faire un peu violence dans les jours qui suivent la teuf.

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