Vins et drogues illicites, quels plaisirs, quelles ivresses ?

« Enivrez –vous sans cesse ! » intimait le poète, mais Baudelaire opposait le vin qui rend « bon et sociable » au haschich, qui « annihile la volonté », parce qu’il ouvrirait « la porte du paradis ».  Le plaisir incommensurable des drogues illicites ?  L’argument a été invoqué pour justifier leur prohibition. Entre temps, l’opposition binaire ivresses licites/ivresses illicites a volé en éclat avec l’expérience des poly usages. Qu’est-ce qui se fabrique, s’invente ou se reproduit avec la modification des états de conscience ? De la mise en scène des ivresses socialisées aux « hérétiques de la sensation » qui annonçaient selon Henri Michaud « un érotisme devenu éclectique », on s’efforcera ici d’appréhender comment les états modifiés de conscience travaillent le corps social, les mondes alternatifs éphémères ou encore les lignes de fuite qui ouvrent à un autre espace-temps, à une autre relation à soi et aux autres- sans oublier les reterritorialisations au risque de se perdre.

  • Michał Herer
    L’alcool et les (autres) drogues. Une approche philosophico-politique
  • Anne Coppel
    Ivresse et lignes de fuite
  • Véronique Nahum-Grappe
    L’ivresse comme norme ou écart aux normes ? Les états psychotropes dus aux substances licites sont-ils différents pour l’ethnologue ?

Discutante : Carmen Bernand, anthropologue

 

Michał Herer
Michal Herer enseigne la philosophie contemporaine à l’Université de Varsovie. Ouvrages parus : Gilles Deleuze. Struktury – Maszyny – Kreacje [Gilles Deleuze. Structures – Machines – Créations, 2006], Filozofia aktualności. Za Nietzschem i Marksem [Philosophie de l’actualité. Apres Nietzsche et Marx, 2012] etPochwała przyjaźni [Éloge de l’amitié, 2017] ; traducteur de Foucault, Deleuze, Althusser et Theweleit.

Anne Coppel
Sociologue, spécialiste de la politique des drogues, entre recherche, expérimentation et engagement associatif ; lutte contre le sida et  réduction des risques. Ouvrages publiés : Le Dragon domestique, avec C. Bachmann, Albin Michel, 1989 ;  Peut-on civiliser les drogues ?,  La Découverte 2002 ;  avec Olivier Doublre,Sortir de l’impasse. De la guerre à la drogue à la réduction des risques, la Découverte 2012 ; avec Michel Kokoreff et Michel Péraldi (Dir.), La Catastrophe invisible. Histoire sociale de l’héroïne, Ed. Amsterdam, 2018.

Véronique Nahum-Grappe
Anthropologue à l’EHESS, (Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain). L’un de ses domaines de recherches concerne les onduites d’excès et de dépendance. La dimension anthropologique plus que psychologique est retenue : normativité sociale, seuils, tolérances et interdits implicites ou explicites. Elle consacrera deux de ses ouvrages à l’ivresse, Vertige de l’ivresse. Alcool et lien social (2010), et La Culture de l’ivresse – Essai de phénoménologie historique (1991).

Lieu

EHESS (Amphithéâtre François Furet)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

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