Lysergamides 2015 : un nouveau Summer of love ?

Image extraite de The Acid Eaters (1967) / Tony Nourmand Collection.

Le LSD-25 (représentant le plus connu de la famille des lysergamides) est probablement le psychédélique synthétique le plus populaire et consommé en Occident. Depuis sa découverte fortuite (en 1943) par le chimiste suisse Albert Hoffman, le diéthylamide de l’acide lysergique ne cesse de fasciner autant que d’effrayer… À tel point que son créateur l’avait surnommé « mon enfant terrible » !

Les justiciers du LSD

Se présentant comme un groupe de bénévoles ayant accès à des outils d’analyse professionnels, les LSD Avengers étaient soucieux de connaître la nature et la qualité des produits vendus pour du LSD sur Silk Road et de partager les résultats avec les autres usagers. Une des nombreuses démarches responsables favorisées par l’ex-plateforme de vente en ligne de drogues visant à réduire les risques sanitaires des utilisateurs.

Néanmoins, la disponibilité de l’acide reste relativement restreinte. Et même si le Deep Web (Lire Les pièges de l’achat de drogues en ligne) permet un accès plus grand à cette molécule, de nombreuses contrefaçons, parfois très dangereuses, comme le 25i-NBOMe (lire les nouvelles arnaques aux hallucinogènes), sont répertoriées régulièrement. Les LSD Avengers (lire ci-contre), notamment, ont permis de mettre au jour ces falsifications par des analyses régulières effectuées sur un panel de vendeurs du mythique Silk Road (fermé par le FBI en 2013).

Plus récemment, des acheteurs anonymes ont fait analyser des buvards acquis auprès de différents fournisseurs du Darknet par des associations de RdR (comme Energy Control en Espagne). Les résultats d’analyse révélaient des contaminants et/ou des dosages bien en-deçà de ce qui était annoncé.

AL-LAD et LSZ

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En parallèle, un laboratoire européen s’est spécialisé dans la création et la distribution d’analogues du LSD non-réglementés. Les deux premiers lysergamides à être commercialisés ont été l’AL-LAD et le LSZ. Ces composés existaient depuis plusieurs années dans le cadre de recherches scientifiques, mais ont été distribués en masse sous forme de buvards à partir de 2013 (jusqu’à leur interdiction au Royaume-Uni en janvier 2015). Si le LSZ a eu moins de succès (probablement en raison d’effets secondaires plus importants), l’AL-LAD est toujours disponible et légal dans certains pays.

De nombreux expérimentateurs trouvent qu’il est moins « profond » que l’acide, plus stimulant et euphorique. Cela reste néanmoins un psychédélique très puissant, actif dès 75 microgrammes, et qui a provoqué un nombre de bad trips non-négligeable ! Des réactions allergiques ont étés rapportées (plaques rouges sur le corps), des maux de ventre/nausées et quelques cas graves sans réelle explication : deux personnes présentant des analyses sanguines anormales ont été hospitalisées. Une autre hospitalisation (black out, convulsions, problèmes rénaux) a eu lieu à cause d’une interaction avec le lithium (déjà connu pour être dangereux en association avec le LSD).

Lysergamides 2 web1p-LSD, le petit frère du LSD

Peu de temps après l’interdiction anglaise, un nouvel analogue voyait le jour : le 1P-LSD. Ce dérivé est un homologue de l’ALD-52 qui, pour la petite histoire, aurait été vendu à la fin des Sixties par Tim Scully et Nicholas Sand (deux fameux fabricants de LSD) sous le nom d’Orange Sunshine (c’est du moins ce qu’ils affirmèrent lors de leur procès pour fabrication et vente de LSD). Selon certaines spéculations, le 1P-LSD serait une prodrogue du LSD : une fois ingéré, il se métaboliserait dans le corps en LSD-25. Au niveau des dosages, 100 microgrammes peuvent se révéler bien déstabilisants pour un néophyte. Pour de nombreux psychonautes, cette substance se révèle très proche (dans le ressenti) du « grand frère » lysergique. Selon certains, elle serait tout de même un peu moins visuelle et confuse, plus stimulante… Mais tout ceci est très subjectif (étant donné que le « Set and Setting » est particulièrement important avec les psychédéliques !).

L’arnaque parfaite ?

Si au premier abord, la nouvelle peut susciter l’enthousiasme, il faut garder en tête que ce nouveau produit de synthèse (NPS) a tout juste quelques mois d’existence, et qu’il est impossible de prévoir (sur la base d’une ressemblance) sa toxicité, la dose létale, etc. Il faut aussi prendre en compte la forte probabilité que cet été, une partie non-négligeable des buvards qui circuleront en teuf et dans les festivals pourra être du 1P-LSD. Pas de goût particulier, et actifs si on les avale directement (contrairement aux NBOMe), il ne semble pas y avoir de moyen fiable (à part l’analyse) pour les détecter. De plus, ce produit étant aussi disponible sous forme de cristaux, il y a fort à parier que certains dealers peu scrupuleux n’hésiteront pas à le vendre sous forme liquide (gouttes) en le faisant passer pour « l’original »

Dans ce contexte, le conseil de prendre un demi-trip (voire un quart) pour commencer est essentiel ! D’autant plus que le dosage des cartons circulants actuellement semble assez aléatoire… Et pour certaines personnes (question de métabolisme ?), le 1P-LSD est assez long à monter complètement. Attendre au moins trois heures avant d’en reprendre permet donc d’éviter les mauvaises surprises…

Pour finir, si certains prédisent déjà que l’été 2015 sera le nouveau « Summer of Love » de cette génération, une chose est sûre : l’été sera lysergique !

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