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Le GHB, c’est quoi ?

Le Gamma OH (GHB, appellation anglo-saxonne) ou acide gamma-hydroxybutirique, qualifié de « rêve de biologiste » fut découvert en 1961, par le professeur Laborit (1).Utilisé au départ comme adjuvant en anesthésie générale, c’est une copie conforme d’une substance présente à l’état naturel dans le cerveau : l’acide GABA.

Le GHB, calmant et hypnotique puissant, agit sur le système nerveux central, ce qui permit d’étendre son utilisation au traitement de la narcolepsie (2), de certains troubles du sommeil et de l’alcoolisme.
Il fut aussi expérimenté dans le cadre de psychothérapies pour son action relaxante et desinhibante. On lui attribue également des propriétés aphrodisiaques. En France, actuellement, il n’est plus réservé qu’à l’usage hospitalier et vétérinaire.
Le GHB se présente sous deux formes : une poudre floconneuse très légère et d’une grande solubilité ou en liquide incolore légèrement salé. Il est difficile de savoir quel est le dosage précis de la substance vendue sur le marché noir, dans le monde international de la fête. Abus et mélanges divers ont entraîné des incidents et même des morts (3).
Au milieu des années 90, la prescription du GHB fut sévèrement réglementée mais son usage se propagea rapidement dans les pays anglo-saxons. De nombreux sites Internet diffusent le processus de sa fabrication ou le proposent à la vente. Notons qu’il y avait bien moins d’accidents dus au GHB lorsque le produit était en vente libre dans les drugstores américains… ce qui montre, une fois de plus, comment le problème posé par un produit peut-être considérablement amplifié par la prohibition et la presse.
Associé à de l’alcool, le GHB accroît l’ébriété et provoque un coma profond avec amnésie. Il y eut ainsi quelques cas de viols aux Etats-Unis. La presse à sensation s’empara du sujet et contribua à créer une phobie de la Rape Date Drug (traduisez la drogue du rendez-vous du viol), à l’instar du Rohypnol qui lui fait bien plus de dégâts.

Un sentiment d’empathie intense

Deux grammes suffisent à provoquer en 15 minutes un sentiment d’empathie intense, proche d’une montée d’ecstasy, qui dure entre une et deux heures.
La communication est grandement facilitée. Si le contexte s’y prête, le GHB peut contribuer à créer une ambiance de forte sensualité. Il peut augmenter les capacités érectiles chez l’homme, amplifier les sensations chez les femmes et intensifier l’orgasme. Mais, au-delà des 4 ou 5 g. le GHB provoquera une somnolence puis un profond sommeil de plusieurs heures avec une intense relaxation musculaire. Mais en cas de résistance à l’endormissement ou de tension nerveuse, le produit peut agir de façon paradoxale, comme un excitant et un euphorisant puissant. Une dose supérieure à 5 g. peut provoquer une perte de conscience et parfois une dépression respiratoire ainsi que des crises d’épilepsie. Un usage quotidien et répété peut entraîner une déprime à l’arrêt ainsi que des problèmes de mémoire réversibles.

Danger et accidents potentiels

L’association avec l’alcool et autres dépresseurs, tels que les opiacés et les benzodiazépines est absolument déconseillée. Le mélange est dangereux. A propos de mélanges, signalons que le café agit comme un antagoniste du GHB ; c’est-à-dire qu’il en annule les effets.
Le GHB n’est pas très commun dans les fêtes françaises mais la publicité faite autour du produit a créé un intérêt certain pour le Liquid E (5) et, parfois, une poudre quelconque est vendue comme tel. Pour l’instant, le GHB en France reste la drogue dont on parle beaucoup mais que l’on trouve rarement.

(1) Henri Laborit consomma du GHB deux fois par semaine jusqu’à sa mort.
(2) Narcolepsie, tendance irrépressible au sommeil.
(3) L’acteur américain River Phoenix est décédé d’un mélange d’alcool + opiacés + GHB + calmants.
(4) Empathie, capacité à se mettre à la place de l’autre.
(5) Nom donné au GHB en Angleterre (ecstasy liquide).

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