Auteur/autrice : Techno+

Techno+ perquisitionné et saisi. Que penser ?

L’association Techno + a fait l’objet d’une opération policière le mercredi 30 novembre dernier. Afin d’informer tous ces partenaires et membres, l’association a fourni le communiqué de presse ci-dessous le 9 décembre :

Communiqué du 9 décembre 2016 à 13h00

Depuis le semaine dernière vous êtes nombreux à vouloir en savoir plus sur les suites de
l’opération policière à notre encontre le mercredi 30 novembre. Nous aussi nous aimerions bien
en savoir plus mais en attendant voilà ce que nous aimerions vous dire :

Au mouvement tekno

La gendarmerie a perquisitionné les locaux de Techno+ lors de la réunion hebdomadaire des
volontaires. Ils étaient une quinzaine ce soir-là à voir, incrédules, débarquer une vingtaine de
gendarmes hurlants, fusils d’assaut en joue. Après avoir menotté et fouillé les présents, les
gendarmes se sont appliqués vainement à chercher un « laboratoire » clandestin : bredouilles, ils
sont repartis avec sept grammes de cannabis et deux de nos collègues ont fini en garde à vue
puis relâchés 48h plus tard.

Nous sommes tous sous le choc de la disproportion de la violence que cette opération a
déclenchée.

Au delà du cadre classique de la loi, c’est bien à notre sens les préjugés qui entourent le milieu
tekno qui ont permis aux enquêteur de dresser un scénario fantasmé validé par un juge
d’instruction !

Rave On !

À nos partenaires

Parce que le tissu associatif de la réduction des risques et de la santé communautaire est un outil
efficace au regard de la politique des drogues et inscrit dans le code de Santé Publique, notre
action se déroule au plus proche des amateurs de substances psychoactives.
Parce que la participation des personnes à leurs propres stratégies sanitaires est un objectif
reconnu et recherché, nous sommes confrontés à la présence permanente de consommateurs.
Rassurés par l’anonymat, la confidentialité et le non-jugement, ils viennent à techno+
s’informer, participer et s’entraider.
Si un opérateur de la réduction des risques (RdR) est la cible d’une opération policière, il nous
semble que celle-ci devrait être autrement fondée que sur la méconnaissance flagrante de la
RdR, voire pire sur des préjugés envers les acteurs qui l’incarne, comme nous le laisse supposer
l’enquête qui a mené à la perquisition de nos locaux.
C’est pourquoi nous nous inquiétons de l’influence sur les décisions de la justice et de la police
qu’ont pu avoir la nature RdR de notre action et son cadre d’intervention en milieu festif Tekno.
Nous alertons nos partenaires : les associations de santé communautaire sont plus faciles à
attaquer que d’autres structures plus connues, plus labellisées, plus grandes ou mieux
organisées mais elle sont au cœur de la RdR !
Solidairement.

À nos financeurs

L’éthique de l’association a toujours permis depuis 20 ans de faire face aux questions qui se
posent pour nos volontaires entre vie personnelle et engagement associatif. Le soutien des
institutions qui nous financent depuis toutes ces années est pour nous une précieuse
reconnaissance de ce travail au plus près du terrain et des personnes concernées.
Bien qu’à ce jour les seuls éléments fournis par la justice permettent de lever tout doute quant à
la probité de l’association, des outils de travail indispensables saisis lors de la perquisition ne
nous ont toujours pas été rendus. Nous ne pouvons plus faire d’intervention de terrain faute de
véhicule et nous n’avons plus accès à certains documents de gestion courante.
Si nous comprenons bien que la temporalité de la justice n’est pas la même que celle de notre
action sanitaire, nous comprenons mal que notre mission soit mise en danger alors que le
dossier l’incriminant s’est effondré.
En espérant compter une nouvelle fois sur votre soutien dans cette épreuve.

À tout le monde

Nous vous remercions chaleureusement de tout les soutiens que nous avons reçu, en région, au
national et en Europe ! Nous demandons aussi à tous de garder calme et sérénité : notre
engagement reste intact et nous savons que nous sortirons lavé de tout soupçons grâce à
l’examen des faits. Il faut laisser la justice ‘faire son travail’ comme on dit et ne pas nourrir les
conjectures les plus enflammées.
Néanmoins, nous restons sur le qui-vive et regardons minutieusement quelles seront les suites
de cette affaire qui vient ébranler la relation privilégiée que nous avons réussi à établir au fil des
années avec les amateurs de produits psychoactifs et les acteurs du mouvement tekno. Quel
paradoxe de remettre en question ainsi la santé communautaire, qui est le fondement de la
politique de réduction des risques, 11 mois seulement après la loi de Santé qui en consacre les
principes !
A très bientôt !

 

L’équipe de Techno+

Darknet, mode d’emploi ou le deal sans trace

Ce n’est plus un secret, il est possible de se procurer des drogues sur internet. C’est un marché comme les autres entre ses boutiques en lignes, ses sites de petites annonces et ses forums d’usagers. Mais est-ce aussi facile que les médias le présente ? Quels changements en terme de risques pour les consommateurs ?

Jamel Lazic est volontaire de Techno+, une association communautaire qui informe et aide les teufeurs (Lire Ecsta sana in corpore techno). Il est l’auteur principal des récents flyer Cathinones et Dépistage et s’intéresse de près aux nouveaux produits et aux moyens de se les procurer. Lors des Égus 9, il a amené Asud dans une virée live au cœur du Darknet.

Pécho sur le net
Cet article fait partie du dossier « Pécho » sur le net.

Le Darknet (ou Darkweb) est un réseau « pair à pair » ou « ami à ami », un réseau privé virtuel dont les utilisateurs sont considérés comme des personnes de confiance. On y accède de manière anonyme et le réseau n’est pas centralisé. Le Darknet est la partie la plus cachée du Deep Web, qui regroupe l’ensemble des sites et des informations qui sont sur le web mais qui ne sont pas référencés par les moteurs de recherche classiques. Les adresses sont en général en «.onion » (pas en .com ou .fr). Du fait de l’anonymat, on trouve sur le Darknet une multitude de sites qui seraient illégaux ailleurs dont des boutiques de vente de drogues. C’est ce qui nous intéresse et voici les étapes pour y accéder.

Les 3 sésames de l’achat sur le darknet

TorD’abord, utiliser un logiciel anonymisant sa connexion, comme Tor, le plus connu d’entre eux. Tor « mélange » les connexions entre beaucoup d’ordinateurs participant au programme, ce qui rend impossible de retrouver et l’identité de l’utilisateur et les infos envoyées.

Vous allez aimé avoir Tor

Thor

Téléchargeable en quelques minutes sur torproject.org, Tor est un logiciel légal dit « libre » (ouvert et gratuit). Chaque personne ayant des connaissances en informatique peut participer au projet et l’améliorer. À l’origine, Tor a été créé par des ingénieurs de l’US Navy qui voulaient trouver un moyen d’envoyer des données aux espions qui étaient dans les pays ennemis. Tor permet aussi bien de surfer sur des sites comme lemonde.fr ou leboncoin.fr de manière totalement anonyme, que d’accéder au Darknet qui attire de nombreuses activités illégales.

118mg MDMA + 3,3mg Amphétamine + 2mg CaféineBitcoin (janvier 2014)

Deuxièmement : recourir à une monnaie virtuelle comme les bitcoins, qui sont totalement indépendants de toute autorité financière. On peut les obtenir de différentes manières : ils peuvent être « minés » par des personnes ayant d’excellentes connaissances en informatique qui vont mettre à disposition des machines pour calculer en permanence l’ensemble des portefeuilles et l’indice de la monnaie ; ou vendus sur des plateformes d’échange spécialisées, qui proposent l’achat et la revente à des taux qui varient constamment. Un bitcoin vaut aujourd’hui [Ndlr : le 13 avril 2015] 222 €. Sur ces plateformes, on achète des bitcoins, soit à des entreprises qui « minent » pour ensuite les revendre, soit à des plateformes locales, où chacun peut proposer et vendre ses bitcoins. On vous demandera votre identité, votre adresse et généralement de payer par virement pour éviter les arnaques et les CB volées. Il existe aussi des vrais comptoirs, comme « La Maison du bitcoin » à Paris, où vous pouvez en obtenir avec une simple pièce d’identité.

bitcoin walletCes bitcoins sont regroupés dans un portefeuille ou wallet (dernier sésame nécessaire) sur votre ordinateur grâce à un logiciel hors-ligne que vous allez télécharger, dans votre téléphone portable ou en ligne via des sites Internet. Un portefeuille bitcoins, c’est simplement une série de chiffres et de lettres avec un code pin ou un mot de passe. Si vous perdez votre mot de passe ou votre code pin, vos bitcoins disparaissent. Personnellement, je me sers d’un logiciel qui s’appelle Electrum et qui permet de gérer son portefeuille en ligne. À aucun moment, on ne demandera le nom de la personne qui veut envoyer ou recevoir des bitcoins.

Où trouver de la drogue ?

On a donc téléchargé Tor, acheté et mis des bitcoins à l’abri dans un wallet, reste ensuite à savoir où acheter de la drogue. On trouve sur le web classique des forums d’actualités du Darknet, comme deepdotweb.com, qui fournissent des adresses de sites (en .onion), des critiques des différentes places du marché vendant des produits stupéfiants, un système de notation en étoiles, et des commentaires pour avoir une idée sur quel site aller. Ou encore l’annuaire thehiddenwiki.org qui essaie de recenser les sites du Darknet. Une fois l’adresse choisie, on la copie dans Tor pour accéder aux offres.

Cet annuaire note les sites qui notent vendeurs du darknet

L’autre méthode, c’est d’utiliser Grams, un moteur de recherche qui ressemble fort à Google et qui fonctionne comme un comparateur de prix. Après avoir saisi dans Tor l’adresse (facile à trouver) en .onion de Grams, il suffit de taper vos mots-clés pour que Grams affiche la liste des offres en cours sur différentes places de marché du Darknet.

Grams Grams résultats
On tape cocaine dans Grams…
…et le moteur vous en propose des kilos !

Attention ! Comme pour les shops de RC (Lire Les pièges de l’achat de drogues en ligne), c’est un marché qui évolue très vite et les sites de confiance peuvent rapidement devenir des escroqueries : le site a très bien fonctionné pendant des années, respecté ses vendeurs et ses acheteurs, et du jour au lendemain, commence à faire disparaître des bitcoins ou des comptes utilisateurs (comme le site Evolution, dont les propriétaires sont partis avec la caisse).

Agora, un eBay de la drogue

Un exemple avec un site ayant une bonne réputation, Agora, similaire à feu Silk Road. Comme sur eBay, vendeurs et acheteurs vont pouvoir se rencontrer et s’évaluer. Le site vous demandera de vous enregistrer : un nom d’utilisateur, un mot de passe et un code pin (un mot de passe pour pouvoir utiliser son portefeuille de bitcoins en ligne sur ce site). Comme le montre l’illustration ci-dessus, on y trouve à la fois des offres de produits stupéfiants et des forums avec toute une partie consacrée aux conseils de réduction des risques sanitaires, d’achat, les produits de coupe à utiliser (pour les vendeurs), comment reconnaître les produits, etc. On trouve également des médicaments, des stimulants, des contrefaçons et des produits stupéfiants.

Agora homepage

Comme, par exemple, cette offre de méphédrone (illustration ci-dessous), qui est interdite en Europe depuis 2010 : on voit pourtant qu’elle peut être livrée de Grande-Bretagne, des informations sur l’endroit où se situe le vendeur qui permettent de calculer le nombre de frontières que le produit aura à franchir avant d’arriver et de limiter le risque douanier. Mieux vaut si possible s’adresser à un vendeur hexagonal. On trouve aussi les dernières notes et commentaires à propos du vendeur.

Agora MéphedroneSi vous décidez d’acheter, on vous demandera votre n° de compte bitcoins, et le vendeur ne sera payé qu’une fois le produit livré pour éviter les arnaques. En résumé voici comment se passe l’achat sur le darknet :

crédit : Humanoïde magazine
crédit : Humanoïde magazine

« D’après l’étude de Fernando Caudevilla, à partir des données de Silk Road sur les NPS, la plupart des transactions en grosses quantités vont plutôt concerner les RC et aller d’Asie vers l’Europe et les États-Unis, alors que les petites quantités (moins de 200 $) vont plutôt être des street drugs traditionnelles allant d’Europe vers l’Europe ou des États-Unis vers l’Europe. »

(Jamel Lazic, Techno+)

La RdR sur le Darknet

La plupart des places de marché sur le Darknet disposent de forums. Les discussions des utilisateurs sur les arnaques et les conseils sanitaires y sont monnaie courante. Certains participants se sont fait une spécialité d’aider les autres, ces groupes d’entraide sont parfois encouragés par les administrateurs du site, comme ce fut le cas sur Silk Road, plus célèbre site de vente de drogues en ligne fermé (2 fois) par le FBI.

Outre les LSD Avengers (Lire Lysergamides 2015 : un nouveau summer of love ?), Fernando Villa d’Energy Control, une association espagnole qui fait aussi de l’analyse de produits, a mené pendant deux ans une action de réduction des risques (RdR) sur le forum de Silk Road en invitant les usagers à poser des questions au Dr X, qui a du coup répondu à plusieurs milliers de posts. Il a même reçu des dons en bitcoins pour ses services !

Lors de son procès, Ross Ulbricht a déclaré pour sa défense que « l’une des principales priorités de Silk Road était de réduire les risques et de promouvoir l’éducation sanitaire aux drogues ». De quoi rêver à une collaboration saine entre dealers et associations de RdR. Malheureusement pour lui, cette ligne de défonce défense ne l’a pas empêché d’écoper d’une sentence exemplaire : double perpétuité et 184 000 000 $ d’amende.

La Météo des Prods – Bulletin Taz Octobre 2013

MDMA : circulation de nouveaux comprimés d’ecstasy fortement concentrés en MDMA

L’Institut National de Criminalistique et de Criminologie (INCC), qui a mené les analyses, précise en effet que les comprimés contiennent environ 180 mg de MDMA.HCL. Le risque de surdose en consommant ces comprimés est fortement accru.

De nombreux taz très fortement dosés en MDMA sont en circulation. Cette tendance remarquée depuis 2011 est toujours d’actualité. La teneur est parfois supérieure à ce que l’on pouvait trouver entre 1995 et 2000, époque où les taz étaient déjà jugés très forts. Même les vétérans doivent faire gaffe. Voici les dernières analyses rapportées par Eurotox :

:

Photo Nom Composition Date / Lieu
Taz étoile orange Étoile Orange 180mg MDMA 11/09/2013

Belgique

Taz taureau rose Taureau Rose 177mg MDMA 11/09/2013

Belgique

Taz Dragon rouge Mortal kombat rose Dragon « Mortal fight » rose/rouge >200mg MDMA été 2013

Pays-Bas et Belgique

Taz Lamborghini lilas Lamborghini lilas >200mg MDMA été 2013

Pays-Bas et Belgique

Taz android vert Android vert 200mg MDMA été 2013

Belgique

Commentaires

  • Le dosage habituel des comprimés « d’ecstasy » trouvés sur le marché belge oscille aux environs de 120-130 mg de MDMA.HCL. Ce dosage est par exemple utilisé dans des études cliniques portant sur la MDMA.

  • Vu la concentration élevée en MDMA de ces comprimés, il existe un risque de complications graves (convulsions, hyperthermie, coma), voire de décès par overdose. Lisez attentivement les conseils de réduction des risques repris ci-dessous.

  • Vu le côté artisanal de la fabrication de ces comprimés, on estime que leur teneur en MDMA peut varier au sein d’un même lot, atteignant jusqu’à 200mg.

Si vous pouvez confirmer / infirmer ces tendances
Veuillez contacter Infor-Drogues (02 / 227.52.52.) ou par e-mail michael.hogge@eurotox.org

CONSEILS DE RÉDUCTION DES RISQUES POUR LES CONSOMMATEURS

  1. Si vous achetez de l’XTC, ne le faites de préférence ni en rue ni en discothèque. Si malgré tout vous le faites, informez-vous auprès d’autres usagers sur les effets des pilules et la fiabilité du revendeur.

  2. Veillez à ne jamais consommer seul ! Entourez-vous de gens qui peuvent vous aider en cas de problème.

  3. Si vous décidez de consommer une pilule, commencez par un quart et attendez +/- une heure pour en apprécier l’effet! De même si vous avez acheté un liquide, n’en consommer qu’une faible quantité et attendez les effets.

  4. Si après une autre heure, vous ne sentez toujours pas les effets de la pilule, patientez avant d’augmenter la dose. En effet, certaines substances actives se manifestent avec un effet retard. De plus, certaines pilules vendues comme de l’XTC peuvent contenir une autre substance active en quantité dangereuse. Attention à la surdose!

  5. Ne prenez de l’ecstasy que si vous vous sentez bien physiquement et mentalement. En prenant un produit psychoactif lorsque vous vous sentez mal ou angoissé, votre état risque d’empirer.

  6. Pour éviter le coup de chaleur, buvez fréquemment de l’eau en petites quantités, rafraîchissez-vous (en prenant l’air, en vous aspergeant la nuque d’eau froide, etc.).

  7. Avant de sortir, fixez-vous une limite (durée de la sortie, nombre de pilule(s), …). Cela vous permettra d’éviter l’usage abusif.

  8. Mieux vaut réserver cette substance aux occasions spéciales. Une consommation fréquente diminue les effets psychédéliques d’ouverture et de bien-être et augmente les risques d’abus.

  9. La « descente » fait partie de l’expérience psychotrope. La retarder en gobant davantage ne fait que la rendre plus difficile. La descente, après un temps de prise limité, peut être agréable.

  10. L’usage d’ecstasy est déconseillé aux personnes souffrant de faiblesse cardiaque, d’hypertension, d’insuffisance rénale, d’insuffisance respiratoire ou de diabète.

  11. L’ecstasy traverse la barrière placentaire et passe dans le lait maternel. Il est donc fortement déconseillé aux femmes enceintes ou qui allaitent. Quel que soit le produit, veillez à ne pas le laisser traîner à la portée des enfants.

  12. Toutes les drogues, et donc l’ecstasy, entraînent une baisse de vigilance qui peut être à l’origine de relations sexuelles non-protégées et, parfois, non-désirées. Ayez toujours des préservatifs sur vous. Lorsque vous sortez avec un groupe d’amis, veillez les uns sur les autres.

  13. Évitez toute activité exigeant de la concentration (travail sur des machines, conduite automobile, …) : excitation, euphorie, nervosité, voire agressivité peuvent entraîner des conduites inadaptées ou une prise de risque inconsidérée.

Que faire en cas d’urgence?

  • En cas de malaise suite à une prise de comprimés ou à un mélange:
  1. Appelez d’urgence les secours au 112 (service médical d’urgence – appel gratuit).

  2. Décrivez l’état de la personne comme suit : est-elle consciente ou inconsciente? Respire-t-elle ou non? Son cœur bat-il ou non?

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Ces infos proviennent d’Eurotox.

Alertes Prods : Décès et Intoxications

Depuis mi-juillet plusieurs alertes concernant la dangerosité particulière de certains produits en circulation ont été émises à la suite de décès ou d’intoxications.
Elles concerne les comprimés d’ecstasy, l’héroïne, le LSD, la cocaïne, la kétamine, la méthoxétamine, la MDMA, le 25i-NBOMe et la PMMA. En voici une synthèse à l’intention des (futurs) consommateurs de produits psychoactifs.

29/08/2013 : Intoxications au 25i-NBOMe (buvard)

L’Institut Scientifique de Santé Publique (ISSP) signale qu’au moins trois intoxications au 25INBOMe ont été récemment recensées dans la région d’Anvers. Les patients avaient consommé un buvard à motifs multicolores tel que ceux contenant habituellement du LSD (et donc pouvant être vendus comme tel), derrière lequel était imprimé un « 25-I ». Les symptômes cliniques constatés lors de l’hospitalisation des patients étaient les suivants: diminution de l’état de conscience, insuffisance respiratoire, mydriase (dilatation des pupilles), tachycardie et hypertension. Deux patients ont été mis sous sédatifs et ont dû être intubés et ventilés artificiellement, alors que le troisième est juste resté sous observation quelques heures.Buvard 25i-NBOMe

Le 25I-NBOMe est une phénéthylamine hallucinogène récemment synthétisée, actuellement non-contrôlé par la législation sur les drogues. Bien que les effets soient assez similaires à ceux du LSD, la toxicité est beaucoup plus importante et l’usage de cette substance peut être fatal. Nous n’avons pas d’information par rapport à la manière dont les patients ce sont procurés ce produit (Internet ou marché noir).

Attention

La vente d’hallucinogènes de synthèse comme le 25i-nBOMe, le 2-CE, le DOC, etc. en goutte ou en buvard sont de plus en plus fréquent depuis un an. Non seulement ces produits diffèrent du LSD au niveau des effets, de la durée et des risques mais en plus ils sont vendus fréquemment (consciemment ou non) comme étant du LSD ou de la mescaline liquide. Méfiance dès que vous entendez cette dernier appellation : elle est toujours erronée car la mescaline ne peut pas être active avec juste une goutte ou un buvard de taille classique. Elle nécessite des quantités plus importantes de produit pour en ressentir les effets.

27/08/2013 : Décès liés à des comprimés d’ecstasy contenant du PMMA

La cellule de veille sur la drogues au Pays-Bas (DIMS) nous a informés que plusieurs décès sont survenus dernièrement suite à la consommation de pilules vendues comme de l’ecstasy mais contenant de la para-methoxyméthamphétamine (PMMA) en grande quantité.

Des dizaines de décès ont été rapportés suite à l’usage de PMMA ces dernières années.

La dernière pilule incriminée était ronde, de couleur rose et portait comme logo un point d’interrogation inversé. Mais d’autres comprimés contenant de la PMMA ont également été découverts cet été notamment une pilule ronde, beige clair et portant un logo « Tête de mort » qui avait déjà fait l’objet d’une alerte aux Pays-Bas également.

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Informations sur le PMMA

Toxicité

La PMMA est transformée, une fois consommée, en PMA. Celle-ci est nettement plus toxique que la MDMA !

Effets ressentis

Au début, les effets sont comparables à ceux de l’ivresse à l’alcool, ensuite peuvent survenir hallucinations, légère euphorie, picotements, engourdissement de la peau et des membres, motricité imprévisible et soudaine augmentation de la pression artérielle et de la température du corps, même à faibles doses.

Durée des effets

5 heures

Risques

Pouls accéléré, respiration rapide et pénible, mouvements oculaires imprévisibles, spasmes musculaires, dysfonction motrice (attention à la conduite de véhicules ou même la circulation sur la voie publique!), besoin irrépressible de bouger, bouffées de chaleur, transpiration. Nausées et vomissements peuvent survenir.

À doses plus élevées

Arythmie cardiaque, température corporelle fortement élevée (au-dessus de 40 degrés) et hypertension artérielle, qui peuvent provoquer inconscience, coma, détresse respiratoire fatale, arrêt cardiaque ou défaillance d’un organe. Le risque de décès est réel !

ATTENTION

Souvent vendue comme MDMA, donc attention: la PMMA n’est pas entactogène (sensibilité accrue) ni empathogène (ouverture à l’autre) comme la MDMA. Dès lors, en consommer en croyant prendre de l’XTC « classique » peut amener à reconsommer si on ne rencontre pas ces effets traditionnels. Le risque de surdose est dès lors bien réel, et peut même être mortel.

26/08/2013 : Évacuations (dont un décès) possiblement dû à des Taz Superman Bleu en Loire-Atlantique

L’association Techno+ rapportent que plusieurs personnes ont été évacuées lors du festival Couvre Feu les 23 et 24 août dernier près de Saint-Nazaire. L’une de ces personnes est décédée suite à un problème cardiaque. Ces incidents feraient suite à la consommation de comprimés vendus pour de l’ecstasy. Les taz mis en cause seraient des Superman Bleus de forme triangulaire.

Des analyses sont en cours.

21/08/2013 : Ecstasy fortement concentrés en MDMA en Belgique

L’Institut Scientifique de Santé Publique belge (ISSP) vient de nous informer de la saisie récente à Bruxelles, d’une quantité importante de comprimés d’ecstasy fortement dosés en MDMA. L’Institut National de Criminalistique et de Criminologie (INCC), qui a mené les analyses, précise en effet que les comprimés contiennent 200 mg de MDMA et qu’ils sont de couleur verte avec un logo « Android ».

Le risque de surdose en consommant ces comprimés est fortement accru. Plus que jamais, lisez attentivement les conseils de réduction des risques en dernière page de ce message. Voici les caractéristiques des comprimés qui ont été saisis :

Couleur : verteews_2013_08_21.jpg
Logo : androïd
Forme : ronde
Ligne de séparation : oui
Diamètre moyen: 9,26 mm
Epaisseur moyenne: 5,05 mm
Poids moyen: 404 mg
Teneur en MDMA : 200 mg MDMA.
Localisation : Bruxelles

  • Le dosage habituel des comprimés « d’ecstasy » trouvés sur le marché belge oscille aux environs de 120-130 mg de MDMA.HCL. Ce dosage est par exemple utilisé dans des études cliniques portant sur la MDMA.
  • Vu la concentration élevée en MDMA de ces comprimés, il existe un risque de complications graves (convulsions, hyperthermie, coma), voire de décès par overdose.

13/08/2013 : Héroïne coupée à des doses élevées de chloroquine en Île-de-France

De l’héroine coupée à des doses élevées de chloroquine a été saisie en Seine-Saint-Denis le 8 août 2013.
Les analyses effectuées sur des bonbonnes thermosoudées en plastique contenant de l’héroïne ont mis en évidence des quantités de chloroquine pouvant aller jusqu’à 8,9%.

Réduction des risques et recommandations

La toxicité de la chloroquine injectée par voie intraveineuse n’est pas négligeable : la survenue d’éventuels troubles rythmiques cardiaques est à prendre en considération.

En cas de surdosage en chloroquine, les symptômes sont faussement rassurants (maux de tête, nausées, vomissements), l’arrêt cardiocirculatoire pouvant survenir de façon brutale. A cause de ce risque la prise en charge doit être rapide (SAMU, POMPIERS, URGENCES…).

  • Source : Agence Régionale de Santé d’Île-de-France

19/07/2013 : Décès liés au mélange PMMA MDMA Cocaïne en Belgique

Le Centre Toxicologique de l’Université d’Anvers a enregistré un décès lié à la consommation de MDMA et de PMMA. Les analyses toxicologiques ont montré que la victime, un homme âgé de 36 ans habitant Anvers, présentait dans le sang du PMMA ainsi que de la MDMA en concentration élevée. Ce tableau est toutefois compliqué par le fait que le sang de la victime présentait également des traces de consommation de cocaïne, d’alcool et de tranquillisants, et qu’elle était par ailleurs épileptique. En outre, aucun échantillon de drogue n’a pu être prélevé à son domicile.

Même s’il est difficile à ce stade d’identifier précisément les causes du décès, cette alerte suggère néanmoins la possible circulation en Belgique d’échantillons de drogues contenant de la PMMA, comme cela a pu être récemment observé aux Pays-Bas (lire plus haut).

18/07/2013 Cocaïne et lévamisole : complications médicales

Levamisole maladie peauEn quelques années le lévamisole est devenu le principal produit de coupe de la cocaïne. Il est présent dans 60% des échantillons de cocaïne analysée en France en 2010 (source : OFDT) et dans 30% des analyses faites en Espagne, Suisse et Autriche en 2013 (source : TEDI). La Suisse (après l’Espagne et l’Angleterre en 2012) a connu récemment ses premiers cas de nécrose de la peau dans plusieurs hôpitaux. La France est peu touchée mais les consommateurs réguliers de cocaïne s’expose à de nombreuse complications médicales s’il consomment du lévamisole régulièrement.

Le lévamisole est un vermifuge utilisé en médecine vétérinaire. Ce produit a de multiples conséquences négatives sur l’organisme en affectant le système immunitaire :

  • Les plus fréquents : éruption cutanée, anorexie, nausées, vertiges, vomissements, douleurs abdominales, diarrhée, réactions allergiques
  • Les plus graves : problèmes vasculaires.

Il existe des Kit sur internet permettant de détecter le lévamisole dans la cocaïne.

12/072013 : Décès et intoxications à la Méthoxétamine (MXE)

 La direction générale du Ministère de la Santé rapporte 11 cas d’intoxication à la MXE depuis 2011 ainsi qu’un décès. D’autres décès étaient survenus en Angleterre et en Suède.

La MXE est parfois vendue pour de la Kétamine alors qu’elle est active à un dosage inférieur, que ses effets apparaissent avec un délais plus important et qu’ils durent plus longtemps. Le risque d’accident est donc majoré pour les consommateurs habitués à la kétamine.

La méthoxétamine est vendue sous forme de poudre blanche, sous des noms variables : MXE, Mket,
Kmax, Mexxy, Minx, Jipper, legal ketamine.

Contrairement à la kétamine, la méthoxétamine n’est pas classée à ce jour en France sur la liste des
stupéfiants bien que la commission des stups ait fait une recommandation en ce sens.

En cas d’overdose

Symptomes

Les signes cliniques les plus fréquemment observés :

  • Neuropsychiatriques : état dissociatif, analgésie sans perte de conscience, confusion, amnésie, hallucinations, agitation alternant avec somnolence, incoordination, tentative de suicide
  • Ophtalmologiques : mydriase (élargissement de la pupille), nystagmus (incoordination)
  • Cardiaques : tachycardie, hypertension artérielle

Peuvent aussi être observés : dépression respiratoire, nausées, vomissements, hyperthermie.

Article initialement publié sur http://www.technoplus.org/t,1/2691/-la-meteo-des-prods—vigilance-aout-2013?PHPSESSID=0ed670e6e00e9cb419b1eb740512c6a8

 

La Météo des Prods – Bulletin RC Juillet 2013

Source : http://www.technoplus.org/t,1/2689/-la-meteo-des-prods—bulletin-rc-juillet-2013

Les RC, tu sais ce que c’est ? Non ! Et bien tu ferais mieux de lire la suite car ces « nouvelles » drogues circulent de plus en plus depuis 2 ans. Environ 40 nouvelles substances ont été identifiées depuis 1 an. La plupart sont illégales en France. Seules quelques une ne sont pas (encore) classées.

Leçon n°1 : En soirée les RC sont souvent vendus comme étant ou ressemblant à un produit plus classique

On les commande sur internet ou bien on les trouve en soirée. Dans les 2 cas on est jamais sûr de la composition et tu peux te faire arnaquer.

Environ la moitié des RC analysés en France (SINTES) et en Europe (TEDI) ne contiennent pas la substance attendue. Ce chiffre est tout de même à relativiser car les produits qui posent problème sont davantage analysés que les autres. Il peut s’agir d’un produit vendu pour une drogue « classique » (coke, kéta, MDMA, speed, LSD…) qui contient en réalité un RC dont les effets sont plus ou moins proches voire pas du tout ! C’est plus pratique pour les vendeurs qui ont un nouveau produit d’insister sur la similitude avec un produit déjà connu. Certains peuvent t’arnaquer et ne précisent même pas qu’il s’agit d’un RC. D’autres encore ne savent même pas qu’ils sont en train de vendre un RC !

Même quand les effets sont proches d’un autre produit que vous connaissez le dosage, lui, peut être complètement différent. C’est pareil pour la durée des effets.

Les RC les plus fréquemment identifiés sont : Méthoxétamine, 2C-B (stupéfiant), 25i nBoMe, 4-MEC (stupéfiant), Méphédrone ou 3-MMC (stupéfiant), 2C-E (stupéfiant), MDPV ou sel de bain (stupéfiant).

Conseils pour éviter les mauvaises surprises :

  • Lisez le flyer RC de Techno+.
  • Pour vos achats privilégiez les vendeurs ayant une bonne réputation. Renseignez-vous auprès de vos amis ou sur les forums spécialisés.
  • Privilégiez aussi aussi les vendeurs qui sont capables de vous expliquer le dosage à faire, la durée du produit et les effets qu’il procure. Si le vendeur est lui-même consommateur de son produit, c’est plutôt bon signe.
  • Malheureusement, le meilleur moyen d’être informé sur un RC (effet, dose, risque…) c’est encore de connaître quelqu’un qui en a déjà pris avant. Pour cela les forums spécialisés comme psychonaut.com sont très utiles avec leur Trip report.

Leçon n°2 : La Méthoxétamine, le RC le plus fréquemment rencontré, est souvent vendu pour de la kétamine

En soirée, c’est souvent de cette façon que les gens font connaissance avec la méthoxétamine : ils pensent avoir affaire à de la kétamine. Sous forme de poudre les 2 produits sont effectivement identiques. Or la méthoxétamine est plus forte à dose égale et dure 3 fois plus longtemps ! Le pire étant pour les habitués de la kéta qui s’envoient directement une grosse dose de méthoxétamine. C’est le bad trip assuré voire le trou noir. (Lire un témoignage à ce sujet).

La méthoxétamine est le RC le plus collecté pour analyse en France. Depuis 2011, on recense 19 personnes hospitalisées pour des intoxications liées au sniff de méthoxétamine en association avec d’autre produits (alcool, kéta,etc.) au cours d’une même soirée. Suite à cela la commission des stupéfiants a rendu un avis favorable en avril 2013 pour son classement comme stupéfiant.

Conseils pour éviter les mauvaises surprises lors de l’achat de kétamine :

  • Privilégiez la kétamine sous forme liquide à cuisiner soit même.
  • Un prix de vente au gramme inférieur à 40€ peut être aussi un signe car la méthoxétamine est vendue bien moins chère sur internet et certains essayent de l’écouler plus facilement en cassant les prix.
  • Lisez le flyer Méthoxétamine de Techno+.

25i-nBOMe Buvard HoffmanLeçon n°3 : La mescaline vendue (liquide ou buvard) est presque toujours un RC de la famille des 2Cx comme le 25i-NBoMe

Il y a eu 7 cas d’intoxication en 4 mois dû au 25i-NBoMe au Royaume-Uni. En Belgique, en Espagne, aux Pays-bas, en France, en Allemagne, en Autriche, en Finlande, etc., la vente de 25i-nBoMe en soirée ou sur internet augmente.

Ce produit est rarement vendu sous son appellation. Sur internet on parle de Vortex, de B25, de mescaline… On le trouve sous forme liquide dans une fiole, sur un buvard ou même dans une paille (voir image ci-dessous). Car la particularité de ce produit liquide est d’être plus actif en sniff.

Image_018

25i-nBOME buvard 2Il est devenu très fréquent de trouver des produits vendus pour de la mescaline liquide en free party en goutte ou en buvard. Or il est impossible que cela soit de la mescaline sinon le buvard devrait avoir la taille d’un post-it pour faire effet ! Les rares analyses montrent qu’il s’agit à chaque fois d’un RC analogue des 2Cx dont pas mal de molécules ont des propriétés hallucinogènes. Le 25i-nBOMe est aussi parfois vendu comme du LSD.

25i-nBOME buvard 12 indices qui permettent de suspecter la présence de 25i-nBOMe ou un autre 2Cx :

  • Si un produit est présenté comme de la mescaline sous forme liquide (buvard ou goutte).
  • Si on te conseille de sniffer une goutte plutôt que de l’avaler.

Leçon n°4 : Les cannabis de synthétyiques ne se dosent pas comme le cannabis végétal et les effets ne sont pas forcément les mêmes

Les cannabinoïdes de synthèse forment une immense famille de RC qui n’est pas classée en France. Il ne sont donc pas illégaux mais l’Union Européenne envisage de les interdire dans tous ses États-Membres. Certains comme l’Allemagne l’ont d’ailleurs déjà fait sur des substances bien précises.

Contrairement à leur appellation général ses produits n’ont que peu de rapport avec le cannabis à part le fait qu’ils se fument. Certains ne sont même pas dérivés du fameux THC ! Ces produits ont des noms barbare comme AKB-48F, AM-2201, STS-135, UR-144, JWH-018, etc. Il en existe tellement qu’à eux seuls ils représentent 40% à 50% des RC identifiés chaque années.

Ils se présentent généralement sous forme de poudre fine. Pour leur donner un aspect plus « naturel », certains vendeurs sur internet pulvérisent cette poudre sur des débris de végétaux qu’ils vendent dans des emballages hermétiques avec des images de plantes et un nom commercial du type herbal spice.

Les effets peuvent être très différents d’une substance à une autre. Tout comme les dosages.

Quelques conseils sur les cannabinoïdes de synthétiques :

    • Ne te laisse pas embobiner par les appellation commerciale. Renseigne toi sur le produit exact sur psychonaut.com par exemple.
    • Dans ton premier joint ne mets qu’un tout petit peu de produit (quelques milligrammes, une pointe de couteau comme on dit).
    • Fume 1 ou 2 latte puis attend les effets 15 minutes avant de continuer.
    • Visionne cette vidéo réalisée par l’association spécialiste des RC, Not for Human.

Et les autres RC alors ?

Nous avons évoqué ici les cas les plus fréquents mais il existe de nombreux autres RC notamment des stimulants comme la famille des cathinones. Principale alternative aux produits classiques comme la coke, la MDMA ou le speed, ils se font plus discrets depuis leur classement comme stupéfiant en France en 2012.

Certains produit de cette famille avaient alors été mis sous les feux des projecteurs comme la méphédrone à laquelle plusieurs décès sont attribués en Angleterre ou encore le MDPV, dit sel de bain ou la drogue qui rend cannibale. Cet emballement médiatique à leur sujet leur a été fatal (classement stup un peu partout) sans que les faits reprochés ne soient réellement avérés dans bien des cas.

On pourrait aussi parler des opiacés de synthèse dont les effets peuvent êtres 40 fois plus puissants que la morphine ou encore des substances délirogènes à manipuler avec précaution de la famille des tryptamines.

Les RC c’est une liste de produits sans fin comme la guerre à la drogue. Un seul conseil à retenir : informez-vous et informez les autres autour de vous.

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Ces infos sont une compilation des données publiées depuis 6 mois par TEDI, Eurotox et SINTES.

La météo des Prods – Bulletin Taz du 2 juillet 2013

Source : http://www.technoplus.org/t,1/2688/-la-meteo-des-prods—bulletin-taz-juillet-2013

Il est possible que le retour des taz fasse partie de la tendance de l’été 2013. Alors autant savoir ce qui circule depuis 6 mois sous cette forme. Peu présents en France mais disponibles sur les marchés belges, hollandais, allemands, autrichien et suisse, ce type de comprimés pourraient circuler dans toute l’Europe à la faveur des déplacement estivaux. Pour ne pas être surpris, 3 leçons à retenir :

Leçon n°1 : Des dosages en forte hausse

De nombreux taz très fortement dosés en MDMA sont en circulation. Cette tendance remarquée depuis 2011 se confirme. La teneur est parfois supérieure à ce que l’on pouvait trouver entre 1995 et 2000, époque où les taz étaient déjà jugés très forts. Même les vétérans doivent faire gaffe. Notez l’évolution dans les analyses ci-dessous :

Photo Nom Composition Date / Lieu
Taz DJ rouge DJ Rouge 127mg MDMA 03/10/2012
Belgique
Party Flock Bleu 173mg MDMA 08/02/2013
Belgique
Dragon « Mortal fight » 175mg MDMA 13/06/2013
Pays-Bas
Lamborghini 186mg MDMA 13/06/2013
Pays-Bas
Like rose Like rose 165 à 220mg MDMA 26/06/2013
Belgique
Pays-Bas
AIX orange AIX orange 165 à 220mg de MDMA 26/06/2013
Belgique
Pays-Bas
Tortue ninja jaune 3D Tortue Ninja Jaune 3D 165 à 220mg de MDMA 26/06/2013
Belgique
Pays-Bas
Taz fort MDMA PartyFlock rose 200mg MDMA 2013
France
Crane blanc 3D Crâne Blanc 3D 366 mg MDMA 26/06/2013
Belgique
Pays-Bas

Leçon n°2 : Un taz ne contient pas toujours que du MDMA

Près de 10% des comprimés analysés en Europe (source : TEDI) contiennent un produit de coupe en plus du MDMA.

Photo Nom Composition Date / Lieu
Taz mitsubishi vert Mitsubishi vert 0,15mg MDMA
1,74mg Méthamphétamine
6,4mg Domperidone (Motilium)
31,6mg mCPP
03/10/2012
Belgique
MDMA MethoxetamineTaz MDMA + Méthoxetamine 2012
Espagne

Leçon n°3 : Un taz ne contient pas forcément du MDMA

Plus de 20% des comprimés analysés en Europe (source : TEDI) ne contiennent pas de MDMA mais d’autres substances aux effets souvent bien différents.

Photo Nom Composition Date / Lieu
Taz 2c-E 2Taz 2c-E 1 2C-E 2012
Espagne
Taz Tête de mort blanc Tête de mort PMMA 28/06/2013
Pays-Bas
LOGO ICE
(pas de photo)
Speed Canadien 19% de Méthamphétamine 2013
France

Au Boom festival 2012, certains comprimés contenaient de la méthylone ou du mCPP à la place du MDMA.

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Ces infos sont une compilation des données publiées depuis 6 mois par TEDI, Eurotox et SINTES.

Flyer de RDR, édité et distribué en rave par Techno +.

Ecsta sana in corpore techno

Contre les plombs qui sautent ou le tout répression, les ravers se défendent : ils ont créé l’association Techno+. Présentation.

La techno est née au milieu des années 80 à Détroit d’un mariage entre la musique synthétique blanche et le groove black. La rave est le rituel techno où tout concourt à créer un état de transe : musique, lumière, lieu insolite, et aussi pour certains, prise de drogues.

Le principal effet del’ecstasy est de désinhiber les émotions et la communication non verbale. Il y a une forme d’équilibre entre les sons synthétiques et industriels de la techno et les émotions et sentiments amplifiés par l’ecsta.

Tendances

Le mouvement techno s’est éclaté en de nombreuses tendances : la musique, les fringues, certaines valeurs, les mots, les drogues, diffèrent suivant les tendances.

Outre l’ecsta, d’autres produits sont consommés : le LSD, le speed, la kétamine, la coco, les champignons, l’héro (sniffée pour adoucir les descentes de LSD ou de speed)…

Bien sûr, la consommation de drogues dans la techno ne se fait pas sans dommages et en 1995 une bande de ravers a créé Techno+, pour répondre à ces questions sur le plan sanitaire, pour proposer une alternative à la répression et pour favoriser l’expression de la culture techno, y compris en dehors des raves.

Nos objectifs principaux sont de permettre aux ravers usagers de gérer leur usage. Cette action s’inscrit dans le cadre de la réduction des risques (acceptation de l’usage et non-jugement) et de l’auto-support.

La grande majorité des ravers usagers de drogues pratiquent un usage récréatif et ritualisé par la rave. Nous on dit « Usage récréatif des drogues » et non usage de drogues récréatives. Car on peut faire un usage récréatif de n’importe quel produit et un usage addictif d’ecstasy. On ne parle pas non plus d’usage « abusif » : on a vu des mecs péter les plombs à leur première prise d’un quart de buvard, et d’autres en bouffer comme des smarties sans dommages importants. Nous préférons parler d’autocontrôle.

Marathon

Concernant l’ecsta, les ennuis viennent souvent de l’usage répétitif entraînant fatigue, amaigrissement, dépression, comportement agressif. Cela provient des histoires de taux de sérotonine dans le cerveau. Ces problèmes sont aggravés par les conditions de prise lors de marathons.

Notre message de prévention auprès des ravers insiste alors sur la contradiction entre leur recherche d’émotions positives et d’amour et ce qu’ils vivent : la dépression, l’agressivité.

L’autre grand problème de l’ecsta est bien sûr que c’est tout sauf de l’ecsta. L’ecsta à l’origine c’est du MDMA, mais en général, c’est aussi des amphétamines et tout un tas de trucs indéterminés, vu qu’il n’y a pas en France, pour l’instant, de politique de contrôle de la qualité des produits comme en Hollande. D’où surconsommation…

Au niveau du LSD, on voit surtout beaucoup de pétages de plomb ! Des très jeunes, vulnérables, prennent cette défonce ultra-puissante mentalement, comme ils prendraient du speed ou de l’ecsta, et ne s’en remettent pas… Le LSD est d’un excellent « rapport qualité/prix » : 50 balles un buvard, un quart de buvard faisant déjà un bon effet. C’est la défonce attitrée des très jeunes, très fauchés. Bref, il y a du boulot !

Évidemment, le Ministère de l’intérieur a utilisé le prétexte de la drogue pour taper sur la techno et les raves. Les organisateurs de raves et les médias techno ont répliqué qu’il n’y avait pas plus de drogue dans les raves qu’ailleurs. Peu crédible… À Techno+, nous avons choisi une autre stratégie. Nous avons édité des brochures d’information sur la réduction des risques. Nous avons créé un espace d’écoute et de soutien des ravers en difficulté. Nous nous sommes formés au secourisme pour assurer en cas de pépin dans les teufs. Nous nous battons pour que la qualité des produits soit contrôlée.

Associés

Bref, nous avons fait du beau travail en nous associant avec AIDES, Médecins du Monde, la Mutualité Française et de nombreuses autres associations travaillant dans la réduction des risques, mais également avec des institutions (Ministère de la Santé, CRIPS, Drogue Info Service, CFES…), nos confrères allemands (Safe Party People, Eve & Rave), anglais (Crew 2000) et français (le Tipi à Marseille, Techno+ Pays d’Oc à Montpellier, Keep Smiling à Lyon et Spiritek à Lille) Résultat des courses, on a gagné ! Ce sont maintenant les associations, soutenues par le Ministère de la Santé, qui gèrent la santé au sein de la techno, ce qui paraît normal, et le Ministre de l’intérieur a déclaré lors d’un séminaire interne sur la techno auquel nous étions conviés (13/11/97), qu’il ne s’opposerait plus aux raves intégrant le cadre légal. À voir.

Les précautions d’usage selon Techno+

  • Renseigne-toi le mieux possible sur la qualité et l’effet du produit que tu achètes.
  • Évite de consommer si tu es fatigué, si tu as des problèmes cardiovasculaires, d’hypertension, d’épilepsie, d’asthme, de tétanie ; si tu as des problèmes psychologiques, de dépression ; et pour les femmes, si tu es enceinte ou si tu allaites.
  • Si tu as décidé de consommer, fais-le avec des gens de confiance, dans un contexte rassurant.
  • Fais attention aux doses. Les premières fois, ne prends pas plus de la moitié de ce qu’un habitué prend.
  • Sois vigilant sur le fait qu’avec certains produits, tu ne ressens plus la douleur.
  • Évite les mélanges entre produits, en particulier avec l’alcool.
  • Bois de l’eau régulièrement (mais pas trop d’un coup), fais des pauses, aère-toi.
  • Lors de la descente, repose-toi, détends-toi, mange des produits vitaminés et sucrés. C’est moins risqué que d’en reprendre.
  • Si tu sniffes, utilise ta propre paille pour éviter la transmission des hépatites. Si tu shootes, utilise ta propre seringue (et qu’une fois) pour éviter la transmission des hépatites et du sida.
  • Évite d’avoir l’estomac plein (risque de vomissement).
  • Évite de prendre le volant et d’entreprendre une activité à responsabilité.
  • Évite de répéter l’expérience avant plusieurs semaines. Consommer trop régulièrement atténue une part des effets et augmente les risques liés à l’abus (dépression, angoisse, insomnie…).
  • Même très sûr de toi, n’oublie pas la capote et prévois du gel lubrifiant.

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