Auteur/autrice : Stewer West

Plateforme Droits des Usagers

Droits des Usagers

Bienvenue sur la plateforme Droits des usagers, créée par l’Observatoire des Droits Des Usagers (O.D.U)

Dans chaque vignette ci-dessous, tu trouveras aussi des ressources légales et des guides d’usagers.

En te familiarisant avec ces informations, tu pourras revendiquer tes droits face aux professionnels de santé et porter plainte si ceux-ci te sont refusés.

  • Les droits chez le médecin

  • Les droits en pharmacie

  • La substitution

  • Les droits à l’hôpital

  • La vie en structure

  • Pour les travailleur.ses pair.e.s

  • Interpellation / G.A.V

  • Déposer une doléance

  • Pour les pros

Parlons-en !! Des questions ?  envie de débattre ? tout se passe ici !!

Asud vous donne la possibilité de vous exprimer , de débattre dans la joie et la cordialité , les commentaires sont ouvert anonymement , un peu de bon sens et de respect pour des débats claire et respecteux de toutes et de tous

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Pour les pros

Pour les pros

Vous êtes professionnel·le de santé et vous vous posez des questions sur la prise en charge des usager·es ?

En tant que médecin ou pharmacien, vous n’avez pas besoin d’être spécialiste pour accueillir des usager·es. Il n’existe pas de réelle spécialité en addictologie.

La médecine de ville est habilitée à prescrire et délivrer la méthadone et le subutex. Comme pour les autres patient·es, nous conseillons d’être particulièrement vigilant·e sur la question du consentement et de la relation thérapeutique : assurez-vous que votre patient·e comprend bien le traitement que vous proposez, qu’il ou elle le choisit avec vous.

Ce sont des bonnes pratiques de déontologie médicale universelle, mais elles sont encore trop peu souvent appliquées dans le cas des usager·es de drogues.

Si vous êtes particulièrement sensible à la question des droits des usager·es, vous pouvez vous assurez que les professionnel·les et les usager·es de votre entourages connaissent leurs droits, en les affichant plubliquement ou en diffusant l’adresse de la plateforme des droits des usager·es.

Vous pouvez aussi faire part de manquements à ces droits à ASUD en écrivant à l’adresse odu@asud.org

LES ADDICTIONS EN PHARMACIE

Besoin d’un médicament ?

La pharmacie d’officine est votre premier interlocuteur.

De manière paradoxale, une catégorie de patients particulièrement sensibles à la fonction du médicament s’est longtemps trouvée mal à l’aise, voire carrément proscrite de l’espace de l’officine : le/la patient.e souffrant d’une addiction.

Ce temps est révolu.


Aujourd’hui les professionnnel.les de la pharmacie sont en mesure de proposer aux patients souffrant d’addictions toute une gamme de produits (médicamenteux ou non) qui changent radicalement l’image du pharmacien d’officine et celle du patient souffrant d’addiction.

Quelles solutions ?

Parmi les solutions à l’addiction, on peut compter celles qui visent à faire cesser ou à diminuer le comportement ou l’usage et celles qui consistent à diminuer les risques liés à la consommation.

Il existe des thérapies cognitives et comportementales, d’une part, et des solutions disponibles en pharmacie, d’autre part.


Pour aider à identifier la solution pharmaceutique appropriée, ce fascicule recense les principaux médicaments disponibles en pharmacie pour faire face aux consommations selon la stratégie établie.

Si vous avez besoin de renseignements supplémentaires, n’hésitez pas à demander à votre pharmacien.ne, ou à consulter les liens indiqués en dernière page.

TABAC

Envie de fumer moins ou d’arrêter ?

Plusieurs médicaments

pour faire face à la dépendance et aux symptômes de manque : nervosité, insomnie, sueurs…


Traitements de Substitution à la Nicotine (TSN)

Même si les TSN sont disponibles sans ordonnance, on conseille de voir un médecin ou de discuter avec le/la pharmacien.ne des objectifs, effets attendus, dosages…

Aux dernières nouvelles, toutes les formes de TSN seraient égales en efficacité, donc choisissez la forme qui vous convient le mieux en fonction de vos symptômes de manque.
Ce que vous évitez, avec les TSN, ce sont les risques liés à la combustion et au dépôt de particules dans les poumons.

Si vous remarquez des symptômes de surdosage (bouche sèche, nausée, mal de tête, tremblements) ou de sous-dosage (les mêmes que ceux du manque), parlez-en à votre pharmacien.ne.

LES PATCHS/TIMBRES (NICOPATCHLIB, NICORETTE, NICOTINELL, NIQUITIN)

Le principe : la nicotine présente dans le patch traverse votre peau et entre peu à peu dans la circulation sanguine, sur des durées allant jusqu’à 24h. La nicotine passe très bien dans la circulation par la peau, ce qui explique la popularité des patchs.


LES FORMES ORALES (NICOPASS, NICORETTE, NICOTINELL, NIQUITIN)

Comprimé sous la langue ou chewing-gum (qui doit être maché plus lentement qu’un chewing-gum normal : la nicotine avalée en même temps que la salive ne passe pas dans le sang. En effet, le passage de la nicotine se fait en transmuqueuse et non par l’estomac).

Les comprimés ou chewing-gum peuvent être parfumés à la menthe, eucalyptus, fruits…

Traitements contre la dépendance physique au tabac

Dans le cas ou les TSN seraient insuffisantes ou inefficaces, ces médicaments peuvent vous aider à faire face aux symptômes de dépendance physique au tabac. Sur ordonnance.

BUPROPION (ZYBAN®)

Aide au sevrage. Utilisé à l’origine comme antidépressant, on a remarqué que ceux qui en prenaient avaient moins envie de fumer.

Remboursement : non remboursé

VARÉNICLINE (CHAMPIX®)

Médicament qui permet de soulager le manque et de réduire les effets de plaisir quand on fume.

Remboursement : remboursé en sevrage de deuxième intention.

Alcool

Si vous avez décidé de transformer vos modes de consommation parce qu’ils affectent votre santé, votre quotidien,ou vos relations, la pharmacie a des solutions pour vous aider à faire face tant à la dépendance et au manque (anxiété, agitation, irritabilité, insomnie, sueurs,cauchemars, tremblements, nausées…) qu’aux carences déjà provoquées par votre consommation.

Ces solutions pharmaceutiques peuvent s’ajouter à des solutions « psychologiques » : thérapies cognitives et comportementales, groupes d’entraides, accompagnement par un travailleur social.

DISULFIRAM (ESPERAL®)

Ce médicament de type « antabuse » vise à diminuer la dépendance à l’alcool en provoquant des effets indésirables (chaleur, nausée, vomissements) lors de la consommation. Dans la dychotomie de la carotte et du bâton, il s’agit bien du bâton. Remboursement : 65 %

ACAMPROSATE (AOTAL®)
NALTREXONE (REVIA®)

Bien que leurs principes actifs diffèrent, ces deux médicaments auraient pour objectif de vous aider à maintenir l’abstinence. La naltrexone agit aussi sur le système opiacé (antagoniste opiacé), mais on ne comprend pas encore bien son fonctionnement.

On sait seulement qu’elle peut aider à éviter de faire une rechute dans les périodes de sevrage, et qu’à cause de son fonctionnement opiacé, elle est formellement contre-indiquée quand on est sous TSO.
Remboursement : 65 %

NALMÉFÈNE (SELINCRO®)

Le nalméfène est un médicament – sous forme de comprimé à avaler entier (!) – qui agit lui aussi sur le système de récompense opiacé, et qui réduit la « sensation de plaisir » induite par la consommation d’alcool.

Ce médicament vous sera prescrit pour éviter les grosses consommations d’alcool si vous cherchez à réduire le risque lié à votre consommation en général.

On le prend donc « quand on sent qu’on en a besoin », c’est-à-dire à l’approche d’une soirée, au mieux 1 à 2 heures avant de commencer à consommer.

Remboursement : 30 % « Le Sélincro® est une sorte de SuperRevia : le Revia® bloque les récepteurs opioïdes mu tandis que le Selincro® bloque les mu et les kappa. Si je n’ai pas encore d’avis clinique sur le Selincro®, il y a déjà une révolution dans son positionnement : c’est le premier médicament disposant d’une AMM dans l’alcool qui permet au patient de choisir entre abstinence complète et consommation contrôlée. » (Journal d’ASUD)

BACLOFÈNE (BACLOCUR®)

À l’origine, le baclofène était utilisé pour le traitement de contractures musculaires, mais on a découvert assez récemment qu’il pouvait aider à diminuer le désir irrésistible de consommation.

Les patients chez qui le médicament est efficace décrivent un seuil à partir duquel ils deviennent « indifférents » à l’envie qu’ils avaient auparavant et qu’ils n’arrivaient pas à contrôler.

Ce seuil varie d’un patient à l’autre et c’est le patient qui dirige ses prises de médicament. Les médecins peuvent prescrire le baclofène pour un sevrage d’alcool dans le cas où les autres traitements n’auraient pas été efficaces.

Remboursement : 30 %
« Dans le syndrome de sevrage, toutes les cases sont cochées : d’abord, un effet antidépresseur… un effet myorelaxant qui annihile la pesanteur musculaire stratosphérique du sevrage. Enfin… la possibilité de continuer à s’alimenter du brouhaha des cafés… » (Journal d’ASUD)

OPIACÉS

Les opiacés, c’est beaucoup de choses : certaines légales sur prescription médicale (morphine, médicaments analgésiques opiacés comme le tramadol, codéine, oxycontin, skenan), d’autres pas (héroïne, morphine, opium).

Les traitements de substitution aux opioïdes, qui constituent la principale réponse pharmaceutique pour les addictions aux opioïdes, ont été autorisés et largement
rendus accessibles en France en 1995 (pour la méthadone) et 1996 (pour la buprénorphine).

Avec un accompagnement médical, psychologique et social, ils permettent de réduire ou d’arrêter
la consommation d’héroïne ou autres produits
opiacés et de diminuer les risques liés à leur consommation.

Attention : certains médicaments de substitution aux opioïdes (TSO) sont classés comme stupéfiants.

En donner, en vendre, ou en posséder sans ordonnance vous expose à des risques judiciaires.

MÉTHADONE

La méthadone se présente sous forme de sirop (obligatoire en primoprescription), puis sous forme de gélule après un an de traitement.

Elle doit être prescrite la première fois par un centre spécialisé en addictologie (CSAPA, ELSA), en milieu hospitalier ou en milieu pénitentiaire.

Après quelques mois, votre médecin peut vous orienter vers le médecin de ville pour renouveller la prescription.
Si la méthadone agit sur les mêmes récepteurs que les autres opiacés, certains effets comme l’euphorie se font moins ressentir.

Les doses prescrites sont théoriquement décidées en partenariat avec votre médecin selon votre situation et mode d’usage.

Le médecin doit faire mention de la pharmacie qui vous délivrera la méthadone, mais c’est à vous que revient le choix de la pharmacie. La méthadone interagit avec les autres médicaments/substances (notamment avec la buprénorphine et autres substitutions) : parlez-en à votre médecin.
Il peut y avoir des effets secondaires : baisse de libido, transpiration, prise de poids, problèmes buccodentaires…).

N’hésitez pas à en parler à votre médecin ou votre pharmacien, qui vous aideront à trouver des solutions.

Remboursée à 65%.

BUPRÉNORPHINE (SUBUTEX®, OROBUPRE®, SUBOXONE® ET GÉNÉRIQUES)

La buprénorphine est un médicament disponible sous forme de comprimé sublingual (Subutex®, Suboxone® et génériques), à faire fondre sous la langue pendant 10 à 15 mn ou sous forme de lyophilisat orodispersible (Orobupré®) soluble en 10 à 15 secondes.

La Buprénorphine Haut Dosage (nommée ainsi parce que la buprénorphine avait déjà été disponible auparavant à très bas dosage, le Temgesic®) est disponible à 0,4, 1, 2, 4, 6, ou 8 mg.

Elle peut être prescrite par le médecin de ville et elle est généralement plus répandue que la méthadone en France.

Les prescriptions peuvent être faites pour 28 jours, avec des délivrances toutes les
semaines en pharmacie.

En théorie, la buprénorphine ne présente pas de risque d’overdose (contrairement à la méthadone), sauf si elle est consommée avec d’autres substances comme l’alcool ou les benzodiazépines.

Remboursés à 65%

ARRÊTER LES PRODUITS DE SUBSTITUTION

En pratique rien ne vous empêche de continuer votre traitement aussi longtemps que vous en avez besoin.
Si vous décidez, pour des raisons qui vous appartiennent, de vous sevrer de votre traitement, parlez-en à votre médecin puis à votre pharmacien.ne.

Attention aux risques de rechute, notamment pour la méthadone, qui présente une période de sevrage plus longue que celle de l’héroïne.

Réduction des risques
La réduction des risques comprend toutes les stratégies qui visent à réduire les risques liés à la consommation, qu’elle soit addictive ou non.

Ici, nous recensons le matériel de réduction des risques que vous pourrez trouver en pharmacie.

Déposer plainte auprès de l’ordre des pharmaciens

Porter plainte a l’odre des médecins

En cas de non-respect de vos droits chez un pharmacien :  

  • Vous devez d’abord protester verbalement au moment des faits, et faire part de votre intention d’en réferer à l’ordre des pharmaciens.
  • Vous devez ensuite adresser un courrier à la direction et/ou la comission de conciliation de votre caisse locale d’assurance maladie, en précisant les faits, et les droits qui n’ont pas été respectés. 
  • Vous pouvez également envoyer un courrier recommandé au conseil départemental de l’Ordre du professionnel de santé.  ASUD met à disposition un modèle que vous trouverez ici . Le conseil départemental est responsable de faire respecter le code de déontologie auquel sont soumis les pharmaciens, et de sanctionner s’il n’est pas respecté. 
  • Si toutefois rien n’est fait, vous pouvez entrer en contact avec un groupe d’autosupport (tel qu’ASUD) pour qu’il vous mette en contact avec un conseil juridique.

En cas d’écriteau “le cabinet ne prescrit pas de X”

Dans certaines officines, on peut lire des écritaux du style : « la pharmacie ne délivre pas de… », eh bien de toutes sortes de produits utilisés par les usager·es pour leur traitement de substitution aux opiacés, comme le subutex ou la méthadone, même si l’usager·e a une prescription en bonne et due forme. Cette pratique, comme la non-délivrance de manière générale, est évidemment proscrite par l’ordre des pharmaciens. Effectivement, on peut lire dans le code de déontologie : 

Sous-Section I Devoirs généraux Art. R. 4235-2

Le pharmacien exerce sa mission dans le respect de la vie et de la personne humaine. Il doit contribuer à l’information et à l’éducation du public en matière sanitaire et sociale. Il contribue notamment à la lutte contre la toxicomanie, les maladies sexuellement transmissibles et le dopage.

Art. R. 4235-6 Le pharmacien doit faire preuve du même dévouement envers toutes les personnes qui ont recours à son art.

Dans ce cas, il est possible de saisir le conseil de l’ordre des pharmaciens sur la base d’un argumentaire lié à la déontologie et au code de santé publique. Si vous voyez un écriteau de ce type : 

  1. Prenez l’écriteau en photo. Notez la date, le lieu, l’horaire. 
  2. Envoyez la photo et ces informations à ASUD (odu@asud.org)
  3. Déposez une plainte en votre nom (ASUD n’est pas habilité à déposer de plainte, même en tant qu’association agréée) auprès du conseil départemental de l’ordre des pharmaciens du département où est située l’officine, en utilisant si nécessaire le modèle de lettre disponible sur la plateforme de l’ODU (LIEN AVEC LA LETTRE TYPE).
  4. Partagez les étapes de votre démarche avec ASUD. 

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GAV

Interpellation / G.A.V

Vos droits lorsque vous êtes interpeller ou en G.A.V

Témoignage

 voici une courte vidéo sur vos droits lorsque vous êtes interpeller ou en G.A.V

Éducatrice au Bus 31/32 à Marseille, Pauline raconte une journée de combat ordinaire pour qu’un usager placé en garde à vue puisse recevoir son traitement de substitution aux opiacés (entre autres).

Un matin de mai, je suis au local à faire un point sur le stock de matos du PES (programme d’échange de seringues) lorsque vers 11 heures, le téléphone sonne :

« Bonjour, je suis psychiatre à la Conception1 et je viens d’être appelé par le commissariat pour un gardé à vue un peu excité… Enfin… Comment dire, je viens d’arriver aux geôles et ça va pas du tout ! Il me dit qu’il est suivi par votre structure… Et puis je me demandais, enfin si vous pouvez… lui amener son traitement ?

Désolé, je ne suis vraiment pas habitué, je ne sais pas trop comment ça se passe dans ce cas-là. »

Le ton est donné. J., un jeune de 25 ans est en manque depuis plus de vingt-quatre heures, et l’heure tourne…

Je fais le point avec ce fameux psychiatre, un peu paniqué à l’annonce du traitement conséquent du garçon (métha, Seresta®, Stilnox®, etc.). Les flics ne lui ont rien communiqué sur une quelconque procédure, ils l’ont appelé, il l’a vu, et maintenant… ben, il se débrouille.

Je passe le téléphone à ma collègue médecin pendant que je prépare mon sac dans l’idée de lui amener tout ça le plus vite possible.
Par chance, c’est un jour où j’ai ma carte d’identité sur moi.

Dernier point avec le médecin, qui me remet tout son traitement pour un jour et m’explique que si je me dépêche, le psy fera le lien avec J. Pas besoin d’ordo, rien, le mot d’ordre, c’est « vite, vite, VITE » ! Je prends le nom du doc et de l’officier de police judiciaire (OPJ) à demander en arrivant, et je cours prendre le métro.

Sur la route, je pense à J. que je connais bien, il doit péter les plombs. Il est en garde à vue (GAV) depuis plus de vingt-quatre heures parce qu’il s’est fait défoncé la tête par un vigile de la gare et qu’il n’a pas dit merci…

En gros, c’est lui qui se fait agresser et se retrouve à la fois en GAV et en manque… Bref, il doit nager dans le bonheur.

UNE QUESTION DE CHANCE

Il y a plusieurs mois, une travailleuse sociale avait travaillé sur l’accès aux traitements de substitution aux opiacés (TSO) en garde à vue. Elle faisait le lien avec les autres centres, et accédait aux geôles (cellules de GAV).

Ce n’était pas parfait, mais ça avait au moins le mérite d’être là. Ce poste n’existe plus. Tout dépend maintenant du bon vouloir de l’OPJ présent sur les lieux qui décide de nous appeler… ou pas.

Une fois, on nous nous a même proposé d’amener des seringues avec le traitement… Mais souvent, les gars sortent après soixante-douze heures de GAV et débarquent chez nous en état de manque infernal.

11h25 : J’arrive au commissariat et découvre une belle file d’attente jusqu’au guichet d’accueil.

11h40 : Je me dis que si je ne passe pas maintenant, je vais louper le psychiatre, alors je tente d’interpeler une fliquette qui passe par là. Elle est au courant : « Ah oui, le jeune qui gueule en bas, attendez ici, je vais appeler les geôles. »

12h00 : Jour de manif, on nous enferme dans le commissariat le temps que le cortège passe sur La Canebière et toujours personne pour me renseigner, alors je retourne au guichet et réexplique.

Ils ne sont pas du tout au courant car évidemment, entretemps la fliquette est partie en pause déjeuner. « Vous êtes sa compagne ? Non ? Eh bien, je ne sais pas si ça va être possible, attendez là, je vais me renseigner. » Mais oui, bien sûr, pourquoi ne suis-je pas sa compagne ? Cela aurait été plus simple, ils commencent sérieusement à… J’appelle ma collègue de l’Observatoire des droits des usagers (ODU) d’Asud.

Ça fait plusieurs mois qu’on réfléchit ensemble sur la délivrance des TSO en GAV, car je connais bien la situation marseillaise et à ce niveau, disons-le clairement, Mars est dans le cosmos !!

« POURQUOI IL PREND AUTANT DE MÉDOCS ? »

12h30 : « Comprenez mademoiselle, il y a actuellement vingt entrées en GAV mais après, on s’occupe de vous. » Ils me demandent de patienter encore un peu, juste un peu. Je fais les cent pas dans le hall, on me demande à plusieurs reprises de m’asseoir et d’attendre calmement.

13h30 : Mon premier contact – la fliquette – revient de sa pause et me fait un grand sourire. « Ben alors, vous êtes encore là, c’est pas réglé cette histoire ? Il va nous retourner le sous-sol si ça continue… Bon, je vais voir ce que je peux faire. » Cette fois, je ne la lâche pas d’une semelle, elle appelle les geôles devant moi : « Alors J.C., il y a toujours le médecin du jeune excité d’hier, elle lui amène ses trucs, tu sais. » Elle rit : « Eh bien, c’est pas simple, il est très agité votre patient, pourquoi il prend autant de médocs ? » Oui, mister blueenfin, je ne suis pas son médecin… énervée, je suis.

Nous sommes maintenant l’après-midi, c’est la relève des geôliers, et J. est vraiment le cadet de leur souci. À nouveau, on me dit que d’ici une demi-heure, ça sera bon.

Je fais le pied de grue devant le comptoir d’accueil. Voyant que je m’impatiente, un policier m’interpelle en me demandant l’ordonnance… que je n’ai pas car tout avait été organisé avec le psy que je devais voir en arrivant.

Quelle erreur de ma part, le médecin en question est parti il y a bien longtemps. Et du coup, retour à la case départ, il me faut cette ordo. J’appelle donc le médecin de 31/32 pour qu’elle me faxe tout ça au numéro qu’on me donne.

14h00 : « Non, pas de fax, on n’a toujours rien. Ah mais oui, pardon, on a changé de numéro il y a quelque mois. » Évidement ! Je demande à voir l’OPJ, ce n’est pas possible, je transmets trois nouveaux numéros de fax à ma collègue. Heureusement, le jeudi dans notre structure, j’ai le temps, contrairement à J. qui poireaute toujours, ça me rend folle !

Comment, en 2016 à Marseille, peut-on être autant à la masse sur le droit des usagers ? On en est à vingt-sept heures de GAV et l’heure continue de tourner !

15h00 : Après plusieurs péripéties du même genre, un geôlier arrive à l’accueil, je me rue sur lui. Il fait le point avec moi sur le traitement et non, c’est pas simple : trois comprimés à prendre avec de l’eau plus deux fioles de sirop, je ne sais pas s’il va s’en sortir le gentil fonctionnaire… Bref, j’insiste lourdement sur l’importance que tout cela lui soit délivré au plus vite et repars en croisant les doigts.

Le lendemain, J. est présent sur notre unité mobile avec une tête à faire peur : le nez cassé et bien tordu, et deux énormes cocards, mais il garde le sourire. Je le laisse tranquillement voir l’infirmière puis discute avec lui.

À aucun moment il n’a su que j’étais au commissariat, il a eu la moitié de son traitement vers 19h00, juste avant d’être libéré, soit quatre longues heures après ma discussion avec le flic des geôles. Il ne comprend pas mon énervement : « Ça va Pauline, c’est pas ma première gardav et d’habitude, j’ai rien du tout, mais merci beaucoup, c’est sympa. »
Il me prend dans ses bras et retourne avec les autres. Aucun droit, rien, et quand il en a un peu, c’est déjà ça.

La page de réclamations écrites au commissariat pendant mes longues heures d’attente aura-t-elle une suite ? J’ai pourtant bien inscrit les coordonnées du Csapa et relaté mon aventure en détails, mettant en avant le droit des usagers de drogues, etc. Un mois après, toujours pas de nouvelles et je n’en attends plus. Combien de Caarud et de Csapa ont un petit dossier «

Délivrance TSO en garde à vue » avec des histoires similaires ? Combien d’usagers de drogues seront encore traités comme des sales tox dont tout le monde se fout ? L’ODU a , malheureusement , encore de beaux jours devant lui.

PATIENTS SOUS TSO EN GAV, QUELS SONT VOS DROITS ?

city_red1°) Si vous êtes en possession d’une ordonnance de TSO, le commissariat est tenu de prévenir votre centre, votre cabinet médical, ou la personne de votre choix qui sera susceptible de le faire.

2°) Si vous n’avez pas votre ordonnance, la visite d’un médecin est obligatoire au bout de la première heure de GAV (art 63-3 du code de procédure pénale).

3°) La visite d’un avocat, éventuellement commis d’office, est également obligatoire (art 63-4).

Contrôle de police

Lors d’un contrôle routier, assurez vous d’avoir votre ordonnance de TSO avec vous. Conduire sous substitution n’est pas illégal, et votre ordonnance vous aidera à prouver que vous êtes substitué si vous testez positif aux opiacés.
Il est par ailleurs important de demander les risques pour la conduite auprès de votre médecin traitant. 

Garde à Vue

Pendant une garde à vue, vous avez le droit d’avoir accès à votre traitement de substitution. Avoir votre ordonnance sur vous, vous aidera à prouver que vous êtes substitué. Vous pouvez également contacter vos proches et leur demander de coordonner avec votre médecin et votre centre d’addictologie.
Vous pouvez demander à un médecin. La police est tenu de vous présenter a cette visite médicale dans les 3 heures qui suivent votre demande. Pendant cette visite, il est important de prévenir le médecin de votre statut de patient sous subsitution aux opiacés, et il pourra faire le lien avec votre centre. 

Incarcération

Légalement vous avez le droit de continuer votre traitement pendant le temps de votre incarcération. En théorie, l’appareil médical de l’établissement en habilité à initier un traitement de substitution (méthadone, subutex ou skenan), à poursuivre la prescription d’un traitement déjà en cours, et aussi à vous aider à vous sevrer si tel est votre souhait. En pratique vous pouvez être confronté à des difficultés avec l’établissement carcéral. 

Discrimination

Si vous êtes victimes de propos discriminants, d’attitude discriminatoire, de maltraitance physique ou psychologique, il est impératif que vous le signaliez à votre avocat. 

Recours

Le code de santé publique ainsi que le code de déontologie interdisent le refus de soin. Si vos droit ne sont pas respectés, il est important que vous:
– Ecriviez une lettre officielle de protestation au chef de service de l’UCSA, avec une copie pour votre avocat. 

– Ecriviez une lettre au médecin inspecteur de l’ARS, avec une copie pour votre avocat. 

– Ecriviez une lettre à l’administration du ministère de la santé ainsi qu’à la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, avec une copie pour votre avocat. 

– Ecriviez une lettre à Monsieur le ministre de la santé, avec une copie pour votre avocat.

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Rapport Budival (TSO)

ASUD répond par la voix de son Secrétaire Général à un questionnaire de la Haute Autorité de Santé (HAS) pour évaluer un nouveau TSO:
le BUDIVAL (une buprénorphine en Libération Prolongée injectable sous forme d’une dose « dépôt » sous-cutanée hebdomadaire ou mensuelle).

Dans les réponses à ce questionnaire, vous trouverez non seulement l’ évaluation complète de ce médicament (avantages et inconvénients) mais aussi une importante information sur la dépendance aux opiacés, ses symptômes et conséquences, les principaux TSO (présentation, mode d’action et effets secondaires, sortie, etc), les attentes des patients sur les TSO et une note finale de synthèse…

Rapport Budival PDF

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PAIRS AIDANTS

PAIRS AIDANTS selon ASUD

  • Nous aspirons à une pair- aidance spécifique aux addictions car même s’il existe des passerelles avec la santé mentale et la précarité , nous pensons que l’expérience de l’usage de drogues illicites implique un vécu particulier en termes de stigmatisation, marginalisation et de répression. La question du plaisir et la gestion du risque étant aussi très spécifiques aux addictions. 
  • La pair- aidance n’est pas synonyme d’abstinence. L’usage ou l’abstinence est un choix personnel. Chaque pair- aidant devrait réfléchir au type de structure dans laquelle il se sentira le plus apte à travailler. 
  • Le pair- aidant doit pouvoir promouvoir les droits des usagers au sein de sa structure sans être en conflit avec l’équipe.
  • Les travailleurs pairs doivent être complétement intégrés au système de soins avec le choix d’être bénévoles ou rétribués à hauteur de leurs compétences, leur utilité étant comparable à celle des éducateurs.

Selon nous, le  pair aidant devrait pouvoir informer les usagers de ses droits et de ses obligations en tant que citoyen et usager de la structure:

– Le droit commun
– Le règlement de la structure

En cas de litige entre un usager et une structure, il doit pouvoir , informer sur les recours possibles et orienter vers les  représentants du CVS, l’ ODU, un conciliateur/médiateur appelée « Personne qualifiée »…

Le passage du statut d’usager (pair) à celui de travailleur pair

Le fait de devenir salarié de la structure comme travailleur pair implique d’être complètement intégré à l’équipe et d’être considéré par les usagers comme un professionnel:

Plusieurs conséquences possibles: syndrome du « renégat », conflits de loyautés et difficultés à se positionner entre les professionnels et les usagers …

Il est important pour le travailleur pair de trouver du soutien auprès de certains salariés de la structure et/ou à l’extérieur (Tutorat, séances d’analyse des pratiques, intervision, collectifs de pairs aidant…)

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LA VIE EN STRUCTURE

LA VIE EN STRUCTURE

Vos droits en tant qu’usager en structure

 voici une courte vidéo sur vos droits en structures addiccto

ARRETE n° 2018-079 relatif à la désignation des personnes qualifiées prévues à l’article L.311-5 du Code de l’action sociale et des familles

Une liste départementale des personnes qualifiées doit être affichée dans chaque établissement.

Liste qui existe depuis seulement Mai 2018…

« Considérant que toute personne prise en charge en établissement social ou médico-social, ou son représentant légal, peut, en vue de l’aider à faire valoir ses droits, faire appel à une personne qualifiée choisie sur la liste fixée dans le présent arrêté » 

[file-pdf]

Le rôle et les fonctions de la personne qualifiée

Le rôle de la personne qualifiée s’apparente à celui d’un médiateur, conciliateur, défenseur, facilitateur pour faire valoir les droits des usagers. La personne qualifiée intervient au sein des établissements et services médico-sociaux définis à l’article L312-1 du Code de l’action sociale et des familles.

Elle intervient sur demande de l’usager ou de son représentant légal et selon toutes les modalités possibles : elle ne peut donc pas s’autosaisir.

La personne qualifiée peut :

– informer la personne accueillie des textes législatifs et réglementaires applicables

– l’informer sur ses droits, fournir conseils en appui dans la mise en œuvre des droits

– la conseiller  et  l’accompagner dans ses démarches

– tenter de trouver des solutions aux problèmes rencontrés avec l’établissement ou le service qui l’accueille, apporter un appui dans une démarche de conciliation.

Modalités de sollicitation d’une Personne Qualifiée

Les courriers ou courriels de sollicitation des personnes qualifiées sont à transmettre à la Délégation Départementale de Paris de l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France

Adresse postale (envoi en courrier simple)

Service Signalements Réclamations Délégation départementale de Paris Agence régionale de santé Île-de-France 35 rue de la Gare 75935 PARIS Cedex 19 

Adresse mail

ARS-DD75-PERSONNES-QUALIFIEES@ars.sante.fr

Et Ensuite ? 

« La personne qualifiée prendra contact avec vous pour convenir des modalités de rencontre. Un premier échange vous permettra de lui expliquer votre situation.

Elle contactera ensuite l’établissement ou le service pour en discuter.

Puis, elle vous fera part de son entretien avec l’établissement ou le service et vous apportera une réponse pertinente et adéquate à votre demande. » 

(extrait de la plaquette de l’ARS Ile de France)

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DROITS A L’HOPITAL

DROITS A L’HôPITAL

cette section parle de vos droits en tant qu’usager pendant vos visites à l’hôpital.

droits à l’hôpital (voici une courte vidéo qui présente vos droits en tant qu’usager pendant vos visites à l’hôpital)

Souffre en silence et sois patient !

Auteur : Estelle Sarrazin

( texte publié dans ASUD Journal n° 42- Novembre 2021) 

Chapo : Les traitements de substitution aux opiacés ( TSO) embêtent les médecins, qui n’ont toujours pas appris à gérer la douleur malgré des progrès récents. En contrepoint de la floraison d’articles alertant l’opinion sur les dangers de la surprescription d’opioïdes en France, ASUD vous propose un témoignage sur la frilosité de certains praticiens en la matière. Experts de leur pathologie, spécialistes en tous genres enfermés dans leurs croyances, ils n’ont que faire des demandes des familles ou des aidants. Tout commence par une phrase laconique…

Phil était sous Subutex depuis 1996

Nous nous sommes rencontrés un an plus tôt, tous les deux avec quelques années de dépendance aux opiacés derrière nous et des expériences  de privation de liberté. Après avoir été peintre en bâtiment pendant quinze ans, en alternance avec des périodes de chômage, Phil ne travaille plus depuis 2013. Son dos bousillé par le boulot lui a valu une reconnaissance travailleur handicapé en 2014.Entretemps, des événements familiaux douloureux (décès de ses frères et sœur) ont favorisé une consommation déjà excessive d’alcool, couplée à un traitement à base d’antidépresseurs et d’anxiolytiques.

Le 15 juin 2020, jour de mes 51 ans, Phil, mon conjoint, apprend qu’il a un cancer de la langue, probable conséquence de longues années de tabagie et de consommation d’alcool. Typique… À partir de cette date fatidique, tout s’est passé très vite. La machine médicale s’est mise en branle : IRM, scanner, consultations avec l’anesthésiste, la chirurgienne… Ce fut le début d’un parcours médical où il a fallu se battre pour la spécificité d’un patient sous TSO, à l’hôpital ce dont je voudrais ici témoigner.

Alors que nul n’ignore combien la stabilité psychologique est importante dans le processus de guérison du cancer, j’ai été témoin de la volonté farouche des médecins de se focaliser sur leurs domaines de compétences au détriment d’une prise en compte globale du patient, de son histoire, de ses traitements… de sa douleur. Et de leur difficulté à écouter ma parole, en tant qu’ « experte en addicto », car je suis éduc’ depuis vingt ans en Caarud, pas médecin certes, mais diplômée du médico-social et de plus, ancienne « tox » également usagère de « sub ». Autant de choses qui m’ont condamnée à lire dans leur regard perplexité et incompréhension, voire ignorance de ce que sont les Caarud, la Réduction des risques ou les TSO…

Demander au patient ?

Phil est rentré à l’hôpital le jour de ses 53 ans, le 7 juillet 2020, en vue d’être opéré le lendemain.

Ce jour-là, j’ai questionné l’anesthésiste sur la prise en charge de la douleur suite à l’opération, du fait de la spécificité agoniste – antagoniste(1) du Subutex. Apparemment sûr de lui il me répond :

  • Par la morphine. Qui sera administrée au fil du temps par paliers dégressifs…

 Puis il clôt la discussion ainsi : « Ce sera l’occasion d’arrêter le Subutex ! » Point barre.

Pas encore découragée, je poursuis : – Euh… Peut-être faudrait-il demander au principal concerné. Et toi, Phil, tu en penses quoi ?

  • Ben oui. Pourquoi pas ? »

Voilà comment se décide la fin d’un traitement aux opiacés, la veille d’une mégagrosse opération !

L’anesthésiste était davantage préoccupé par les résultats des examens respiratoires qui révélaient une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et un emphysème, autre conséquence de ces années de tabagie… 

Il m’avertit  menaçant : « … état des poumons inquiétant !… Pas sûr qu’il supporte ! » d’un ton qui laisse entendre que les années de tabagie de Phil risquent de compromettre sa belle anesthésie !

Je me suis laissée impressionner par ce monsieur d’un certain âge, l’air pas commode, sûr de lui, anesthésiste à l’hôpital. Typiquement le profil de l’expert qui connaît son boulot et qui n’a pas pour habitude de voir discuter ses décisions.

Je me suis quand même autorisée à préciser que je posais ces questions en connaissance de cause, car je travaille en addicto depuis plus de vingt ans, en Caarud… Et puis, je suis sous Subu depuis 1996. Je connais – un peu – le sujet.

« Les médecins savent »

L’opération de la langue aurait dû avoir lieu le 8 juillet. Or, après l’anesthésie, Phil a fait un pneumothorax (2). Les craintes de l’anesthésiste étaient finalement fondées, et l’opération est reportée au 28 juillet. Il finit sa convalescence dans un service de soins de suite et de réadaptation cardiologique et respiratoire, qui dispose d’un service addicto. J’en déduis qu’ainsi les différents problèmes addicto de Phil seront bien pris en compte (TSO versus douleurs, abstinence tabac et alcool, traitements antidépresseurs et anxiolytiques)…

J’ai même une ancienne collègue infirmière qui y bosse. Youpi !

J’ai vite déchanté en découvrant comment, au sein d’un même établissement, le service addicto est mis à part, sans apparentes concertations entre la prise en charge “classique” et celle d’addicto.

 Finalement la « grosse » opération de la langue, a lieu le 28 juillet. Sans complications cette fois-ci. Au réveil, Phil est relié à une pompe à morphine. Mais deux jours plus tard, il est transféré en réa, car il désature. Il n’est plus relié à la pompe à morphine. Je m’en inquiète auprès de l’infirmière qui me répond : – Ne vous inquiétez pas, les médecins savent.

J’étais très inquiète. Rien ne semblait prévu en remplacement de la Bupré, de la morphine, pour la douleur.

– C’est le médecin qui s’en occupe…

– Quand passe-t-il ?

– Dans la journée…

En réa, l’heure de passage des médecins est variable. 

J’étais obnubilée par l’idée que Phil soit en manque, sans pouvoir le manifester puisqu’il ne pouvait pas parler. Il me faisait comprendre qu’il ne souffrait par trop, si ce n’est d’« impatiences » dans les bras et jambes – ces fourmillements caractéristiques du manque que tous les usagers d’opioïdes connaissent bien. Il dort par micro-siestes, maux de tête et… les pupilles en mydriase (dilatées) ! Autre signe évident pour moi que le manque commençait à faire son œuvre.

J’étais en proie intérieurement à un débat d’idées contradictoires : peut-être que je me fais des idées ? Peut-être que j’accorde trop d’importance aux opiacés par déformation professionnelle ?

Ballet incessant des infirmiers indisponibles pour évoquer avec moi des questions hypothétiques, je n’osais insister davantage, de peur d’être mal perçue, de déranger. Et en pleine période Covid avec des droits de visite limités, j’avais tout intérêt à me faire oublier si je voulais rester auprès de mon homme le plus longtemps possible…

Errance

Le premier soir en réa, j’interpelle un autre infirmier qui vient de prendre ses fonctions, à propos du remplacement du Subu. Sur le PC, il ne voit pas de prescription, ni de Bupré ni de morphine. Un médicament pour la douleur, c’est tout. 

Complètement bouleversée, inquiète à l’idée que Phil soit en manque et qu’il SOUFFRE, j’ai envoyé un mail paniqué à mon médecin traitant, une bouteille à la mer en écrivant sur Psychoactifs et outrepassé la sacro-sainte limite entre la vie privée et la vie professionnelle : fuck, je travaille en addicto, je vais utiliser mes relations ! J’ai ameuté ma direction qui m’a mise en relation avec le médecin addicto, qui m’a conseillé d’appeler l’hôpital psychiatrique qui dépend du CHR…

Le lendemain, rien de neuf. Phil évalue ses douleurs à 5 sur 10.

C’est seulement deux jours plus tard, où je suis enfin entendue – écoutée ! – par la doctoresse de garde, qui réalise l’ampleur du problème : « on ne peut pas le laisser comme ça ! ».

Elle est partante pour lui prescrire du Sub. Je souligne l’incompatibilité de la forme galénique du Sub avec le gonflement de la langue, qui empêche la prise sublinguale.

– Ah ! Euh… Bon j’appelle la psychiatrie pour demander conseil… Attendez-moi, je reviens. 

– C’est un cas difficile… l’état respiratoire de Monsieur est une contre-indication à la morphine … Je lui prescris de la morphine en continu mais à faible dose. On verra demain pour augmenter et dès que la langue dégonfle, il repasse au Subutex.

Au bout du 4e jour de réa, Phil est repassé sous Bupré, dès que sa langue a permis la prise sublinguale. Rapidement soulagé, il me fait comprendre avoir été bien en manque. A l’évidence : après la  Bupré, la morphine restait sans effet.

Le jour même, il est transféré dans le service initial où il a été opéré de la langue. Le lendemain, par texto, il me demande de lui ramener de la Bupré. 

– Ben pourquoi ? On ne t’a pas donné ton traitement ?

– Si, mais via la sonde de gastrostomie, avec les autres médoc… 

C’est comme s’il n’avait rien pris, puisque le Subutex est conçu pour être absorbé progressivement sous la langue et qu’il se dégrade brutalement en cas d’ingestion.

Communication ?

J’appelle l’infirmière du service qui me répond : « ne vous inquiétez pas, on s’en occupe ».

Mais quand j’arrive à 14h, bien sûr, on ne s’en était pas occupé. J’explique à l’infirmière la particularité de ce traitement. Elle commence par me tenir tête. J’ai dû insister en précisant que je travaille aussi en addicto. C’est seulement à ce moment qu’elle a regardé dans le Vidal : « Ah oui, en effet… Euh… je vais demander au médecin… » Lequel a heureusement confirmé mes propos.

On ne savait pas par quoi remplacer le TSO ni à quel dosage pour assurer un réel confort au patient. J’ai avancé l’idée de profiter de ce moment sans Bupré pour switcher vers la métha (sachant qu’ainsi la douleur serait plus facilement prise en charge avec des antalgiques morphiniques). Mais à peine ai-je commencé ma phrase pour suggérer : « on pourrait peut-être en profiter pour qu’il ne prenne plus de Subu… »

– Ah ben non, on va pas tout arrêter ! »

Les médecins hospitaliers, surtout en réa, n’ont pas l’habitude de voir leurs décisions soumises à l’appréciation des familles. Et c’est peine perdue d’interroger les infirmiers sur les choix des traitements. Ce sont des exécutants. Il faut voir avec les médecins qui de fait détiennent le pouvoir.

J’ai compris qu’à chaque nouvelle admission dans un service, j’avais intérêt à être vigilante sur le respect des prescriptions. D’un service à l’autre, des informations se perdent, tardent à arriver, au sein du même CHU. À l’heure du tout informatique, c’en est d’autant plus surprenant.

La cerise sur le gâteau

Après l’opération, Phil a commencé des rayons pour le cancer, avec des effets secondaires possibles : aphtes, nécroses buccales, brûlures cutanées au niveau de la nuque.

Dès les premières rencontres avec l’oncologue, j’ai posé la question de la prise en charge de la douleur dans le cas d’un patient sous BHD.

Les antalgiques prescrits habituellement dans le cadre des douleurs cancéreuses sont des morphiniques tels que le Skenan. Mais que prescrire à un patient qui est sous buprénorphine haut dosage pour qui la morphine sera sans effet ?

L’oncologue reconnaît ne pas être compétent en la matière, et nous renvoie vers un confrère algologue, spécialiste de la douleur. Pour autant, il rédige une prescription de Skenan et Oramorph. En toute transparence, Phil remet cette ordonnance à l’équipe de la clinique du SSR, où il fait un nouveau séjour suite à une pneumopathie…

Une semaine après son arrivée, Phil reçoit la visite du docteur B., médecin addictologue qui dit avoir été sollicité par l’algologue et l’équipe du SSR. Il propose à Phil de l’accueillir dans son service pour y faire un switch vers la méthadone, TSO qui lui serait plus adéquate dans le traitement de la douleur.

J’étais présente le jour de cet entretien.

ENFIN ! Enfin, un médecin qui prend en compte la spécificité du traitement de Phil !

Depuis le début des soins, j’ai répété à qui voulait l’entendre que Phil étant sous Bupré, ou Subutex, les antalgiques morphiniques seraient inopérants. Je regrettais que la question du TSO n’ait pas été d’avantage réfléchie, en amont de l’opération. Et indiqué mes craintes quant à ce passage sous métha, vu les complications traversées par Phil. Finalement, avec Phil, ils conviennent de commencer à 30 ou 40 mg et augmenter le dosage quotidiennement jusqu’au seuil confort.

C’était sans compter sur la fatalité : au 5e jour de métha, Phil désature, a de la fièvre, finit aux Urgences. C’est une seconde infection pulmonaire, qui a failli être fatale puisque Phil a fait un arrêt cardiaque. Il était alors à 70 mg de métha, dosage en cours d’évaluation.

Depuis, c’est la croix et la bannière pour augmenter le dosage !

Sachant que la métha a un effet dépresseur respiratoire, donc risqué pour mon Philou.

Depuis, on dirait que tout le corps médical marche sur des œufs. Ce que je peux comprendre, car il en va de la vie du patient. Et dans le corps médical, la priorité, c’est de maintenir les constantes vitales. Le confort semble secondaire, de même que les problématiques addicto.

Concertation sans patient

Pour cette seconde pneumopathie, je me suis rapidement autorisée à demander aux médecins de solliciter l’Équipe de liaison en addicto (ELSA), qui donne la consigne d’augmenter la métha jusqu’à 90 mg.

Là c’était parfait. Phil se sentait bien. Il avait même repris le dessin ! Ce qui était vraiment le signe d’un équilibre atteint. Pendant ses délires défonce, Phil pouvait dessiner pendant des heures sans s’arrêter, très inspiré. Malgré le passage au Subutex, en 1996, sa créativité continuait de bouillonner : dessins en tous genres, affiches de concert, déco de vitrines, tatoo…. Comme quoi, il est doué !

Après cette hospitalisation en pneumo, il retourne en rééducation respiratoire. Maintenant, il n’est plus sous Bupré mais sous métha à 90 mg. Et c’est le deuxième confinement = no visit ! Au bout de quelques jours, il m’apprend que sa métha a été baissée à 70 mg, sans savoir pourquoi. La doctoresse du SSR m’affirme au téléphone que Phil est arrivé avec ce dosage. Mon sang ne fait qu’un tour ! C’est faux, il a été admis à 70 mg, mais étant en cours d’initialisation, il a été augmenté jusqu’à 90 mg par l’ELSA. J’ai sous les yeux le compte rendu de sortie de l’hôpital, c’est bien ce qui est écrit.

  • Ah bon ? Euh…. Je dois me renseigner… Je vous rappellerai.

Finalement, au second échange téléphonique , elle m’explique que suite à une concertation entre médecins, il a été décidé de baisser la méthadone à 70 mg et aussi le Seresta car monsieur dort trop profondément, il désature pendant la nuit malgré l’oxygène. Tout cela lui aurait été expliqué… Phil n’en a aucun souvenir !

Je m’enquiers alors de la prise en charge des douleurs. Car avec la radiothérapie, les premiers effets indésirables apparaissent. C’était d’ailleurs dans cette éventualité que le projet du passage sous métha avait été mis en œuvre, pour en potentialiser l’effet antalgique.

On me répond :

 

– D’autres méthodes existent, non médicamenteuses telles que la relaxation, la sophrologie… La radiothérapie prenant bientôt fin, monsieur sera davantage disponible pour toute cette rééducation… Ne vous inquiétez pas !

Argh !!!!! Mais si je m’inquiète !

Phil est entré à l’appart en novembre. Il garde un mauvais souvenir de son dernier passage au SSR. Aucune thérapie alternative ne lui a été proposée pour compenser la baisse de métha et de Seresta. Peut-être parce que Phil ne demande rien ? Peut-être parce que c’est un patient trop patient ? Un patient trop conciliant, voire docile.. Enfin  ces derniers temps, il a dit

« J’ai quand même bien morflé. »

Ben ouais, tu m’étonnes.

Estelle Sarrazin

Hospitalisation

Durant un séjour à l’hôpital, l’équipe de soin se doit de vous traiter comme n’importe quel autre patient. Elle n’a pas le droit de refuser de vous soigner sous prétexte que vous êtes usager. Toute discrimination doit être signalée. 

Vous avez le droit au consentement éclairé, ce qui veut dire que le personnel soignant n’a pas le droit de faire des tests sanguins ou urinaires à votre insue, et ne peut utiliser les résultat de vos tests pour motif d’exclusion. Vous êtes tout à fait en mesure de refuser les examens, ou de refuser de voir un psychiatre. 

Le médecin doit prendre en charge votre douleur, que vous soyez usager actif, ou en traitement TSO. Les médecins et les aides-soignatns n’ont pas le droit de refuser de traitement anti-douleurs sous prétexte que vous êtes usager ou ex-usager. 

L’équipe soignante n’ a pas non plus le droit de faire de chantage au sevrage, sous prétexte que tel ou tel traitement fonctionnerait mieux une fois sevré. Vous n’êtes pas venus pour être sevré mais pour résoudre un problème médical particulier. Si vous êtes sous TSO, vous avez le droit au même traitment qu’à l’exterieur de l’hôpital, au même dsosage. Et si vous n’êtes pas substitué, mais que votre hopitalisation ne vous permet pas de continuer votre consommation et que vous vous trouvez en état de manque, vous pouvez demander un traitment de substitution.

Les médecins étant parfois peu informés sur les questions précises d’addictologie, vous pouvez demander à votre médecin de contacter le service ELSA (l’équipe de liaison et de soin en addictologie) qui pourra aider votre médecin à mieux prendre en charge votre condition, et pourra appuyer vos demandes. Il est important de noter que vous ne pouvez pas contacter le service ELSA par vous-même, cela doit être fait par votre médecin. 

Si vos droits ne sont pas respectés, vous pouvez : 

  • En parler à votre médecin prescripteur (à l’oral, et par écrit)
  • Envoyer un courrier à l’Agence Régionale de Santé
  • Contacter un groupe d’autosupport pour être mis en contact avec un conseil juridique. 

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LA SUBSTITUTION

La Substitution

cette section présente les principales formes de traitement de substitution aux opiacés

voici une courte vidéo sur les droits des usagers de la substitution

Vous trouverez davantage d’informations sur la substitution en cliquant sur le lien suivant qui vous amènera sur la plateforme TSO d’ASUD

Introduction sur les Traitements de Substitution aux Opioïdes ( TSO)

Les TSO permettent de remplacer une dépendance à un opiacé obtenu au marché noir (l’héroïne, la morphine ou la codéïne) par un traitement médicamenteux et un suivi médical.

Cette démarche permet notamment de sortir de la course au produit, des risques de surdoses et/ou des risques liés à l’injection ou l’insuflation.


Méthadone

Dans un premier temps, ne peut être prescrite que par un médecin spécialisé en addictologie (en CSAPA/hôpital/ELSA/SMPR ou UCSA/structure)

Généralement sous forme de sirop au début de la prise en charge et ensuite en gélule à prendre le matin ou à midi. Puis, une fois la personne stabilisée, le médecin pourra l’orienter vers un médecin généraliste de son choix


Sub(utex)

Peut être prescrit par un médecin, sous la forme de cachet à dissoudre sous la langue (très important) à prendre le matin ou à midi.

C’est un agoniste antagoniste des opiacés, qui a pour pour but, entre autres, de suprimer le manque (attention, si tu es encore sous l’influence d’un opiacé dont tu dépend, la prise de subutex peut déclencher une crise de manque).


Suboxone

Association de Subutex et de naloxone, l’idée étant de produire un cachet de sub qui n’est pas détournable. Les experiences clients varient fortement, et la médecine manque d’expérience sur le sujet.


Exception dans le cadre de la circulaire Girard : Sulfate de morphine (moscontin, skenan).
Depuis 96, les sulfates de morphines ne sont plus autorisés pour un TSO, sauf dans les cas où la circulaire Girard peut-être invoquée.

Cela concerne en général les patients dont le TSO a échoué avec le subutex et la méthadone, et qui présente des problèmes de gestion de la douleur, séparés de leur prise en charge addicto.

Vous devez en parler avec votre addicto, qui pourra ensuite demander la permission en conversation avec le médecin conseil. Cependant, ces cas restent rares et il est souvent difficile à obtenir.


Trouver le bon médecin (et le bon pharmacien)
Dans le cadre d’un TSO, votre médecin devra inscrire le nom de l’officine habilitée à vous délivrer votre traitement.

Vous êtes libres de choisir votre pharmacien, mais il est recommandé que votre médecin appelle avant pour s’assurer que vous n’aurez pas de problèmes une fois arrivé.e à la pharmacie.

Le cas échéant, votre médecin pourra vous conseiller pour vous aider à trouver une officine qui vous conviendra et qui acceptera de vous prendre en charge.

Les dangers de la TSO

Difficultés de cumuls des substances :
Si certaines personnes parviennent à cumuler l’usage d’opiacés avec leur TSO pour les mauvais jours, d’autres utilisateurs ont vu leur tolérance monter en flèche a cause de la méta, ou ont eu des crises de manque en prenant du sub trop tôt après la dernière prise d’héro ou de méta. Les experiences peuvent varier drastiquement


Risques de polyconsommation

La prise de subutex ou de métadone en même temps que de l’alcool ou des benzo peut augmenter les risques d’overdose, de toxicité et peut diminuer l’éfficacité du traitement.

Risques usages détournés

Certains usagers préfèrent sniffer, fumer ou injecter leur BHD, notemment pour transitionner vers la TSO pour des questions d’habitudes du geste, et cela peut augmenter grandement les risques de toxicité pour le foie, et endomager le capital veineux.

Veillez à utiliser du matériel stérile et de la crème bleue après injection, et n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin pour qu’il puisse vous fournir la meilleure RdR pour vos besoins.

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LES DROITS EN PHARMACIE

LES DROITS EN PHARMACIE

Vos droits en tant qu’usager pendant vos visites à la pharmacie.

voici une courte vidéo sur vos droits en pharmacie

LES ADDICTIONS EN PHARMACIE

Besoin d’un médicament ?

La pharmacie d’officine est votre premier interlocuteur.

De manière paradoxale, une catégorie de patients particulièrement sensibles à la fonction du médicament s’est longtemps trouvée mal à l’aise, voire carrément proscrite de l’espace de l’officine : le/la patient.e souffrant d’une addiction.

Ce temps est révolu.


Aujourd’hui les professionnnel.les de la pharmacie sont en mesure de proposer aux patients souffrant d’addictions toute une gamme de produits (médicamenteux ou non) qui changent radicalement l’image du pharmacien d’officine et celle du patient souffrant d’addiction.

Quelles solutions ?

Parmi les solutions à l’addiction, on peut compter celles qui visent à faire cesser ou à diminuer le comportement ou l’usage et celles qui consistent à diminuer les risques liés à la consommation.

Il existe des thérapies cognitives et comportementales, d’une part, et des solutions disponibles en pharmacie, d’autre part.


Pour aider à identifier la solution pharmaceutique appropriée, ce fascicule recense les principaux médicaments disponibles en pharmacie pour faire face aux consommations selon la stratégie établie.

Si vous avez besoin de renseignements supplémentaires, n’hésitez pas à demander à votre pharmacien.ne, ou à consulter les liens indiqués en dernière page.

TABAC

Envie de fumer moins ou d’arrêter ?

Plusieurs médicaments

pour faire face à la dépendance et aux symptômes de manque : nervosité, insomnie, sueurs…


Traitements de Substitution à la Nicotine (TSN)

Même si les TSN sont disponibles sans ordonnance, on conseille de voir un médecin ou de discuter avec le/la pharmacien.ne des objectifs, effets attendus, dosages…

Aux dernières nouvelles, toutes les formes de TSN seraient égales en efficacité, donc choisissez la forme qui vous convient le mieux en fonction de vos symptômes de manque.
Ce que vous évitez, avec les TSN, ce sont les risques liés à la combustion et au dépôt de particules dans les poumons.

Si vous remarquez des symptômes de surdosage (bouche sèche, nausée, mal de tête, tremblements) ou de sous-dosage (les mêmes que ceux du manque), parlez-en à votre pharmacien.ne.

LES PATCHS/TIMBRES (NICOPATCHLIB, NICORETTE, NICOTINELL, NIQUITIN)

Le principe : la nicotine présente dans le patch traverse votre peau et entre peu à peu dans la circulation sanguine, sur des durées allant jusqu’à 24h. La nicotine passe très bien dans la circulation par la peau, ce qui explique la popularité des patchs.


LES FORMES ORALES (NICOPASS, NICORETTE, NICOTINELL, NIQUITIN)

Comprimé sous la langue ou chewing-gum (qui doit être maché plus lentement qu’un chewing-gum normal : la nicotine avalée en même temps que la salive ne passe pas dans le sang. En effet, le passage de la nicotine se fait en transmuqueuse et non par l’estomac).

Les comprimés ou chewing-gum peuvent être parfumés à la menthe, eucalyptus, fruits…

Traitements contre la dépendance physique au tabac

Dans le cas ou les TSN seraient insuffisantes ou inefficaces, ces médicaments peuvent vous aider à faire face aux symptômes de dépendance physique au tabac. Sur ordonnance.

BUPROPION (ZYBAN®)

Aide au sevrage. Utilisé à l’origine comme antidépressant, on a remarqué que ceux qui en prenaient avaient moins envie de fumer.

Remboursement : non remboursé

VARÉNICLINE (CHAMPIX®)

Médicament qui permet de soulager le manque et de réduire les effets de plaisir quand on fume.

Remboursement : remboursé en sevrage de deuxième intention.

Alcool

Si vous avez décidé de transformer vos modes de consommation parce qu’ils affectent votre santé, votre quotidien,ou vos relations, la pharmacie a des solutions pour vous aider à faire face tant à la dépendance et au manque (anxiété, agitation, irritabilité, insomnie, sueurs,cauchemars, tremblements, nausées…) qu’aux carences déjà provoquées par votre consommation.

Ces solutions pharmaceutiques peuvent s’ajouter à des solutions « psychologiques » : thérapies cognitives et comportementales, groupes d’entraides, accompagnement par un travailleur social.

DISULFIRAM (ESPERAL®)

Ce médicament de type « antabuse » vise à diminuer la dépendance à l’alcool en provoquant des effets indésirables (chaleur, nausée, vomissements) lors de la consommation. Dans la dychotomie de la carotte et du bâton, il s’agit bien du bâton. Remboursement : 65 %

ACAMPROSATE (AOTAL®)
NALTREXONE (REVIA®)

Bien que leurs principes actifs diffèrent, ces deux médicaments auraient pour objectif de vous aider à maintenir l’abstinence. La naltrexone agit aussi sur le système opiacé (antagoniste opiacé), mais on ne comprend pas encore bien son fonctionnement.

On sait seulement qu’elle peut aider à éviter de faire une rechute dans les périodes de sevrage, et qu’à cause de son fonctionnement opiacé, elle est formellement contre-indiquée quand on est sous TSO.
Remboursement : 65 %

NALMÉFÈNE (SELINCRO®)

Le nalméfène est un médicament – sous forme de comprimé à avaler entier (!) – qui agit lui aussi sur le système de récompense opiacé, et qui réduit la « sensation de plaisir » induite par la consommation d’alcool.

Ce médicament vous sera prescrit pour éviter les grosses consommations d’alcool si vous cherchez à réduire le risque lié à votre consommation en général.

On le prend donc « quand on sent qu’on en a besoin », c’est-à-dire à l’approche d’une soirée, au mieux 1 à 2 heures avant de commencer à consommer.

Remboursement : 30 % « Le Sélincro® est une sorte de SuperRevia : le Revia® bloque les récepteurs opioïdes mu tandis que le Selincro® bloque les mu et les kappa. Si je n’ai pas encore d’avis clinique sur le Selincro®, il y a déjà une révolution dans son positionnement : c’est le premier médicament disposant d’une AMM dans l’alcool qui permet au patient de choisir entre abstinence complète et consommation contrôlée. » (Journal d’ASUD)

BACLOFÈNE (BACLOCUR®)

À l’origine, le baclofène était utilisé pour le traitement de contractures musculaires, mais on a découvert assez récemment qu’il pouvait aider à diminuer le désir irrésistible de consommation.

Les patients chez qui le médicament est efficace décrivent un seuil à partir duquel ils deviennent « indifférents » à l’envie qu’ils avaient auparavant et qu’ils n’arrivaient pas à contrôler.

Ce seuil varie d’un patient à l’autre et c’est le patient qui dirige ses prises de médicament. Les médecins peuvent prescrire le baclofène pour un sevrage d’alcool dans le cas où les autres traitements n’auraient pas été efficaces.

Remboursement : 30 %
« Dans le syndrome de sevrage, toutes les cases sont cochées : d’abord, un effet antidépresseur… un effet myorelaxant qui annihile la pesanteur musculaire stratosphérique du sevrage. Enfin… la possibilité de continuer à s’alimenter du brouhaha des cafés… » (Journal d’ASUD)

OPIACÉS

Les opiacés, c’est beaucoup de choses : certaines légales sur prescription médicale (morphine, médicaments analgésiques opiacés comme le tramadol, codéine, oxycontin, skenan), d’autres pas (héroïne, morphine, opium).

Les traitements de substitution aux opioïdes, qui constituent la principale réponse pharmaceutique pour les addictions aux opioïdes, ont été autorisés et largement
rendus accessibles en France en 1995 (pour la méthadone) et 1996 (pour la buprénorphine).

Avec un accompagnement médical, psychologique et social, ils permettent de réduire ou d’arrêter
la consommation d’héroïne ou autres produits
opiacés et de diminuer les risques liés à leur consommation.

Attention : certains médicaments de substitution aux opioïdes (TSO) sont classés comme stupéfiants.

En donner, en vendre, ou en posséder sans ordonnance vous expose à des risques judiciaires.

MÉTHADONE

La méthadone se présente sous forme de sirop (obligatoire en primoprescription), puis sous forme de gélule après un an de traitement.

Elle doit être prescrite la première fois par un centre spécialisé en addictologie (CSAPA, ELSA), en milieu hospitalier ou en milieu pénitentiaire.

Après quelques mois, votre médecin peut vous orienter vers le médecin de ville pour renouveller la prescription.
Si la méthadone agit sur les mêmes récepteurs que les autres opiacés, certains effets comme l’euphorie se font moins ressentir.

Les doses prescrites sont théoriquement décidées en partenariat avec votre médecin selon votre situation et mode d’usage.

Le médecin doit faire mention de la pharmacie qui vous délivrera la méthadone, mais c’est à vous que revient le choix de la pharmacie. La méthadone interagit avec les autres médicaments/substances (notamment avec la buprénorphine et autres substitutions) : parlez-en à votre médecin.
Il peut y avoir des effets secondaires : baisse de libido, transpiration, prise de poids, problèmes buccodentaires…).

N’hésitez pas à en parler à votre médecin ou votre pharmacien, qui vous aideront à trouver des solutions.

Remboursée à 65%.

BUPRÉNORPHINE (SUBUTEX®, OROBUPRE®, SUBOXONE® ET GÉNÉRIQUES)

La buprénorphine est un médicament disponible sous forme de comprimé sublingual (Subutex®, Suboxone® et génériques), à faire fondre sous la langue pendant 10 à 15 mn ou sous forme de lyophilisat orodispersible (Orobupré®) soluble en 10 à 15 secondes.

La Buprénorphine Haut Dosage (nommée ainsi parce que la buprénorphine avait déjà été disponible auparavant à très bas dosage, le Temgesic®) est disponible à 0,4, 1, 2, 4, 6, ou 8 mg.

Elle peut être prescrite par le médecin de ville et elle est généralement plus répandue que la méthadone en France.

Les prescriptions peuvent être faites pour 28 jours, avec des délivrances toutes les
semaines en pharmacie.

En théorie, la buprénorphine ne présente pas de risque d’overdose (contrairement à la méthadone), sauf si elle est consommée avec d’autres substances comme l’alcool ou les benzodiazépines.

Remboursés à 65%

ARRÊTER LES PRODUITS DE SUBSTITUTION

En pratique rien ne vous empêche de continuer votre traitement aussi longtemps que vous en avez besoin.
Si vous décidez, pour des raisons qui vous appartiennent, de vous sevrer de votre traitement, parlez-en à votre médecin puis à votre pharmacien.ne.

Attention aux risques de rechute, notamment pour la méthadone, qui présente une période de sevrage plus longue que celle de l’héroïne.

Réduction des risques
La réduction des risques comprend toutes les stratégies qui visent à réduire les risques liés à la consommation, qu’elle soit addictive ou non.

Ici, nous recensons le matériel de réduction des risques que vous pourrez trouver en pharmacie.

Déposer plainte auprès de l’ordre des pharmaciens

Porter plainte a l’odre des médecins

En cas de non-respect de vos droits chez un pharmacien :  

  • Vous devez d’abord protester verbalement au moment des faits, et faire part de votre intention d’en réferer à l’ordre des pharmaciens.
  • Vous devez ensuite adresser un courrier à la direction et/ou la comission de conciliation de votre caisse locale d’assurance maladie, en précisant les faits, et les droits qui n’ont pas été respectés. 
  • Vous pouvez également envoyer un courrier recommandé au conseil départemental de l’Ordre du professionnel de santé.  ASUD met à disposition un modèle que vous trouverez ici . Le conseil départemental est responsable de faire respecter le code de déontologie auquel sont soumis les pharmaciens, et de sanctionner s’il n’est pas respecté. 
  • Si toutefois rien n’est fait, vous pouvez entrer en contact avec un groupe d’autosupport (tel qu’ASUD) pour qu’il vous mette en contact avec un conseil juridique.

En cas d’écriteau “le cabinet ne prescrit pas de X”

Dans certaines officines, on peut lire des écritaux du style : « la pharmacie ne délivre pas de… », eh bien de toutes sortes de produits utilisés par les usager·es pour leur traitement de substitution aux opiacés, comme le subutex ou la méthadone, même si l’usager·e a une prescription en bonne et due forme. Cette pratique, comme la non-délivrance de manière générale, est évidemment proscrite par l’ordre des pharmaciens. Effectivement, on peut lire dans le code de déontologie : 

Sous-Section I Devoirs généraux Art. R. 4235-2

Le pharmacien exerce sa mission dans le respect de la vie et de la personne humaine. Il doit contribuer à l’information et à l’éducation du public en matière sanitaire et sociale. Il contribue notamment à la lutte contre la toxicomanie, les maladies sexuellement transmissibles et le dopage.

Art. R. 4235-6 Le pharmacien doit faire preuve du même dévouement envers toutes les personnes qui ont recours à son art.

Dans ce cas, il est possible de saisir le conseil de l’ordre des pharmaciens sur la base d’un argumentaire lié à la déontologie et au code de santé publique. Si vous voyez un écriteau de ce type : 

  1. Prenez l’écriteau en photo. Notez la date, le lieu, l’horaire. 
  2. Envoyez la photo et ces informations à ASUD (odu@asud.org)
  3. Déposez une plainte en votre nom (ASUD n’est pas habilité à déposer de plainte, même en tant qu’association agréée) auprès du conseil départemental de l’ordre des pharmaciens du département où est située l’officine, en utilisant si nécessaire le modèle de lettre disponible sur la plateforme de l’ODU (LIEN AVEC LA LETTRE TYPE).
  4. Partagez les étapes de votre démarche avec ASUD. 

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LES DROITS CHEZ LE MÉDECIN

Les Droits chez le médecins

Vos droits en tant qu’usager pendant vos visites chez le médecin.

voici une courte vidéo sur vos principaux droits chez le médecin

VOS DROITS !

En tant qu’usager.es chez le médecin, vous pouvez faire l’objet de plusieurs types de discriminations : refus de traitement, refus de prescriptions de certains médicaments a priori, écriteaux indiquant le refus de prescriptions de traitements de substitution dans les salles d’attente. 

Votre premier droit, le plus important en médecine de ville, c’est que vous avez le droit de changer de médecin à n’importe quel moment et pour n’importe quelle raison. Si vous ne sentez pas la relation thérapeutique, si vous vous sentez jugé.e pour votre consommation ou si vous n’êtes pas entendu.e dans vos besoins, vous pouvez, comme on dit, aller voir ailleurs. 

Cela dit, ce n’est pas toujours facile d’aller voir ailleurs — ça peut de devoir se déplacer loin de chez soi, recommencer une démarche, reprendre à zéro.

Si vous êtes dans une situation de discrimination, vous pouvez déposer une plainte auprès de l’ordre des médecins ou le faire savoir à la personne compétence de l’Agence Régionale de Santé.

Vous pouvez également déposer une doléance auprès de l’ODU. Ceci nous permettra de vous accompagner dans vos démarches, même si dans les faits, en tant que patient.e et usager.e du système de santé, c’est en votre nom que celles-ci doivent être effectuées. L’avantage de porter plainte, c’est que ça peut pousser la situation à s’améliorer, pour vous et pour d’autres usager.e.s. 

Pour mieux connaître vos droits chez le médecin en matière de traitements de substitution, vous pouvez consulter le manuel de la substitution

On y explique notamment le passage de structure/hôpital à médecine de ville pour la méthadone et le subutex. 

Porter plainte a l’ordre des médecins

En cas de non respect de vos droits chez un médecin : 

  • Vous devez d’abord protester verbalement au moment des faits, et faire part de votre intention d’en réferer a l’ordre des médecins.
  • Vous devez ensuite  adresser un courrier à la direction et/ou la comission de conciliation de votre caisse locale d’assurance maladie, en précisant les faits, et les droits qui n’ont pas été respectés.
  • Vous pouvez également envoyer un courrier recommandé au conseil départemental de l’Ordre du professionnel de santé. 

La lettre type

ASUD met à disposition un modèle que vous trouverez ici . Le conseil départemental est responsable de faire respecter le code de déontologie auquel sont soumis les médecins, et de sanctionner s’il n’est pas respecté.

Si toutefois rien n’est fait, vous pouvez entrer en contact avec un groupe d’autosupport (tel qu’ASUD) pour qu’ils vous mettent en contact avec un conseil juridique.

En cas d’écriteau “le cabinet ne prescrit pas de X”

Dans certaines salles d’attente ou à proximité de certains centres de soin, on peut lire des écritaux du style : « ce cabinet ne prescrit pas de … », eh bien de toutes sortes de produits utilisés par les usager·es pour leur traitement de substitution aux opiacés, comme le subutex ou la méthadone. 

Dans ce cas, il est possible de saisir le conseil de l’ordre des médecins sur la base d’un argumentaire lié à la déontologie médicale et la non-discrimination. Le médecin en question, en refusant de prescrire les médicaments nécessaires à la santé des usager·es, exerce une discrimination sur la base des « moeurs ». En effet, comme l’explique le code de déontologie : 

Le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs moeurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu’il peut éprouver à leur égard.

Il doit leur apporter son concours en toutes circonstances.

Il ne doit jamais se départir d’une attitude correcte et attentive envers la personne examinée.

Si vous voyez un écriteau de ce type : 

  1. Prenez l’écriteau en photo. Notez la date, le lieu, l’horaire. 
  2. Envoyez la photo et ces informations à ASUD (odu@asud.org)
  3. Déposez une plainte en votre nom (ASUD n’est pas habilité à déposer de plainte, même en tant qu’association agréée) auprès de l’ordre des médecins, en utilisant si nécessaire le modèle de lettre disponible sur cette plateforme.
  4. Envoyer la plainte à l’ordre des médecins de votre département. Vous trouverez les adresses utiles sur le site de l’ordre : https://www.conseil-national.medecin.fr/patient/droits/discriminations-soins#sommaire-id-1
  5. Partagez les étapes de votre démarche avec ASUD. 

Parlons-en !! Des questions ?  envie de débattre ? tout se passe ici !!

Asud vous donne la possibilité de vous exprimer , de débattre dans la joie et la cordialité , les commentaires sont ouvert anonymement , un peu de bon sens et de respect pour des débats claire et respecteux de toutes et de tous

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De la lutte contre la toxicomanie à l’addictologie en passant par réduction des risques

Lutte contre la toxicomanie, réduction des risques, addictologie, depuis 50 ans nos politiques des drogues sont enfermées dans le cercle de la prohibition des substances psychotropes listées au tableau des stupéfiants du fait de la loi du 31 décembre 1970.  

Alain Morel, directeur général d’OPPELIA, Fabrice Olivet  rédacteur en chef d’ASUD Journal  et  Alessandro Stella , CRH (EHESS-CNRS)

Ce qui est ignoré du grand public c’est la modification des pratiques de soins qui sont passées du psychologisme des années 1970- 1980 à la médicalisation, aujourd’hui dominante en addictologie. Le point commun de toutes ces politiques est leur incapacité structurelle à faire bouger d’une ligne le dogme de l’incrimination de l’usage de stupéfiants, tout en proposant des explications antagonistes sur les mécanismes du phénomène et la réponse de l’Etat. 

Dans le cadre habituel du séminaire sur les drogues, animé par Alessandro Stella, nous vous proposons une discussion basée sur le témoignage de deux observateurs privilégiés des politiques de drogues en France, à la fois commentateurs et acteurs, l’un comme ancien président de l’association Nationale des intervenants en toxicomanie (ANIT), l’autre comme animateur du premier journal conçu par et pour les consommateurs de substances illicites. Fabrice Olivet présentera aussi en avant-première son nouveau livre : Au risque de la race, éditions de l’Aube.

L’interview de Danièle OBONO par ASUD

Danièle Obono est cette députée de La France Insoumise régulièrement brocardée par les partis de droite et d’extrême droite comme « indigéniste ». Elle est aussi l‘élue de la 17ème circonscription de Paris, celle qui abrite le Jardin d’ Eole , ce « jardin d’enfants colonisé par les têtes à cracks » à en croire certaines associations de riverains. Le 7 juillet dernier , elle a accordé cette longue interview à ASUD que nous vous proposons en intégralité .

VHC Plateforme

VHC

L’hépatite c

S’informer ne tue pas !

L’Hépatite C , C’est quoi ?

Une hépatite est une maladie qui se caractérise par la destruction des cellules du foie, causée par un virus, l’alcool ou un médicament.

Les hépatites peuvent provoquer fibrose, cirrhose, cancer du foie…

L’Hépatite C peut engendrer la mort si on ne se soigne pas rapidement.

Les principaux types d’hépatites virales :

L’Hépatite C est parfois encore confondue avec l’hépatite B. Elle se transmet par le sang.
Elle peut se transformer en une hépatite aigüe (ou pas) puis chronique. Il existe des traitements mais pas encore de vaccin.

L’Hépatite B se transmet par les relations sexuelles et par le sang.

Elle peut se transformer en une hépatite aigüe puis chronique, un vaccin existe(recommandé).

L’Hépatite A se transmet par l’eau, les aliments, les selles. Elle est souvent sans gravité, un vaccin existe.

Le Foie

Le foie est un organe qui filtre le sang

il élimine les toxines naturelles et celles provenant des médicaments ou des drogues (tabac et alcool compris)

L’hépatite C se mainfeste parfois par une grande fatigue. mais, la plupart du temps, elle est sans signe visible.
L’hépatite C peut passer inaperçue pendant des années…

Des doutes ? Une fatigue inhabituelle ? Alors va te faire dépister !!!!

Prises de risques

Injecter

Tout le matériel utilisé pour l’injection est potentiellement contaminant.
En cas d’injection, à chacun son matos et du matos neuf pour chacun !!!

Le virus de l’hépatite C est très résistant et vit au moins une semaine à l’air libre.

Ne jamais donner, prêter ou récupérer une seringue, unecuillère, un Stéricup®,un Stérifilt®, un coton, de l’eau, un tampon alcoolisé, un mouchoir… DÉJA UTILISÉS !

Initier à l’injection, c’est prendre le risque de contaminer l’autre.
La plupart des contaminations ont lieu quand on injecte à plusieurs. La moindre microtrace de sang peut être contaminante…

Attention aux contacts avec les doigts, le garrot…

Pour protéger les autres

Ramener le matériel utilisé dans un PES (Programme d’Echanges de Seringues) ou dans un distribox.liste : https://www.psychoactif.org/annuaire-reductiondes-risques/departement-75-Paris.html .) ou Jeter tout ton matériel dans un récupérateur ou dans une canette…

Sniffer

Les muqueuses à l’intérieur des narines sont fragiles et saignent facilement. Par conséquent, la paille peut transmettre l’hépatite C

En cas de sniff, chacun sa paille

Les muqueuses à l’intérieur des narines sont fragiles et saignent facilement. Par conséquent, la paille peut transmettre l’hépatite C

En cas de sniff, chacun sa paille

  • Un simple papier roulé propre est le plus adapté
    (ne pas utiliser de billets de banque, il n’y a rien de
    plus sale !).
  • Attention aux pailles rigides (en plastique ou en
    métal) : les bords sont coupants, vous risquez
    des micro-coupures.
  • Bien écraser la poudre, car les petits cailloux
    peuvent causer de petits saignements.

Inhaler

Ne jamais donner ou réutiliser l’embout d’un.e autre

La pipe à crack est susceptible de transmettre l’hépatite C. Faites attention à vos outils de préparation et de consommation (cutter, doseur ébréché…).
À chacun sa pipe ou son doseur ou du moins son  embout interchangeable !
Des lèvres abîmées (coupures, brûlures, gerçures) ou des petites blessures aux mains peuvent également être des voies de contamination.

Sexe

Restez capotés !

Les relations sexuelles peuvent être contaminantes, en cas de micro coupures sur les parties génitales : plaie, irritation, brûlure, pendant les règles.

Certaines pratiques sont plus risquées (sodomie…).

Piercing , Tatouage , Scarifications

Ne jamais échanger de bijoux

Le matériel de tatouage, de scarification, de piercing et les bijoux qui y sont associés, doivent être
impérativement stériles !

Allez chez un professionnel. Car mal nettoyés, ils peuvent transmettre le virus de l’Hépatite C, le VHC étant très résistant.

Hygiène quotidienne

Ne JAMAIS PARTAGER son rasoir, sa brosse à dents, sa pince à épiler…

Tout ce matériel d’hygiène peut être en contact avec du sang, via des micro‑ coupures, et peut être contaminant.

Voyages à l’étranger : en cas de soins médicaux, soyez vigilant sur les conditions d’hygiène du matériel de soin.

LE DÉPISTAGE

Où se faire dépister ?

Dans un laboratoire privé avec l’ordonnance d’un médecin généraliste, le dépistage est remboursé à 100%.
Anonyme et Gratuit : dans un CeGIDD (Centres gratuits
d’information, de dépistage
et de diagnostic).
Les CeGGID et certaines structures proposent le test salivaire ou les TROD (Test Rapide
d’Orientation Diagnostique). Rapides à faire, ils détectent les anticorps de l’hépatite C dans la salive ou dans le sang.

Renseignez‑vous et faites‑vous dépister !

La liste des CeGGID en France : http://vih.org/cegidd

Consommaréguli.er.ère.t.eur.rice.s occasionnel.le.s, s, quotidien.NE.s…

on est tou.te.s susceptibles d’être contaminé.e.s !

L’Hépatite C : pourquoi se faire dépister ? Par AbbVie en collaboration avec ASUD

Le dépistage détermine si il y a eu contact avec le virus.  Il se fait en deux étapes par test sanguin :  Si positif, effectuer imprérativement des analyses afin de contrôler le 1er résultat et surtout de rechercher la présence du virus dans le sang (virémie), c’est‑à‑dire si le virus est toujours présent dans le corps. Car, ne l’oublions pas, on peut aussi avoir guéri spontanément du VHC et les anticorps détectés lors du dépistage (1 test fait) ne sont alors que la trace de l’infection passée et guérie.

Attention on peut toujours se réinfecter !

Le traitement

Pas de traitement sans analyse du foie

Si la présence du virus dans le corps est avérée, il est nécessaire de faire un bilan hépatique (analyses biologiques et examen).
Cela permet de connaître l’avancée de la maladie et de choisir le traitement le mieux adapté selon que vous ayez ou non une cirrhose, que ce soi ou non votre premier dépistage.

Plusieurs techniques d’analyse

Le fibroscan® : échographie du foie

Le fibrotest® : prise de sang

La biopsie n’est plus guère utilisée, même en cas de co‑infection VIH/VHC, sauf si une NASH (stéatose hépatique non alcoolique) est détectée.

Attention !

Suivre ou même réussir un traitement ne protège pas  d’une nouvelle contamination ! Restez vigilant  En cas de grossesse, de nombreux traitements ne sont pas compatibles, il est fortement indiqué de consulter son médecin. En revanche, sachez que les risques de transmission du VHC à l’enfant sont très faibles.
Renseignez‑vous.

Bien préparer son traitement

Les traitements contre l’hépatite C sont désormais les Antiviraux à Action Directe.

Voici les noms de ces traitements : Harvoni, Epclusa, Sovaldi, Zepatier, Vosévi et Maviret. L’interféron n’est plus recommandé. Les AAD sont très bien tolérés, efficaces dans plus de 95% des cas et,
surtout, un traitement en 8 à 12 semaines permet d’éradiquer le virus dans la grande majorité des cas avec donc très peu d’effets secondaires.

Quelle que soit votre situation sociale, que vous soyez une personne usagère de drogues ou
non, avec ou sans hébergement, vous avez droit au traitement et même vous devez l’exigez. La consommation excessive d’alcool ou l’alcoolisme ne sont pas non plus un frein. Rien ne justifie que l’on vous écarte d’un traitement !

Pendant le traitement

Éviter, dans la mesure du possible, la consommation de produits stimulants (hallucinogènes, amphétamines, ecstasy…)
et en particulier la cocaïne : l’interaction avec celle‑ci peut entraîner parfois des pétages de plombs.

La consommation d’alcool doit être si possible évitée ou au moins diminuée.
Il n’existe pas de contre‑indication entre les traitements contre l’hépatite C et les traitements de substitution (cf. quizz réponse C, page 13). En cas de dépendance aux opiacés, un traitement de substitution est vivement recommandé.

Un contrôle de la charge virale du VHC sera effectué 12 semaines après l’arrêt du traitement

Si vous avez déjà pris, sans succès, un traitement contre l’hépatite C des premières générations (interféron‑ ribavirine), les AAD sont désormais une solution sans douleur, bien plus courte, sans pratiquement d’effets secondaires et offrant un taux très élevé de guérison (> 95%).

Par ailleurs, dans le cas rare où le traitement par AAD n’aurait pas fonctionné une première fois, d’autres AAD vous seront alors proposés.

Après le traitement

Il faut régulièrement effectuer des contrôles si vous avez des conduites à risques. Certains CSAPA sont équipés de fibroscan.
Si vous aviez une fibrose importante de votre foie, même après guérison de l’hépatite C, vous devez effectuer des contrôles tous les 6 à 12 mois afin de dépister un éventuel cancer du foie de manière précoce au moyen d’une échographie (sans douleur, test non invasif).

Quizzz !!
Vrai ou Faux ?

  • Question A

     Si je dis au médecin que j’injecte, a-t’il le droit de me refuser l’accès au traitement de l’hépatite C ?

  • Réponse A

    Malheureusement, les préjugés sont encore présents ! Sachez que l’usage de drogues, en intraveineuse ou non, ne doit pas être un prétexte du médecin pour refuser ou ne pas proposer un traitement. Si c’est le cas, changez de médecin et/ou contactez une association de patients.

  • Question B

    Pour injecter, si je n’ai pas de seringue propre, est-ce que je peux rincer celle d’un de mes potes avec de l’eau de javel ?

  • Réponse B

    Faux. Si tremper une seringue dans l’eau de javel peut éradiquer le virus du Sida, celui de l’hépatite C est beaucoup plus résistant. À ce jour, rien ne prouve que l’eau de javel supprime le virus de l’hépatite C, surtout si elle est diluée. Pour ne pas se mettre en danger inutilement, il vaut mieux avoir du matériel neuf en stock que d’être pris de cours !

  • Question C

    Si je prends un traitement pour soigner mon hépatite C, est-ce que ça va bouleverser mon traitement de substitution ?

  • Réponse C

    Faux. Le traitement anti-hépatite n’entraîne normalement aucune modification de votre traitement de substitution. Dans certains cas, il peut néanmoins exister des interactions. Donc, selon vos besoins, vous pouvez demander une adaptation des posologies de votre traitement de substitution (à la hausse ou à la baisse).

  • Question D

    Si j’avais l’hépatite C, je serais tout jaune, et plié en deux de douleurs, tu crois pas ?

  • Réponse D

    Faux. L’hépatite C est une maladie silencieuse. On peut par exemple avoir une cirrhose sans rien ressentir.

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Séminaire EHESS, 2020-2021

La guerre à la drogue : maladie systémique du contrôle social

Séminaire EHESS, 2020-2021

Séance du jeudi 11 mars, de 17h à 20h

Lien Zoom = https://zoom.us/j/98000392243?pwd=S3BzNDNtQTNwY2JwankrTmd2cjVqQT09

ID de réunion : 980 0039 2243

Code secret : 510193

Lutte contre la toxicomanie, réduction des risques, addictologie : les politiques des drogues enfermées dans le cercle de la prohibition (1970 à nos jours) 

avec :

Alain Morel, directeur général d’OPPELIA, Fabrice Olivet  rédacteur en chef d’ASUD Journal  et  Alessandro Stella , CRH (EHESS-CNRS)

Argument: 

Depuis 50 ans nos politiques des drogues se sont profondément transformées, pour passer du psychologisme des années 1970- 1980 à la médicalisation, aujourd’hui dominante en addictologie. Le point commun de toutes ces politiques est leur incapacité structurelle à faire bouger d’une ligne le dogme de l’incrimination de l’usage de stupéfiants, tout en proposant des explications antagonistes sur les mécanismes du phénomène et la réponse nécessaire de l’Etat. 

Dans le cadre habituel du séminaire sur les drogues, animé par Alessandro Stella, nous vous proposons une discussion basée sur le témoignage de deux observateurs privilégiés des politiques de drogues en France, à la fois commentateurs et acteurs, l’un comme ancien président de l’association Nationale des intervenants en toxicomanie (ANIT), l’autre comme animateur du premier journal conçu par et pour les consommateurs de substances illicites. Fabrice Olivet présentera aussi en avant-première son nouveau livre : Au risque de la race, éditions de l’Aube.

E.G.U.S XI L’intégrale c’est ici !!

Bonjour à toutes et à tous ,

Les E.G.U.S c’est fini pour cette année ! mais on se retrouve l’année prochaine (déconfiné , sans couvre feu en vrai ! espérons le :) )

d’ici la , vous pouvez retrouver l’intégralité des E.G.U.S XI en cliquant sur le lien ci dessous ou dans notre rubrique EGUS

Nous tenons à remercier tout les participants ainsi que tout les intervenants , ainsi que tout les témoignages qui ont été apporté lors de ces sessions de visioconférences.

Merci à vous ! et à très vite

Cliquer ici pour accéder au E.G.U.S XI 2021

ASUD Production vous présentent RDR Tome 1 & 2 enfin en ligne !!!

Asudien , Asudienne Bonjour , Bonsoir ? Aucune importance nous sommes sur internet la notion du jour et de la nuit est compromise donc aucune notion de temps n’est de mise. Pendant ces moments difficile de couvre-feu nous avons décidé de mettre en ligne les réalisations d’ASUD production lié à la R.D.R en 2 parties. Un film de Laurent Appel et Philippe Lachambre. Merci à vous.

Nous espérons que vous profiter bien de ce petit cadeau de noël et nous vous souhaitons un peu en avance une très bonne année 2021 !!

à très bientôt pour la date des EGUS VISIO

Accéder à ASUD Media

Manuel des droits des usagers de traitements de substitution opioïdes (TSO)

La Nouvelle Brochure 2020 Manuel des droits des usagers de traitements de substitution opioïdes (TSO) est enfin disponible.

Au menu :

Quel sont vos droits ?

Quelle est la réglementation ?

Théorie et pratiques en matière de prescriptions et délivrance.

vous pouvez la retrouver en PDF disponible directement ici ou la commander directement dans notre shop en ligne.

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