Génération H, Têtes chercheuses d’existence

Deux ans après la sortie du premier tome, Génération H revient dans les librairies avec Génération H, Têtes chercheuses d’existence, le deuxième épisode de cette trilogie sociale. Rencontre avec l’auteur, Alexandre Grondeau.

Asud : Peut-on dire que le succès du premier tome marque la victoire du réseau social contre l’autocensure et la censure dans les médias Old School ?

On peut le voir ainsi, mais de manière plus large, je crois que c’est surtout la revanche d’une génération qui se reconnaît pour la première fois dans des romans qui parlent d’elle, de ses expériences, de son quotidien, de ses excès, de ses aspirations à une autre société… C’est peut-être cela qui a dérangé ces messieurs du CSA quand ils ont rappelé à l’ordre le 13h de France Info après mon interview chez eux, et gêné les quelques libraires qui refusent encore de vendre mes romans !

Le pitch du tome 2 ?

Intitulé Têtes chercheuses d’existence, le tome 2 est la suite de aventures festives et cannabiques de Sacha et sa bande. Cinq ans après leur road trip initiatique, on les retrouve plus motivés que jamais, écumant les soirées sound system, les teufs et les capitales de la bringue que sont Barcelone et Amsterdam. Ils essaient de rester fidèles à leurs aspirations de liberté mais se heurtent à une société qui ne veut pas les entendre ni les reconnaître.

La génération H a-t-elle sombré dans l’héroïne, la coke ou la MDMA ?

Évidemment non. Il y a bien des parcours plus ou moins agités et dramatiques mais, que les parents de mes lecteurs se rassurent, la très grande majorité des héros de mes romans sont aujourd’hui bien insérés dans la société. Ils sont chefs d’entreprises, infirmiers, professeurs, avocats, intermittents, ouvriers, artisans… et sont confrontés à la même vie que tous les citoyens français. La prohibition et la répression en plus.

Est-elle sous-diplômée et abonnée à Pôle Emploi/boulots galères ?

Quand on parle de millions de fumeurs, on parle d’une diversité de cas particuliers qui impose de ne pas généraliser. Il y a donc des chômeurs et des galériens dans la Génération H, autant que des surdiplômés, des hyperactifs, des tire-au-flanc, des doux rêveurs et de grands pragmatiques… Il faut arrêter les caricatures même si on voit bien les intérêts qu’elles servent.

A-t-elle des enfants ? Comment gère-t-elle le passage sexe/drogues/musique à boulot/biberon/barbecue ?

Bien sûr, le cannabis n’a pas rendu stérile les héros de mes romans ! Ils ont plein de marmots aujourd’hui et si les bringues se finissent plus tôt, elles sont remplies de petits bouts de chou qui courent dans tous les sens. Si mon travail de romancier permet de lutter contre les poncifs qui tournent autour des fumeurs, tant mieux !

Comment la BO de la génération H a-t-elle évolué ? Doit-on impérativement kiffer le reggae pour en être ?

Ah ah, certainement pas ! ! ! La BO de la Génération H a évolué mais se caractérise toujours par son éclectisme. Dans le tome 1, je parlais de l’explosion du mouvement techno au début des années 90, du phénomène hip-hop, du déclin du rock alternatif et du punk, de l’arrivée du grunge, de groupes décalés à l’époque comme les Têtes Raides et aussi du renouveau du reggae roots avec des artistes comme Garnett Silk et Buju Banton, par exemple.

Le tome 2 s’inscrit dans sa continuité et, à la fin du livre, il est conseillé d’écouter une playlist sélective pour lire le roman où l’on retrouve autant Jimi Hendrix que NTM, Snoop Dog, Nina Simone, UK Apache, Tricky, les Pistols, Lou Reed, Rage Against the Machine… Dur de faire plus large comme sélection, non ? La Génération H n’est pas sectaire. Elle aime toutes les musiques tant qu’elles sont de qualité et qu’elles véhiculent un message contestataire.

Prépares-tu un festival, chansons clips, événements pour soutenir le marketing viral autour du tome 2 ? As-tu une large communauté de followers ?

Je suis déjà en tournée pour présenter le livre un peu partout en France où des organisateurs de festivals et de sound systems m’invitent. Je suis en train de finaliser la compilation qui sera offerte à tous les lecteurs du livre et il y aura du Big Tune, crois-moi ;) Pour les clips, je devrais en réaliser un ou eux effectivement. Pour le plaisir bien sûr, et pour remercier tous ces artistes de se mobiliser pour mes romans ! ! ! Quand je vois que le clip de Yaniss Odua a dépassé les 5 millions de vues, je me dis que je ne suis pas seul et que mes romans touchent les gens. C’est déjà beaucoup pour un écrivain. Facebook me permet de rester proche d’eux. C’est la base, ma base, et c’est un kiff d’avoir autant de gens cools qui apprécient mes romans.

Quelque chose à rajouter pour nous donner encore plus envie de lire ton ouvrage ?

Rien à ajouter, si ce n’est que vous aimerez les aventures de la Génération H, pour peu que le sexe, la musique et la ganja vous intéressent. La littérature underground n’a pas d’autres ambitions que de distraire les lecteurs en parlant d’histoires qui les touchent.

Génération H, Têtes chercheuses d’existence,
Alexandre Grondeau,
Éditions La Lune sur le toit

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