Les 7 et 8 avril 2016, la Fédération Française d’Addictologie a organisé une audition publique 2.0, retransmise en direct sur internet, sur la Réduction des risques et des dommages liés aux conduites addictives pour faire le point sur les pratiques professionnelles existantes et sur les enjeux à venir.
Quelles définitions des conduites addictives, des risques et de la RdRD ? Quels en sont les principes fondateurs et les objectifs aujourd’hui ?
En quoi la RdRD est-elle un nouveau paradigme ? La place originelle déterminante des usagers est-elle antinomique de son institutionnalisation ?
Quel périmètre et quelles limites doit avoir la RdRD (vision internationale) ? Doit-elle porter sur la demande (les usages) ou intervenir aussi sur l’offre (l’accès aux produits et leur qualité) ?
Quels sont les différents modèles de RdRD ? Quelle place la RdRD doit-elle avoir dans l’ensemble des interventions et dans la politique des drogues et des addictions en France ?
Quelles connaissances avons-nous sur l’efficience/l’efficacité des politiques de RdRD qui se sont développées à l’étranger et en France depuis une trentaine d’années ?
La RdRD est-elle efficace et quelles sont ses limites en matière de drogues illicites ?
La RdRD est-elle efficace et quelles sont ses limites en matière d’alcool ?
La RdRD est-elle efficace et quelles sont ses limites en matière de tabac ?
La RdRD est-elle efficace et quelles sont ses limites en matière d’addiction sans produit ?
La RdRD est-elle efficace et quelles en sont les limites en matière d’addiction aux médicaments psychotropes et de polyconsommations ?
Comment organiser/soutenir des recherches et des évaluations multidisciplinaires dans le domaine de la RdRD qui aident le développement des pratiques et qui tiennent compte de ce qui est déjà étudié à l’étranger ?
En quoi les pratiques de RdRD peuvent-elles s’intégrer dans les stratégies de prévention et de soin et les améliorer, dans tous les secteurs des addictions ? Quelle place des usagers dans ces modalités d’action ?
Faut-il distinguer des lieux et des acteurs en fonction des modalités d’action (qui fait quoi en matière de RdRD) ? Comment faire de la réduction des risques dans les lieux de traitement ? En centres résidentiels de soins ? En hébergement social ? En prison ?
Comment prendre en compte les phénomènes émergents (nouveaux produits de synthèse, nouveaux publics…) et trouver des réponses adaptées ? Comment permettre au dispositif de RdRD de s’actualiser/s’adapter en permanence en fonction de l’évolution des usages et des problèmes liés aux usages ?
Comment intégrer, dans les pratiques, l’accompagnement et les outils de la consommation à moindre risque ?
Quels outils de RdRD sont adaptés pour intervenir précocement, dès les premiers usages, auprès des jeunes usagers, en particulier les mineurs ?
En quoi l’évolution de la société moderne influe-t-elle sur les phénomènes d’addictions et leurs traitements ?
Comment permettre aux usagers et à leurs associations de jouer un rôle moteur dans la définition et l’application des stratégies de RdRD ?
Comment organiser le dispositif de prévention, de RdR et de soins, pour qu’il intègre la RdRD et propose des espaces différenciés mais sans les cloisonner ?
En quoi le cadre légal et réglementaire actuel est ou n’est pas un obstacle à la RdRD ? Quelles en seraient les évolutions souhaitables pour favoriser la RdRD ?
Comment modifier les représentations de l’opinion publique et valoriser l’intérêt général de développer la RdRD ?
Les pratiques professionnelles en matière de prévention et de soins dans le champ des conduites addictives connaissent de profonds changements depuis une dizaine d’années. Un « changement de paradigme » lié essentiellement au développement et à l’intégration de la Réduction des Risques et des Dommages (RdRD) qui vise en priorité à prévenir et à diminuer les conséquences négatives, sanitaires et sociales des conduites addictives. Au-delà des méthodes, ce sont les fondements et les objectifs de l’intervention socio-sanitaire, jusque-là centrés sur l’abstinence, qui sont interrogés.
L’importance des questions que soulève cette évolution, ses retentissements sur les pratiques, les politiques de santé et les articulations avec les autres champs (formation, éducation, justice, etc.), ses enjeux de cohérence et d’appropriation par l’opinion publique ont conduit la Fédération Française d’Addictologie à juger particulièrement nécessaire la tenue d’une Audition Publique sur ce thème.
Selon la méthodologie proposée par la Haute Autorité de Santé qui accompagne son organisation, cette Audition Publique s’est déroulée les 7 et 8 avril 2016 au Ministère de la Santé à Paris, au cours de laquelle sont intervenus une trentaine d’experts chargés de présenter publiquement leurs réponses à des questions définies par le Comité d’Organisation. Une Commission d’Audition de composition large et diversifiée a été chargée d’en tirer des conclusions et des recommandations.
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