Daniel Darc – Brother Under the Bridge

Il y a quatre ans, en rejoignant la rédaction d’Asud, j’avais évoqué avec Daniel l’idée d’une interview pour le magazine. L’idée lui plaisait forcément. Nous n’avons pas eu le temps… la vie est dégueulasse…
Oui, souvent, quand même !

Taxi Girl, Cherchez le garçon / Viviane Vog tranche ses veines sur scène / l’aura noire du groupe / Paris 1984 Belle Année… / La came, les excès, les années 90 et puis en 2004, le retour en grâce avec l’album « Révélation de l’année » : Crève Cœur et puis Amour Suprême. Jusqu’à ce jeudi 28 février 2015…

L’histoire est connue, je n’y reviens pas, il y aura des bio bien définitives pour raconter ça mieux que moi. Moi, je ne peux pas, tout simplement. Derrière cette histoire-ci, il y en a tant d’autres qui ont fait de Daniel un personnage de roman urbain, une sorte de légende souterraine. Et le plus beau, c’est que toutes sont vraies bien sûr !

La gorge nouée, je relis le dernier paragraphe du chapitre que je lui consacrais en 2010 dans mon Rebelles du rock :

« Alors bien sûr, on peut insister sur la fragilité, sur le désespoir, sur les ombres qui “pèsent et écartèlent” Daniel. Pour ma part, je préfère retenir quelque chose qui a à voir avec le refus de céder, avec la force. On ne sur-vit pas ainsi à frôler toutes sortes de misères et de précipices sans être dur comme de l’acier. Quitte à vous foutre les jetons, je crains que Daniel ne soit pas rédimé. Pas comme certains aimeraient le croire. À 50 ans, c’est encore et plus que jamais un insoumis. Même s’il semble plus en paix avec lui-même ou plutôt justement parce qu’il est plus en paix avec lui-même. Ce qui donne souvent l’envie d’être en guerre avec les saloperies que ce monde génère. Le Don des larmes semble-t-il lui a été accordé. Mais pour le reste, ni regret, ni remords. Dans cette époque cynique ça fait du bien de savoir que Daniel is alive well et livin’ in Paris. »

Inflexible, Daniel ne s’est jamais plaint. Il a toujours consenti à payer le prix de cette vie qu’il s’était choisie d’une certaine façon. Tout ça, et bien plus, faisait de lui un être rare, hors norme, un passager comme on en croise peu. Alors au diable le « suicidé », le « clodo céleste » à la Bukowski, « l’effondré », « le dévasté », Daniel tenait droit dans ses bottes le regard dur et lointain. Un détachement frappant. Tout le reste est lit-thé-ratures.

Rien ne sert à rien… Il l’avait compris : la vie est irrémédiable, elle nous tue un à un. S’il flirta avec la mort, c’est parce qu’il aimait intensément la vie, qu’elle n’allait sans doute pas assez vite et fort pour lui… Alors il l’accélérait, la redressait. Oui, il défia la mort, avec ce mélange d’intelligence suprême et de stupidité consentie, parce qu’il connaissait l’issue. Il la défia droit dans les yeux. Il la défiait autant qu’il s’en défiait et qu’il s’en méfiait. Finalement débarrassé de toute fascination. Serein ? Presque !

On le trouvait insaisissable. Moi, je le trouvais, et je le trouve toujours, saisissant. Saisissant tout au passage. Saisissant aussi par sa force, par son charme, par sa façon d’en jouer et d’enjouer, par son attention aiguë et son regard sur les autres, sur la vie, par ses contradictions, par une infidélité paradoxale, par ses conneries, des plus fameuses aux moins glorieuses, par cette nécessité de se saborder, par son ironie et puis par son rire, ah son rire ! …

Être à la fois infiniment plus profond, complexe qu’il n’y semble, aux contradictions parfois trompeuses, il était doté surtout d’une vie intérieure intense. Le cheminement spirituel qu’il a accompli, après de nombreux détours, l’a amené à se convertir au protestantisme. Il s’y est engagé comme toujours radicalement, avec une soif de comprendre et de connaître inextinguible. Daniel vivait tout comme une Quête. La dope incluse. Une quête d’amour au sens humain et christique. Daniel me disait un jour « Il faut ménager le truc sinon tu ne tiens pas longtemps » … Il a tenu la Foi chevillée au corps et à l’âme. Bien au-delà de nombreuses prédictions. Pas autant que je l’espérais…

Commentaires (4)

  • bonjour,triste nouvelle en effet,quand tu te drogue tu te dit( bon j,aime bien l,effet,demain je recommence et sa dure des jours des mois des années,des dizaine d,années tu te dit sa va je vais pas trop loin je peut revenir je vais en chier mais je suis fort trés fort et la vie passe avec son lot
    de circonstance et puis si t,es pas trop chanceux un jour un soir il t,arrive que des emmerdes,ton boulot te gonfle ,ton pére chope un cancer,tes
    limite au niveau fric(le fric est une drogue dure) ta voiture est en panne,tes seul comme un chien ta machine à laver viens de lâcher,ton chat viens
    de mourir,tu en parle à tes collègues de boulot,ils te dise c,est la vie tant fait pas ,tu rentre et comme tes un gros con de droguer,tu ouvre ta porte
    tu t,assoie ,tu bois un café bien chaud,mais en toi tes mal pourtant ta pris tous ta putain de drogue pour la journée,heureusement dans ta pharmacie il y a tous ce que tu veux,et pour être encore plus anesthésié tu te fait un cocktail .trente minute après tes au dessus de toi tu crois même que ta grandis de 20CM,tu vas loin très loin et tu te réveille le matin tes revenu,seulement un jour on sait pas pourquoi:tu reviens plus t mort.je suis une merde j,ai 48ans et me drogue depuis mes 18ans:mais là y en à marre et je vais tout faire pour essayer de vivre sans rien.

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