« Change le programme » pour réduire les risques liés à l’injection

Conçue par Neil Hunt, un intervenant britannique de réduction des risques à la fin des années 1990, l’intervention (internationalement connue sous le nom de « Break the Cycle ») consiste en un entretien structuré d’une quarantaine de minutes autour de la thématique de l’initiation à l’injection.

Revenir sur sa propre initiation

Le constat de départ de Neil, qui a lui-même l’expérience de l’injection, c’est que très peu d’injecteurs ont en fait envie d’initier les autres. Ils sont souvent pris au dépourvu par les demandes que leur adressent les personnes qui veulent essayer l’injection. De fait, avant d’y être confrontés, peu nombreux sont les usagers qui ont réfléchi à ces situations. Et c’est justement pour les aider à anticiper ces demandes d’initiation et à renforcer leur capacité à les refuser que Neil a imaginé cette intervention.

Lors de l’entretien, on revient avec son interlocuteur sur sa propre initiation, sur son expérience de l’initiation des autres, mais aussi sur les risques spécifiques aux premières fois et sur l’influence que les personnes qui injectent peuvent inconsciemment exercer sur celles qui n’injectent pas.

Change le programme poursuit les mêmes objectifs que Break the Cycle, même s’il ne s’agit pas de rester exclusivement sur une approche préventive vis-à-vis des initiations, mais aussi de faire en sorte que, s’il doit y avoir initiation, celle-ci se déroule dans les meilleures conditions sanitaires possibles.

L’idée est simple : quel que soit le choix de chacun (initier ou ne pas initier), il faut pouvoir le faire en conscience !
Change le programme bandeau

Quels bénéfices ?

Le premier intérêt de Change le programme est de « mettre à l’agenda » de tous (usagers, intervenants, structures) la question de l’initiation, thème qui reste souvent délicat à aborder pour les uns comme pour les autres. Pour les personnes qui injectent, l’intervention permet de s’interroger et de s’informer sur l’initiation d’autrui, de réfléchir aux comportements qu’elles adoptent avec les personnes qui n’injectent pas, et de mobiliser leurs ressources personnelles pour répondre comme elles le souhaitent aux demandes d’initiation.

Au niveau collectif, en s’appuyant sur les personnes qui injectent pour toucher celles qui n’injectent pas, Change le programme promeut une dynamique communautaire. Elle s’appuie sur les échanges qui existent entre consommateurs de drogues et invite à les amplifier. Elle valorise le rôle des usagers eux-mêmes dans la prise en charge des problèmes sanitaires qui les touchent.

Pour les Caarud et les intervenants, c’est l’occasion d’échanger plus à fond sur des thèmes peu abordés et d’interagir de manière positive avec les usagers, qui sont ici les partenaires de l’intervention.

Enfin, au niveau de la santé publique, réduire le nombre d’initiations à l’injection ou permettre de les retarder et de faire en sorte qu’elles se déroulent dans de bonnes conditions sanitaires est un bon moyen pour faire baisser le nombre de contaminations par le virus de l’hépatite C.

Comment bénéficier de cette intervention ?

Change le programme fait l’objet d’une expérimentation dans le cadre d’une recherche interventionnelle portée par le Respadd et l’Observatoire de santé d’Ile-de-France, de juin 2015 à février 2016. Pour y participer, il suffit de se rendre dans l’un des 7 Caarud pilotes :

  • Aulnay-sous-Bois : Caarud Aurore 93 (Centre hospitalier Robert Ballanger)
  • Bordeaux : Centre Planterose (16, rue Planterose)
  • Marseille : Bus 31/32 (4, avenue Rostand)
  • Montreuil : Proses (89 bis, rue Alexis Pesnon)
  • Paris Xe : Centre Beaurepaire (9, rue Beaurepaire)
  • Paris XVIIIe : La Boutique 18 (58, boulevard Ney)
  • Metz : Les Wads (26, rue du Wad Billy)

facebook.com/changeleprogramme

L’auteur, David Michels, est chargé de projets au Respadd (Réseau des établissements de santé pour la prévention des addictions).

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Commentaire

  • J’ai une question voila j’ai shoote l’héroïne et le subu des années 3/4 ans à raison de 4 shoot par jours , partout sur le corps main , Jambe , bras , seins , pieds …. depuis quelques année je n’ai plus de veine le côté positif c’est que je ne tape plus mais pour faire des prise de sang ou des perfusions c’est l’horreur sois c’est en artérielle pas tjrs trouvable non plus et c’est horriblement douloureux ou carrément en sous claviere encore pire car l’anesthésie locale ne prend pas sur moi , à ma dernière césarienne mm la Rachis anesthésie n’a pas pris ils ont galere à m’anesthésier tous ca en se faisant insulte au passage ….! Bref donc ma question est : es ce que mes veines reviendront ?? Dans combien de temps ??

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