Cannabis : Faites tourner le débat

Brillant reportage sur les véritables enjeux de la politique des drogues et plus particulièrement du cannabis à base de nombreuses interviews dont celle de Laurent Appel, journaliste à ASUD.

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Les Français se cachent pour fumer. 11 % des 18- 64 ans ont consommé au moins une fois du haschich en 2014. Chez les plus jeunes, cette pratique ne cesse de progresser. Au total, pas moins de 17 millions de français disent avoir fumé du cannabis au moins une fois dans leur vie.

Un véritable phénomène de société, donc. Devant lequel la loi est claire et ferme : le cannabis est un produit stupéfiant. Consommation, possession ou vente de ce produit sont des délits qui relèvent du code pénal. Une loi stricte, certes, mais difficilement applicable : comment en effet pénaliser les millions de consommateurs réguliers ?

Des voix s’élèvent régulièrement pour réclamer une dépénalisation, qui régulariserait la situation. D’autres prônent au contraire un maintien de la prohibition, notamment en raison des risques sanitaires chez les plus jeunes, le cannabis pouvant entraîner des dommages psychologiques.

Les deux camps avancent leurs arguments. Une chose est en tout cas certaine : le débat a bien du mal à prendre en France. Aucun grand parti n’est parvenu à imposer un débat de société.

Notre mot d’ordre : entrer dans le vif du sujet avec des professionnels : médecins, policiers, psychiatres, politiques. Faire tourner le débat, ouvrir les portes et interroger les représentations, sans prendre parti mais en tâchant de comprendre pourquoi cet “or vert” (comme le prétendent certains) dérange, nourrit les fantasmes et inquiète à ce point.

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La France, dans un futur plus ou moins proche. Le parti au pouvoir a pris la décision de légaliser la vente et la consommation du cannabis. A quoi peut ressembler ce pays ? Sans doute beaucoup à celui qu’on connaît déjà.

Mais concrètement, comment les Français iraient acheter, puis consommer, du cannabis ? Sous quelles conditions ? Auraient-ils besoin d’un permis ? Et où trouver de quoi fumer : dans un bureau de tabac, à la pharmacie ? Quelle place réserver à la prévention des risques liés à la dépendance ?

Avant de continuer, petit interlude pédagogique, histoire de préciser les choses :

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Face à cette hypothèse la question la plus souvent posée est celle des risques sanitaires. Quelles seraient les conséquences d’une dépénalisation sur la santé des Françaises et des Français ?

Au-delà des clivages, partisans et opposants de la libéralisation s’accordent au moins sur un point : la consommation de cannabis n’est pas un fait anodin pour le corps et l’esprit. Elle peut entraîner une désociabilisation et des dommages psychiques.

Néanmoins, ces conséquences néfastes sont mises en perspective par les spécialistes de l’addictologie, qui les comparent avec celles des drogues légales, l’alcool et surtout le tabac.

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A l’image du tabac, justement, l’ouverture de la vente de cannabis pourrait représenter, pour l’Etat, des rentrées d’argent supplémentaires. Ainsi, pour briser le flou qui existe autour de ce débat, certains préconisent d’attaquer là où ça fait mal : le porte-monnaie.

La légalisation du cannabis est en effet une promesse qui peut faire rêver: 1,6 milliards d’euros de bénéfices, 13 000 emplois… Mais à quoi cette manne financière servirait ? Quant à la nouvelle filière qui remplacerait les trafics illégaux, quel serait son visage ?

La construction d’une filière légale en France aurait en tout cas des conséquences économiques sur le plan international. Car la majorité du cannabis consommé en France n’est pas produit localement. Il vient notamment du Maroc.

Que deviendrait cette importation illégale dans un scénario de légalisation ? Et plus largement, est-ce qu’un pays peut légaliser seul dans son coin, sans prendre en compte le système commercial et mondialisé pré-existant ?

Vous vous souvenez ? Nous sommes toujours dans la France qui a choisi de dépénaliser le cannabis. Les fumeurs ne sont plus verbalisés. Une nouvelle filière économique est née, à visage découvert. Les moyens financiers et humains dépensés pour enquêter et arrêter les dealers peuvent être déployés ailleurs.

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Quant aux trafiquants, aujourd’hui hors-la-loi, quel peut être leur devenir alors que des produits légaux leur feront concurrence ? Eux qui sont le plus souvent déscolarisés, à quelle reconversion peuvent-ils prétendre ?

Quant aux trafiquants, aujourd’hui hors-la-loi, quel peut être leur devenir alors que des produits légaux leur feront concurrence ? Eux qui sont le plus souvent déscolarisés, à quelle reconversion peuvent-ils prétendre ?

L’ensemble des éléments cités par nos spécialistes ne reposent évidemment que sur des hypothèses. Mais ils s’inspirent tout de même d’une réalité : le cannabis est en effet toléré, dépénalisé – voire légalisé – dans quelques pays du monde.

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Quels sont les modèles de dépénalisation au Pays-Bas, ou dans le Colorado ? Comment la Suède a mis en place un système de prévention très en amont ? Quel bilan peut-on tirer de ces différentes expériences ?

Un paradis, le Colorado ? Le cannabis y est accessible pour un usage récréatif depuis 2012. Quelles en sont les conséquences ?
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Alors ? Des éléments concrets, on en a. Des études sérieuses, tout autant. Les professionnels des secteurs liés à la toxicomanie ou au trafic de drogues sont de plus en plus nombreux à dire que la prohibition ne fonctionne pas et qu’il est temps de changer notre fusil d’épaule.

Pourtant, le débat n’émerge pas. Aucun “grand” parti n’a pris ces revendications en compte lors des dernières élections. Alors, keskiblok ?

Ils ont fait tourner le débat

Passez votre souris sur chaque photo pour connaître le détail de leur biographie.

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