Prohibition : une gabegie qui ne dit pas son nom

Communiqué

Règlements de compte en hausse, multiplication des saisies sur l’ensemble du territoire français, explosion de la consommation chez les plus jeunes, développement et enrichissement des réseaux criminels, difficultés croissante à mener une politique de prévention et de réduction des risques… les funestes conséquences de plus de 40 ans de prohibition des drogues n’en finissent pas.

Loin de susciter la moindre remise en question, cet incontestable constat d’échec semble provoquer chez nos responsables politiques, une réaction quasi unilatérale. Quand elles osent s’exprimer, les voix discordantes sont systématiquement ravalées, leurs arguments et propositions caricaturées à coup de mauvaise foi.

Qu’en est-il alors du débat démocratique dont se targue notre système politique ? Rien, que dalle, walou !

« Un problème créé ne peut être résolu en réfléchissant de la même manière qu’il a été créé.  »

disait Albert Einstein. Sur d’autres questions, une telle gabegie entrainerait une remise en question immédiate. En matière de drogues, il n’en est rien. Au contraire, non content de rendre impossible la vie de millions d’individus, d’offrir aux réseaux criminels les moyens de prospérer et d’en faire subir les effets à l’ensemble de la population, les tenants de cette politique calamiteuse en interdisent toute contradiction.

Alors que manifestement, de plus en plus d’États se posent la question du maintien de la prohibition, qu’en Amériques, continent où vit le jour cette politique, de nouvelles règlementations sont mises en œuvres en ce qui concerne le chanvre récréatif, l’Europe et en particulier la France s’entêtent dans la répression. La prohibition n’en finit pas d’agoniser. L’inéluctabilité de son abolition en rend d’autant plus insupportable l’aveuglement de ses partisans. Au dénie d’opinion s’ajoute le dénie de bon sens.

Jusqu’où ces tristes sires sont-ils prêts à aller ? Jusqu’où la société sera-t-elle de le supporter ? Combien de morts, de privation de liberté, d’infantilisation et de mensonges devrons-nous subir avant qu’enfin des alternatives soient envisagées, qu’une autre politique soit engagée ?

Alors que s’expriment plus que jamais dans notre société, les opinions les plus réactionnaires, les sentiments les plus vils, il est temps de réagir.

Nous, usagers des drogues, fumeurs, injecteurs, gobeurs, consommateur-trice-s hédonistes, récréatif-ve-s ou dépendant-e-s, mais aussi usagers thérapeutiques, parias des temps modernes, appelons une fois de plus au réveil et à l’insurrection des consciences. Parce qu’il n’existe pas de crime sans victime ; parce qu’user ou abuser d’une substance, quelle qu’elle soit, relève avant tout d’un choix individuel ; parce que la société se doit d’assurer sécurité et santé à l’ensemble de ses membres, nous demandons l’ouverture immédiate d’un débat national et européen sur le sujet des drogues et à l’étude tout aussi prompt d’une règlementation de la filière du chanvre récréatif et thérapeutique.

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