La mairie de Paris veut engager le débat sur les salles de consommations à moindre risques.

Les 8 et 9 juin dernier, le conseil de Paris a voté un vœu relatif à la politique de réduction des risques liés à l’usage de drogue. Ce voeu, qui demande l’ouverture d’un débat sur les salles de consommation, fait suite à l’action « une salle de consommation à moindre risque à Paris ? », organisée par le collectif d’associations « Asud, Anitea, Act Up Paris, Gaia, Safe, Sos Hépatites Paris, salledeconsommation.fr » lors de la journée mondiale hépatites du 19 mai. Vous trouverez le vœu du conseil de Paris ci-dessous :

CONSEIL DE PARIS, Séance des 8-9 juin 2009

Vœu de l’exécutif municipal relatif à la politique nationale de réduction des risques liés à l’usage de drogues

Les politiques volontaristes de réduction des risques sanitaires et sociaux liés à l’usage de drogues ont montré leur efficacité : le taux de prévalence du VIH chez les usagers de drogues ainsi que le nombre d’overdoses ont considérablement diminué.

Néanmoins, les risques de contamination par les hépatites B et C demeurent élevés et imposent de nouvelles actions. Ainsi, les hépatites B et C sont responsables de 8000 contaminations et de 4000 morts par an, avec des taux de prévalence de l’hépatite C allant de 70% à 90% chez les usagers de drogues injectables fréquentant les structures de soins. La prévention est en effet compliquée par le fort pouvoir contaminant du virus, le nombre important des contaminations précoces, et le fait que l’infection par le VHC est souvent durablement asymptomatique.

Sur la base de ce constat, en février dernier, la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports, Madame Roselyne BACHELOT, a présenté un plan national de lutte contre les hépatites B et C. Cependant, ce plan n’a pas répondu aux attentes des professionnels et associations engagés dans la lutte contre ces épidémies. Alors que la répression des usagers de drogues n’a jamais été aussi forte, le gouvernement n’apporte aucun remède aux carences en matière de prévention, de dépistage et d’accès aux traitements, ne reprenant aucune des propositions concrètes des associations consultées.

Face à ces insuffisances, et afin de relancer le débat, 6 associations engagées dans la réduction des risques, l’aide aux usagers et à leur entourage, ont mis en place une « salle de consommation de drogues à moindre risque », le temps de la journée mondiale des hépatites du 19 mai. Ces salles de consommations, qui sont développées dans de nombreux pays européens comme l’Allemagne, la Suisse, l’Espagne ou la Norvège par exemple, visent à assurer l’accueil et la prise en charge des usagers les plus marginalisés, pour améliorer l’accès aux soins et réduire la mortalité directe liée à l’usage de drogues, grâce à des conditions d’hygiène optimales et à la présence de professionnels médico-sociaux.

Selon leurs promoteurs, les salles de consommation limitent les pratiques clandestines et participent ainsi d’une politique de prévention active, globale d’accompagnement vers le soin et l’insertion sociale des usagers de drogues marginalisés. Elles réduisent également les nuisances telles que, par exemple, la présence de seringues souillées dans l’espace public et limitent les tensions entre riverains et consommateurs de drogues.

C’est pourquoi, sur proposition de l’exécutif municipal le Conseil de Paris émet le vœu que le Maire de Paris intervienne auprès du gouvernement afin:

  • qu’une politique ambitieuse de réduction des risques soit mise en œuvre pour répondre aux enjeux identifiés sur le terrain
  • qu’un large débat soit engagé afin de déterminer dans quelles conditions une expérimentation sur des salles de consommation à moindre risque pourrait être menée, et une adaptation du cadre légal et réglementaire engagée

Commentaires (2)

  • salle d’injection

    Faire de l’échange de seringues est primordial tout autant qu’un lieu pour pouvoir s’injecter les substances classées licites et illicites… sinon la réduction des risques n’est plus une véritable réduction des risques. Il faut aller au bout des choses pour sortir du tunnel et
    l’espérience d’asud montpellier qui avait ouvert, tenu une salle d’injection propre en 1994, 1995 montre à quel point le sujet reste tabou…
    Avec les voeux politiques d’une véritable réduction des risques auprès des UD, un espoir renait… Par des actions symboliques, par du concret, peu à peu, une évolution se fait..
    A vous

  • Comme en Hollande ?

    Je souhaiterai apporter une petite précision qui finalement est une question : En Hollande, à Rotterdam il y a Polish church, une association ou l’on peut se shooter au sous sol et sniffer au rez de chaussée mais aussi et surtout acheter une came de qualitée, controlée 2 à 3 fois par semaine par la police, dealé par un dealer assermenté (du moins tant que sa came est de bonne qualité et pas coupée avec de grosses merdes) et à des prix du marché. Est ce que l’on aura cela un jour en france ??? J’aimerai bien avoir une réponse SVP Merci

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