Une salle de consommation à moindre risque à Paris ?

Communiqué de presse Asud, Anitea, Act Up – Paris, Gaïa, Safe, Sos Hépatites Paris, salledeconsommation.fr

À l’occasion de la journée mondiale des Hépatites du 19 mai 2009, les associations Asud, Act Up – Paris, Anitea, Gaïa, Safe, Sos Hépatites Paris, installent une salle de consommation à moindre risque dans les locaux de l’association Asud. Une présentation sera faite à la presse le lundi 18 mai à 14h 30 avec le Dr Anne François, médecin à la salle d’injection de Quai 9 à Genève, et sera suivie d’une conférence de presse à 15h. Le lendemain la salle sera ouverte aux professionnels d’Ile De France.

Les résultats de la réduction des risques liés à l’usage de drogues sont aujourd’hui incontestables. Elle a permis de faire baisser le nombre d’overdoses et le taux de prévalence VIH chez les usagers de drogues. Mais l’explosion des contaminations par l’hépatite C , avec des taux allant de 70% à 90% chez les injecteurs qui fréquentent les structures de soins, montrent qu’il est aujourd’hui nécessaire d’étendre cette politique. À elles seules, les hépatites B et C sont responsables de 8000 contaminations et 4000 morts par an, dont une majorité sont des usagers de drogues.

La Commission Nationale addiction, réunie en assemblée plénière le 12 mai 2009, a émis un avis défavorable sur le plan Hépatites qui lui a été présenté. Nos associations considèrent également que ce plan n’est pas à la hauteur de l’urgence de santé publique que présentent les hépatites, en particulier chez les usagers de drogues :
au niveau économique, son montant, 4 millions d’euros par an, ne correspond même pas au coût de la prise en charge de 200 personnes contaminées par le VHC (estimation),
au niveau opérationnel, il ne reprend aucune des propositions concrètes des associations que l’Etat avait pourtant consultées.

L’une de ces propositions est la mise en place de salles de consommation à moindre risques dans les grandes villes françaises, hauts lieux de consommation, notamment des usagers les plus précaires. De telles salles de consommation offrent plusieurs avantages :
la sécurité sanitaire pour les usagers de drogues : elles leur donnent accès à un espace calme, propre, encadré par une équipe de professionnels (médecins, infirmiers, travailleurs sociaux, etc.) qui permet de réduire les risques sanitaires liés à l’injection (VIH, hépatites, infections, septicémies, surdoses…).
la sécurité et la tranquillité pour les habitants des quartiers concernés : l’existence d’un tel lieu permet de réduire la consommation de drogues dans les espaces publics et les cages d’escaliers, et de diminuer la dispersion des déchets potentiellement contaminés (seringues).
un outil privilégié pour les professionnels : ces espaces permettent de rentrer en contact avec les personnes ayant le plus de difficultés à entamer un parcours vers les soins, d’être au plus proche des pratiques et des réalités des usagers, et d’y apporter des réponses adaptées.

Pour lutter contre l’épidémie d’Hépatites et arrêter l’hécatombe, il faut maintenant que les pouvoirs publics dépassent leurs réticences et leurs préjugés. Il faut qu’ils acceptent d’expérimenter des réponses pragmatiques telles que le programme d’Education aux Risques Liés à l’Injection développé par Médecin du Monde, et les Salles de Consommation à Moindre Risques qui ont fait leur preuve dans les grandes villes de Suisse, d’Espagne ou d’Allemagne.

Cette démonstration est un premier pas pour les convaincre.

Pour soutenir l’action et rejoindre les premiers signataires ci-dessous

– Pr lowenstein William – SOS Addictions (Président)
– Pr reynaud Michel – Département de Psychiatrie et d’Addictologie à l’hôpital universitaire Paul Brousse
– Bavay Francine – Conseil Régional d’Ile-de-France (Vice-Présidente)
– Dr morel Alain – Opélia (Psychiatre et Directeur Général)
– Dubarry Véronique – Les Verts (Adjointe au Maire de Paris)
– Elus Locaux Contre le Sida
– Les Verts
– AFR (Association Française de Réduction des risques)
– MJS – Mouvements des Jeunes Socialistes
– Emergences Caarud 77 Nord
– Caarud/CSST Nova Dona
– Coppel Anne
– Dr lebeau Bertrand
– Dr lhomme Jean-pierre – Gaïa (Président)
– Dr michel Laurent – Assistance Publique Hôpitaux de Paris (Psychiatre, Addictologue)
– Autrement RDR
– Asud Nimes
– CAARUD/ ACT YOZ : SOS hépatites Champagne Ardenne

Dossier de presse

Adresse de l’Association Asud :
206, rue de Belleville – 75020 Paris
Tel  :01 71 93 16 48 – 01 43 15 08 00
Mail : contact@asud.org
Métro  : Jourdain ou Place des fêtes (11)

Contacts Presse :
Pierre Chappard (Asud) : 06 63 55 65 54
Jean-Pierre Couteron (Anitea) : 06 03 44 60 38
Jean-Louis Bara (Safe) : 06 73 73 41 65
Emmanuel château (Act Up – Paris) : 06 76 22 51 17
Michèle Sizorn (Sos Hépatites Paris) : 06 60 27 11 29
Elisabeth Avril (Gaïa) : 06 69 47 60 28

Pour plus d’informations : www.salledeconsommation.fr

Commentaires (2)

  • danger constant

    Tous les jours on peut voir des faits divers qui, hélas sont souvent dramatiques et qui sont liés à la consommation de drogues « dites douces ». « Non à la drogue, oui à la vie » en France « Légaliser la drogue n’est pas une solution contre la drogue, c’est une fuite en avant irresponsable qui ne bénéficie qu’à ses marchands. La seule véritable voie pour résoudre le problème de la drogue est l’éducation. »
    source http://www.clopinette.fr/blog/

    • Mieux vaut tard que jamais, je me fend d’une réponse deux ans plus tard.

      Non à la drogue, oui à la vie!!!! C’est fort comme slogan non? Vous trouvez pas, un peu comme « la drogue c’est le la merde!!! ». ah ouais très bon ça!!! .
      Donc,  » légaliser les drogues c’est enrichir ses marchands » .
      Bah oui, c’est le principe. Sauf que dans le système actuel, les marchands ne payent ni taxes, ni amendes lorsque les produits sont frelatés, et encore moins d’impôts. La prohibition est en fait un système où le libéralisme sauvage s’épanouit jusqu’à l’absurde. Le système est faussé par une offre qui est nécessairement inférieure à la demande pour cause de pression policière. La concurrence lorsqu’elle existe ne profite pas au client comme dans le système libéral normal. La violence policière confine le commerce des drogues dans un non droit qui autorise l’exercice d’une violence symétrique. Cette violence peut ensuite s’exercer envers les concurrents ou les clients trop regardants. Tous les systèmes de contrôles qui existent dans un processus commercial classique sont faussés par cette imperium de la violence physique inhérent aux mondes parallèles de l’exclusion légale. Cette règle vaut également pour d’autres commerces voués à la clandestinité pour cause de violence policière comme la prostitution. Ce point est trop souvent ignoré ou trop rapidement abordé. Lorsque l’on dénonce les dérives liées à la prohibition, on pense spontanément aux taxes qui échappent à l’Etat et aux profits nets d’impôts des dealers, mais le processus capillaire qui littéralement distille la violence dans tous les rapports sociaux – rapports commerciaux, amoureux, amicaux, voire familiaux- à l’oeuvre dans ces mondes diffractés dits « de la drogue et de la prostitution » , ce poison là n’est jamais dénoncé avec clarté. Grâce à la prohibition le libéralisme sauvage porte bien son nom.

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