Les portes ouvertes

Au-dessus de Marseille la souffrance est scellée derrière les portes et les couloirs que j’enchaîne chaque semaine de l’hôpital Houphouët-Boigny. Je traverse les salles perdues, les urgences, le 530 est au fond. J’ouvre la porte. Ils sont là, Smain, Thierry, Florian et Suzanne. Leurs rêves mêlés à la télé branchés sur la F.M. Leurs voix ne sont que silence. Le regard bleu délavé, perdu dans l’absence quand je leur parle d’ailleurs. Je ne te demande pas de jeter tes gitanes pour des cigarettes superlight, de vivre à basse calorie, je te demande de bouger. L’underground est profond, Soweto, Station Service des blacks aux sourires white ne feront de toi qu’une anonyme des trottoirs de l’opéra-crack. Elle me sourit en buvant des oranges pressées, version vitamine C. Elle me regarde comme si j’étais junky-bond. Moi aussi je me suis réveillée branchéesurmonitoring, perfusée par les veines, entubée jusqu’aux poumons. Ce n’était pas un accident de ligne continue d’un retour de week-end prolongé. Ne te laisse pas emporter par les gyrophares de la nuit, réagis avant que les bracelets chromés n’enchaînent tes poignets. L’aurore d’un nouveau jour paraîtra, ta voix sera un éclat de joie.

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