Ecstasy et réduction des risques

L’un des revers de la consommation d’ecstasy, c’est la dépression qui suit. Voici quelques trucs qu’Asud a testé pour vous afin d’atterrir en douceur.

L’ecstasy (MDMA, MDA….) perturbe, dans le système nerveux central, le mécanisme d’un neurotransmetteur :la sérotonine, qui joue un rôle important dans l’humeur, l’équilibre, le bien-être.
Après un «Taz» le cerveau manque de sérotonine, d’où la « sale descente », qui correspond à une réelle dépression. Si certains s’en accommodent, considérant que c’est le prix à payer, d’autres vivent des moments d’angoisse, avec parfois une décompensation psychique, une déprime, la panick attack. Des chercheurs ayant publié une étude sur l’ecstasy (1) prétendent que la fluoxetine, un principe actif du Prozac, qui influe d’une façon très sélective sur le système sérotoninergique, aurait un pouvoir protecteur pendant quelques heures si elle est consommée en même temps que le MDMA.
Dans une autre étude, Nicolas Saunders (2) affirme que le Prozac limite la dépression chez un tiers des gobeurs. Mais, en général, les consommateurs répugnent à en consommer.

A éviter

  • La consommation d’un acide en descente d’X perturbera encore plus la régénération cérébrale.
  • L’alcool : qui n’a pas connu une gueule de bois en descente d’acide ne connaît pas l’Enfer.
  • Les stimulants naturels comme l’éphedra ou ceux contenant de la caféine comme le guarana augmentent le malaise de la descente.
  • Les mélanges de dépresseurs du système nerveuxcentral (tranquillisants, alcool, opiacés…)entraînent une potentialisation croisée – produit multipliant les effets de l’autre – avec risque d’accident, d’overdose et de dépendance

Des trucs à savoir…

Les Anglais l’appellent la « Marmite ». C’est une variante du pot-au-feu.

Un grand bol après le trip et deux fois par jour ensuite. C’est naturel, pas cher et drôlement efficace. Ne riez pas ! La viande fibreuse contient quantité de précurseurs naturels de la sérotonine qu’une longue cuisson libère. Le bon vieux pot-au-feu permet de récupérer sensiblement plus vite. Les végétariens peuvent toujours se rabattre sur l’Ovomaltine, une boisson maltée, avec chocolat, banane, autant d’aliments qui contiennent également des précurseurs naturels de la sérotonine.
Une consommation quotidienne d’au moins deux litres d’eau aidera le foie à jouer son rôle détoxiquant.
Une méthode irremplaçable pour bien récupérer, c’est le sommeil naturel. Dormir est encore ce qu’il y a de mieux pour retaper ses neurones.
Un bon chill out et des massages (amoureux ou non) qui décontractent le corps aideront à soulager les crampes et douleurs musculaires, apporteront la relaxation rêvée. Sucreries, fruits secs, agrumes…. pourront compenser la dépense énergétique.

D’autres plus douteux…

Les Smartshops aux Pays-Bas, Allemagne, Suisse… proposent à des prix élevés des packs de After E, (un comprimé de vitamine E, C et B6 et de tyrosine). Leur efficacité est-elle à la hauteur de leur prix ?
On y trouve aussi les boissons isotoniques dont le taux élevé d’acides aminés peut nuire en descente d’X. Là encore, à essayer avec circonspection
Le cannabis a ses adeptes, mais d’autres usagers considèrent qu’il amplifie la dépression. Rien n’a été prouvé, mais des usagers qu’un joint fumé en descente d’acide a entraîné au 36e dessous peuvent témoigner de l’ambivalence de l’herbe magique.
Le millepertuis, plante médicinale, est controversé quant à ses effets d’antidépresseur homéopathique. A vérifier.
Attention, il existe un risque très sérieux de neurotoxicité aggravée en cas de mélange ecstasy-amphétamine (d’où la pertinence du contrôle des produits).
Chez certains animaux, une consommation importante et répétée d’ecstasy peut entraîner la destruction de certaines cellules, celles justement qui sont liées au mécanisme de la sérotonine. Certaines d’entre elles se régénèrent, d’autres non. Et chez l’homme ? L’avenir nous le dira, mais on observe une baisse des facultés d’apprentissage chez certains sujets pour cause d’abus de ces produits. En cas d’antécédents psychiatriques, il y a un danger d’aggravation des symptômes.

(1) Ecstasy : des données biologiques et cliniques aux contextes d’usage (Inserm 1998).
Ce rapport révèle les séquelles inquiétantes observées chez certains singes après injection d’importantes quantités de MDMA.
(2) Ecstasy, dance, trance & transformation (Quick American Archives).
(3) Disponibles sur Internet et dans les drugstores américains et hollandais.

Commentaires (5)

  • La descente peut durer jusqu’à 12H voir 24H. Et avec le post redescente qui suit ça peut aller jusqu’à 1 semaine voir plus.
    Si tu prends un demi TAZ, normalement tu n’as quasi pas de redescente et le post redescente est inexistant.
    1 TAZ (ou 2 demi sur quelques heures), là tu peux avoir une redescente sur quasi un jour maximum je dirai. Et le post redescente peu commencer à apparaitre si tu associe ça avec une grosse consommation d’alcool (déshydratation de ton corps, courbature), si tu as passé un bon festoch et que tu n’es pas encore redescendu lorsque tu reprends le boulot tu peux commencer à être un peu dépressif sur un ou 2 jours (avec un ça reste rare).
    1 TAZ+ un demi = là tu vas surement commencer à avoir une redescente pas super agréable et le syndrome post redescente peut être présent pendant 4 ou 5 jours maximum (fatigue, flemme d’aller au boulot, courbature, nostalgie du festival du WE, peut être l’angoisse de parler avec des gens ex).
    Après plus tu augmentes les doses et pire ça va être.
    A partir de 2 TAZ (sur une journée, pas en 1 fois oubli) ça peut être commencer à être vraiment nocif pour ton corps et ton cerveau (tout dépends du taux de MDMA présent dans ton TAZ).
    Si tu es en festoch sur 3 jours et que tu en prends 1 par jour (1/2 vers 18H et 1/2 vers 00h) normalement ça va tu n’as pas trop de redescente, et après perso je trouve que c’est de la gourmandise inutile, tu profites moi et tu n’es pas trop maitre de toi même.
    Voilà fait gaffe avec ça et prend toujours ça avec des potes qui de confiance qui on déjà essayer c’est hyper important.
    PEACE

    • Bonjour,
      Je n’ai pris que 2 fois des taz.
      Première fois, un demi, symptômes dépressifs toute la semaine qui suit.
      Deuxième fois, un demi aussi, j’ai eu ces mêmes symptômes le lendemain, et le surlendemain, (manque de motivation, tristesse, fragilité au niveau de l’humeur, envie de pleurer à la moindre petite chose déplaisante + anxiété en prime…) alors que je ne suis absolument pas déprimée ou dépressive en temps normal. Comme c’était il y a 2 jours, je ne sais pas encore si ça va durer plus longtemps une fois de plus.
      Mais je trouve le contrecoup sévère. Je ne pense pas que j’en reprendrai.
      Tout ça pour dire que les effets secondaires, parce qu’il y en a toujours, sont différents pour chaque personne, et que les estimations que vous donnez ne seront pas celles de tout le monde. On ne peut pas savoir à l’avance comment notre corps va réagir !
      Si ça vous intéresse de savoir pourquoi (ça peut aider à dédramatiser ou désangoisser de comprendre à quoi c’est du concrètement) : les récepteurs neuronaux à dopamine et sérotonine qui sont les neurotransmetteurs du bonheur/plaisir/motivation…, se rétractent après la prise car ces neurotransmetteurs ont été libérés en masse sur le moment (d’où la sensation de plaisir et de bonheur pendant le trip). Ces récepteurs s’adaptent donc à cette quantité anormalement élevée et vont rester rétractés jusqu’à plusieurs semaines après. Moins de récepteurs à dopamine et serotonine, donc elles n’agiront pas, d’où les symptômes dépressifs suite à la prise. Les recepteurs vont finir par « revenir » et le cerveau finira par retrouver sa neurochimie normale, pour la majeure partie des gens, sauf si prise régulière. Mais cela prend du temps. Bref, si j’ai un conseil à donner, n’en prenez pas si vous avez déjà des symptômes dépressifs ou psychiatriques, le contrecoup sera trop élevé pour ce que ça va vous apporter sur le moment. Et sinon n’en prenez que ponctuellement en espaçant bien les prises, car c’est un gros coup dur pour le cerveau

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